Le Chat et l'Écureuil [𝕞𝕚𝕟𝕤𝕦𝕟𝕘]

Chapitre 30

Quelques heures plus tard, la porte de la chambre d'hôpital de Minho s'ouvrit violemment.

« Ouah, Minho !! Ça va ? »

Christopher se précipita vers le lit de son ami. Il était suivi par Jisung qui avait un air dépité sur le visage.

« Mr Bang ? demanda Minho. Qu'est-ce que vous faites là ?

- C'est évident, non ? Tu es blessé, je viens voir comment tu vas ! Et puis, ça suffit avec tes "Mr Bang". On n'est pas au travail, moi c'est Christopher.

- Pardon, Chris. Il ne fallait pas t'inquiéter, ce n'était pas si grave que ça au final. Et puis, j'ai Jisung pour s'occuper de moi.

- Tu ne crois pas que le petit Jisung a mieux à faire que de jouer à la nounou avec toi ? Il a un travail, maintenant.

- Ben... Je peux faire les deux ! intervient Jisung. Voilà, problème résolu ! »

Il frappa dans ses mains d'un air satisfait. Chris et Minho le regardèrent en souriant.

« Il est super mignon, murmura le patron.

- Vraiment... » ajouta Minho.

Jisung avait pris place sur une chaise dans la pièce. Christopher, lui, resta quelques temps assis sur le bord du matelas de son ami, à parler du travail ou en demandant des détails supplémentaires sur l'accident de Minho. Ce dernier ne mentionna bien sûr pas le rêve ; il ne voulait en parler à personne d'autre qu'à son petit-ami pour le moment.
Au bout d'une petite heure, Chris se releva et posa ses poings sur ses hanches.

« C'est pas que, commença-t-il, mais j'ai une réunion ! Je vais vous laisser. Jisung, je peux compter sur toi pour demain ? »

Jisung acquiesça. Le patron souhaita un bon rétablissement à Minho avant de saluer ses employés et de disparaître de la pièce. Les deux garçons restèrent silencieux un court instant, avant que le plus jeune ne reprenne la parole.

« Tu n'as pas trop mal ? demanda-t-il.

- Un peu aux jambes et au dos, mais ça va, répondit son aîné. Rien de bien grave,  au final.

- Je vais aller te chercher quelque chose à manger, ajouta le blond en se levant de son assise. Qu'est-ce que tu aimerais ?

- Peu importe... »

Jisung s'approcha du lit de Minho et se pencha légèrement au-dessus de lui avant de laisser glisser ses doigts à travers ses cheveux bruns.

« Je m'inquiète pour toi, Minho, soupira-t-il.

- Je vais bien.

- Tu ne vas pas bien. »

Le petit blond déposa un baiser sur le front de Minho avant de quitter la chambre à son tour. Ce dernier se retrouvait à présent seul.
Lee Minho était exténué. C'était comme si plus rien n'allait autour de lui. Il voulait aller mieux, être heureux avec Jisung, et quelque chose l'en empêchait. Il ferma les yeux d'épuisement et tomba dans un demi-sommeil. Il ne sut pas combien de temps s'écoula avant qu'il ne sente quelque chose semblable à des mains effleurer son cou. Des doigts agrippèrent violemment sa gorge. Il tenta d'hurler mais aucun son ne sortait d'entre ses lèvres, ses cordes vocales étaient comme éteintes ; et se débattait sans réussir à se débarrasser de cette douloureuse étreinte.
Une seconde plus tard, tout s'arrêta. Les mains n'étaient plus sur son corps et, alors qu'il avait ouvert les yeux, il s'aperçut que la chambre était bel et bien vide.
Han Jisung remontait les marches des escaliers de l'hôpital en trottinant et traversa le long couloir menant à la chambre de son petit-ami. Il fut pris de panique quand la porte s'ouvrit alors sur un Minho haletant, les deux mains accrochées à son cou. Il se précipita vers le garçon à l'autre bout de la pièce.

« Minho ! s'écria-t-il. Que se passe-t-il ? Tout va bien ?

- J'ai eu l'impression qu'on m'étranglait. J'ai senti des mains qui m'aggripaient...

- Des mains ? Tu les as vues, ces mains ?  Tu es bien sûr qu'elles ont vraiment existées ? »

Lee Minho était incapable de répondre à cette question. La sensation était si réelle, rien ne pouvait lui laisser penser que ça n'était pas arrivé. Pourtant, la seule vision de sa chambre complètement vide à son réveil était la preuve que tout n'était qu'une invention de sa part. Il sentit les larmes monter à ses yeux, et il ne tarda pas à être incapable de les retenir.

« Je ne sais pas, Jisung, articula le brun entre deux hoquets. Je ne sais plus ce qui est vrai.

- Minho, il faut absolument que tu retournes voir le docteur Park. »