Le Chat et l'Écureuil [𝕞𝕚𝕟𝕤𝕦𝕟𝕘]

Chapitre 29

Jisung regardait Minho d'un air stupéfait.

« Attends, souffla-t-il. J'ai besoin que tu reprennes depuis le début.

- Alors, commença Minho. Quand je me suis réveillé ce matin, j'étais seul. J'ai voulu t'appeler, mais je n'avais plus ton numéro.

- Ok...

- Je suis allé au travail, comme tous les jours. Tu étais là, mais on s'était rencontrés la veille seulement.

- Je vois.

- Je me suis dit que tout ce que j'avais vécu jusque là n'était qu'un rêve. Je t'ai amené au café où travaille ton ami Changbin, il était là. Ensuite, je t'ai amené au centre commercial pour savoir jusqu'où ce que je pensais n'être plus qu'un rêve était réel, et tu as choisi ce chemisier bleu ciel. Celui que tu portes actuellement.

- Minho... »

Le blond attrapa tendrement les mains du brun.

« Tout ceci n'a jamais existé, Minho. Toi et moi, on se connait depuis presque deux mois, et on sort ensemble depuis une semaine environ. Tu as passé un mois chez le docteur Park. Et puis on s'est retrouvés, et Mr Bang m'a offert un poste dans l'entreprise. C'est ça, la réalité. »

Le visage de Jisung prit une expression inquiète. Il serra les mains de Minho.

« Écoute, continua-t-il. Je pense que c'est très grave, ce qu'il t'arrive. Tu souffres d'hallucinations sévères, Minho. Tu n'en as jamais eues auparavant ?

- Jamais...

- J'imagine bien que la présence du docteur Park y est pour quelque chose dans cette histoire. Je ne sais pas s'il a changé quelque chose dans ton traitement ou si ce sont ses dernières expériences qui ont eu cet effet sur toi, mais je sais pour sûr que ce qui t'arrive n'est pas normal. Il faut absolument que tu lui en parles. Enfin, quand tu sors de l'hôpital. »

Le brun hocha la tête sans un mot. Ses yeux se remplirent de larmes.

« Minho ! Qu'est-ce qu'il se passe ? Ne pleure pas !

- Je suis juste trop content, répondit l'aîné d'une voix tremblante entrecoupée par des sanglots. J'ai eu tellement peur que cette vie soit la réalité. Repartir de zéro avec toi, sans être sûr que tu m'aurais aimé à la fin... J'avais l'impression d'être en plein cauchemar.

- Mais c'est ce que c'était; un cauchemar. Un simple cauchemar de rien du tout, qui avait certes l'air beaucoup trop vrai mais qui ne l'était pas. C'est tout ce qui compte, pas vrai ?

- Oui...

- Et puis, il n'avait pas que du mauvais, ce cauchemar. On n'avait pas de phases, dedans.

- C'est la seule partie que je regrette, rit Minho. Sincèrement. »

Jisung fixa son petit-ami pendant quelques secondes, puis de pencha pour déposer un baiser sur son front. Minho lui faisait de la peine. Il ne pouvait pas s'empêcher de se sentir coupable : c'était forcément à cause du docteur Park qu'il lui arrivait ce genre de choses, et si le docteur Park avait continué les expériences sur Minho c'est parce qu'il avait pris sa place pour le protéger. Maintenant, Minho hallucinait, et Jisung avait peur des conséquences que pouvaient avoir ces hallucinations sur son petit-ami. Peut-être que sa santé mentale allait gravement se dégrader. Peut-être qu'à force, il ne parviendrait plus du tout à distinguer le vrai du faux même si Jisung était là pour l'aider. Et puis, les conséquences physiques étaient là aussi. Minho s'était fait renverser par une voiture quelques heures plus tôt. Cette fois, il s'en était sorti sans trop de problèmes, avec simplement quelques blessures assez légères. Mais peut-être que la prochaine fois ça ne serait pas le cas. Peut-être qu'il en mourrait.

« Je vais y aller, s'exclama Jisung en se relevant. J'ai rendez-vous avec Mr Bang. Je le tiendrai au courant de ta situation

- J'ai vraiment l'impression d'être le pire des absentéistes...

- Oh, mais tu l'es ! Un mois sans venir travailler, et une semaine après être revenu tu termines à l'hôpital. Au moins, ça fera bien rire Mr Bang. Ou alors ça l'inquiétera, je ne sais pas... Enfin, j'y vais, moi. À ce soir ! Ah, et prends bien soin de toi... Pas juste physiquement. »

Le blond fit un petit signe de main auquel le brun répondit avec un sourire. Jisung quitta la pièce. Minho ferma les yeux et se laissait retomber sur son oreiller en soupirant. Il était encore confus de ce qu'il venait de lui arriver. Il se demandait ce qu'il allait devenir.