Le Chat et l'Écureuil [𝕞𝕚𝕟𝕤𝕦𝕟𝕘]

Chapitre 4

« Allez, dit Jisung en se relevant. On ferait mieux d'y aller, maintenant. Je n'ai pas envie de me faire reprendre par Monsieur Bang dès mon deuxième jour ici parce que je suis en retard. Surtout si c'est toi qui en es la cause... »

Il tendit sa main à Minho avec un petit rictus moqueur. Le brun lui sourit tout en acceptant son geste, et Jisung tirait alors sur son bras pour l'aider à se relever. Minho regarda quelques courtes secondes la main du stagiaire qui était toujours dans la sienne. Elle était plus petite mais très enfantine, et elle était incroyablement douce. Une vraie peau de bébé, se dit-il en souriant. Il sentait son coeur s'accélérer légèrement et secoua la tête comme pour évacuer toutes ses pensées. Il lâcha la main du stagiaire.
Les deux garçons rentrèrent ensemble dans le bâtiment. Jisung regardait Minho d'un air hésitant. Il tira doucement la manche de la veste de son aîné et demanda :

« Dis... Je sais que ça n'a pas été possible hier soir, alors tu veux bien manger avec moi ce midi ? On n'a pas énormément de temps, mais on en a assez pour aller au restaurant qui est sur la rue d'en face ! Ça te dit ? »

Minho tentait de retenir un sourire face à cet adorable petit être qui se tenait devant lui et hocha la tête. Il voulait vraiment éviter de montrer à Jisung qu'il le trouvait mignon, de peur de le mettre mal à l'aise. Le petit blond parût tout excité, et ses lèvres reprirent leur jolie forme de coeur. Avec ce visage là, il aurait pu charmer n'importe qui.
Ils s'installèrent ensemble au bureau de l'employé. Le patron ne tarda pas à faire son apparition. Il posa ses mains sur les épaules du stagiaire.

« J'espère que Minho est gentil avec toi, dit-il. Dis-le moi s'il t'embête, je lui réglerai son compte.

- Ne vous en faites pas, rit Jisung. Monsieur Lee me forme très bien et il est très gentil. »

Minho se sentit légèrement rougir et détourna le regard. Il n'avait pas l'habitude de recevoir des compliments, mais ça ne lui déplaisait pas tellement.

« Monsieur Bang, râla Minho en levant les yeux au ciel. Je croyais que vous me faisiez confiance.

- Jamais tu ne m'appelleras Christopher ? dit le grand blond en faisant la moue

- Pas dans le cadre du travail.

- Mais...

- Chris, arrête de faire l'enfant et va travailler. Tu es fatiguant. »

Ça lui avait échappé, mais tant pis. Christopher ne s'était pas retenu de rire avant de lui mettre une énorme claque, amicale bien sûr, dans le dos. Puis il était reparti travailler. Jisung hésita à poser des questions à Minho sur la relation qu'il entretenait avec le patron, mais il préféra ne rien dire, pensant que ceci ne le regardait pas. Il secoua la tête. Hier, Monsieur Bang a dit qu'ils étaient amis depuis trois ans, se dit-il. Voilà ce qu'il se passe entre eux. À quoi je pensais, moi ?

Minho et Jisung étaient arrivés au restaurant. Après cette matinée passée à enseigner pour l'un et à apprendre pour l'autre, ils pouvaient enfin se détendre.

« Prends ce que tu veux, dit le stagiaire. Comme je te l'ai dit hier, c'est moi qui payes.

- Tant de générosité de ta part, tu me réchauffes le cœur.

- Et tant d'ironie de la tienne... »

Les deux garçons se regardèrent en riant. Jisung fouilla dans sa petite sacoche pour en ressortir une boîte de petits cachés blancs. Il en attrapa un qu'il avala avec de l'eau.

« C'est quoi, ce médicament ? demanda Minho, intrigué. Enfin, si ce n'est pas trop indiscret...

- Ah, ça ? Ça sert à limiter mes phases. »

Cette phrase, Minho la ressentit comme un énorme coup en plein coeur. Jisung avait des phases. Il était comme lui. Il se transformait. Il n'y avait aucun doute là-dessus. C'est comme ça que l'expliquait le médecin : « Tu auras des phases toutes les nuits. Mais ne t'en fais pas, elles ne se déclencheront à aucun autre moment. ». Il se rappelait mot pour mot de ces paroles, et il était très clair que Jisung parlait de la même chose.