Chapitre 24 - Recherches

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Le temps avait l'air de s'être arrêté. Tous le monde retenait son souffle, nous dévisageant Abel et moi tour à tour. On aurait pu croire que j'avais annoncé la fin du monde si l'on en croyait leur visage décomposées.

Des sueurs froides parcouraient ma colonne vertébrale. Pour la première fois depuis des années je sentais la peur s'infiltré en moi comme une maladie dont je ne pouvais pas me défaire.

Jusqu'à maintenant j'étais certaine que c'était eux qui m'avaient suivis. J'étais tellement sûr de moi qu'à présent je remettais toutes mes convictions en doute.

Si ce n'était pas Max et Nestor ni Abel, qui avait pu me suivre ?

Qui était dans ce putain de pick-up ?

Je savais qu'un homme voulait retrouver ma mère par tout les moyens et n'avait pas hésité à faire appel à Abel pour ça. J'ai eu la chance de le convaincre de faire équipe avec moi mais qu'est-ce qui me disait que ce mec n'avait pas perdu patience et engagé quelqu'un d'autre ? Strictement rien.

Et si ce quelqu'un était aussi sûr l'affaire. Il aurait très bien pu essayer de m'assassiner quand je sortais de chez mes frères.

Et si cette personne les avait vu ? Elle pourrait très bien se rabattre sur les gars et essayer de les tuer à leur tour à cause de moi.

Je me demandais s'ils allaient bien et surtout s'ils étaient encore en vie. Parce que rien ne me le garantissait.

Je les imaginais à l'abri grâce à mon sacrifice mais peut-être que ça n'avait servi à rien. Peut-être qu'à l'heure actuelle ils n'étaient plus de ce monde. Tout ça parce que j'ai pris peur et fuis comme une lâche.

J'étais ici coupée de tout, sans nouvelles de qui que ce soit à cause des closes de l'autre enfoiré. Comment est-ce que je pourrais savoir s'il leur était arrivé quelque chose ?

Trop de questions tourbillonnaient dans ma tête à tel point que j'en avais le tournis. Ou peut-être était-ce dû au choc de la nouvelle ? Qu'importe, je n'arrivais plus à bouger. J'étais pétrifiée.

Tout ce que j'arrivais à faire était de regarder Abel qui tournait en rond en passant un appel les poings et la mâchoire serrés. Il semblait sur les nerfs. Lui qui n'avait pas l'habitude de perdre le contrôle d'une situation se retrouvait aussi pris au dépourvu que moi.

Il ne devait pas non plus savoir qui était cette personne et si j'en croyais sa réaction ça ne sentait pas bon. Quelque chose clochait un peu trop.

Mon stress était palpable et certainement visible puisque je n'avais pas bougée d'un pouce depuis qu'Abel m'avait confié ne pas être à l'origine de mon presque accident. Je restais là comme une statue de cire, comme si le fait de rester immobile pouvait arrêter le temps avant que tout ne redevienne réels.

Il fallait que je me ressaisisse. Je ne voulais pas avoir l'air fragile devant eux. Et encore moins devant le mercenaire qui s'amusait à me rappeler en permanence à quel point je pouvais être puérile à côté de lui.

Ma respiration se faisait de plus en plus rapide et mes jambes supportaient difficilement mon poids. La culpabilité prenait place en moi. Je m'en voulais. J'aurais pu m'empêcher tout ce stress si j'avais réalisé plus tôt que ça ne pouvaient pas être eux. Il fallait que je m'assois et vite au risque de m'écrouler sur le sol comme une merde.

Comment est ce que je n'avais pas capter ça avant ? Le seul pickup que j'avais vu avec les trois hommes étaient gris. Putain de gris, pas noir bordel. Comment est-ce que je pouvais être aussi stupide ?

D'un coup je vis Maxence entrer dans mon champ de vision m'arrachant à mes pensées tortueuses. Il m'invita à m'asseoir en me tendant discrètement son bras en guise d'appui jusqu'au canapé.

VINGANÇAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant