Chapitre 22 : Vérité

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Jonathan revint finalement, l'air toujours aussi confiant avant des saisir son sac et se diriger vers la porte, ignorant totalement le frère et la soeur qui le fixaient, incrédules.

-Jonathan, hé, qu'est-ce que tu fous ?! s'énerva Will. Pourquoi tu pars comme ça ?!

-Ils ont dit que je n'avais plus besoin de rester. Je rentre en Amérique, on m'a appelé pour d'autres trucs à gérer.

-Que... Quoi ?! Tu me lâches comme ça, sans transition ?! Au moment où j'ai le plus besoin d'aide ?!

-J'ai versé suffisamment d'argent pour un pauvre type comme toi. Je ne t'ai jamais considéré comme un ami, donc ne fais pas ta dramaqueen, tu me fais honte. Je te côtoyais parce que tu m'étais utile, c'est tout. Maintenant que tu ne me sers plus à rien, autant ne pas perdre mon temps.

Il se tourna alors vers Nezuko et l'observa attentivement avant de se courber en une sorte de révérence, la tête relevée.

-Bonne chance à toi, petite Nezuko.

Et sur ces dernières paroles, il quitta définitivement le commissariat.

Un policier arriva quelques secondes plus tard, évitant toute situation qui pourrait dégénérer avec un Will déchaîné, avant de se tourner vers moi et de me dire d'un ton robotique :

-Mr Agatsuma, c'est à vous.

Je jetai un coup d'œil à Tanjiro qui me fit signe d'y aller, puis à Nezuko qui, elle, baissait les yeux vers le sol, les poings serrés et les yeux semblant pouvoir verser un torrent de larmes d'un moment à l'autre. Je ressentis un lourd pincement au coeur après cette vision et regrettai de ne pas pouvoir rester à ses côtés encore un peu, même si je savais que cela ne changerais rien.

Avec un soupçon d'appréhension, je suivi finalement l'homme qui m'attendait de pied ferme, mais bizarrement, il ne m'emmena pas dans la même pièce que les autres personnes étant passées avant moi. Résigné à l'idée de poser la moindre question, je continuai de la suivre en silence, quand il m'emmena dans une grande salle remplie de gens bien habillés qui pianotaient sur de grands ordinateurs à fils, l'air imperturbable.

Une femme aux allures de secrétaire se leva alors de sa chaise à roulettes avant de se diriger vers moi et m'observer attentivement de la tête au pied, comme si j'étais un produit que l'on jaugeait du regard avant d'acheter.

-C'est donc lui qui a les infos ? demanda-t-elle de sa voix d'hôtesse de l'air.

-Visiblement, répondit l'homme qui m'avait accompagné. L'autre est dans le hall d'entrée, surveillé par deux collègues. On a préféré ne pas le mettre isolé tout de suite, pour éviter qu'il ne s'échappe.

-Hm, je vois.

Elle fit claquer ses talons haut avant de repartir en se déhanchant sans raison, m'invitant à la suivre,

-Suis-moi, mon garçon. Je vais te donner des réponses à tout ça.

Je la suivis sans prononcer la moindre parole, m'obligeant à ne pas regarder plus longtemps son opulente poitrine qui dépassait de sa chemise fraîchement repassée, ou encore ses cuisses rebondies qu'elle essayait tant bien que mal de dissimuler derrière sa jupe moulante bien trop courte.

-Tu dois sûrement te demander quelle est la raison de tout ce bazar, je me trompe ?

-Euh... A vrai dire, je suis un peu perdu. Beaucoup, même.

-Ne t'inquiète pas, c'est normal que tu sois pris de court. Tu seras éclairci dans quelques instants.

Je ravalai ma salive avant de contempler l'énorme écran qu'elle me présenta, jusqu'à ce qu'elle commence à pianoter avec frénésie sur le clavier, tout en me posant diverses questions à propos de Will.

Papier à musique_/Tanzen/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant