Chapitre 20 : Impasse

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-Bonjour, toi.

Je le regardais droit dans les yeux, tétanisé. Visiblement amusé par la situation, le deuxième homme se mit à rire, me fixant d'un regard dont je n'aurais pas pu percevoir les émotions.

-In the cupboard, seriously ? You play to hide and seek, kid ?

-Let him, Jonathan. Je vais m'en occuper moi-même.

-Oh... You speak in japanese, now ?

-Il vaut mieux si il veut comprendre à qui il a affaire, cette saleté de gosse.

Il parlait de moi ?! Putain, qu'est-ce que je devais faire ?! Mon cerveau fonctionnait à mille à l'heure, mais mon corps ne réagissait pas, comme déconnecté de la réalité. J'étais juste figé, pétrifié de terreur.

-Who is it ? fit ledit Jonathan.

-The sexfriend of my « son ».

-Hm... interesting. What do we do to him, now ?

-On l'embarque.

Will me saisit par le col avant de me traîner hors du placard, ce qui me ramena brusquement à la réalité : je me mis à crier de toutes mes forces, donnant multiples coups de pied au hasard pour tenter de me libérer de l'emprise de l'homme imposant. Mais malgré tout mes efforts, rien n'y fit, il avait beaucoup trop de force...

Visiblement agacé par mes gesticulations, il me gifla de sa main libre, avant d'ordonner à son ami d'apporter du chloroforme. Malgré la douleur de la claque, je parvins tout de même à faire réagir mon cerveau : il voulait me faire perdre connaissance ?! Je devais absolument éviter que ça arrive, qui sait ce dont ces hommes sont capables pour me faire taire !

J'ouvris alors ma bouche en grand, puis pris mon élan avant de saisir la main qui le retenait prisonnier avec mes dents, avant de la mordre de toutes mes forces jusqu'à ce que le sang perle. William hurla de douleur avant de retirer sa main, et j'en profitai pour déguerpir et me précipiter vers la fenêtre.

En fouillant dans la chambre, j'avais remarqué qu'un poteau électrique se trouvait juste à côté de sa fenêtre. Si je sautais comme il le fallait, je pourrais peut-être m'échapper par là ! Je savais que c'était une très mauvaise idée ( comme toutes celles que j'avais eu jusqu'à maintenant d'ailleurs ), mais bon, je n'avais pas d'autre choix.

-Reviens là, connard ! cria le beau-père derrière moi, qui s'était relevé et avait commencé à courir vers moi.

Il n'y avait plus à hésiter. Si je me faisais attraper par lui, j'étais mort, dans tous les sens du terme.

Je tendis le bras au maximum jusqu'à entrer en contact avec la pierre froide du poteau, enjambai l'encadrement de la fenêtre, avant de pousser sur les muscles de mes jambes pour avoir le plus d'élan possible. Juste avant que l'autre détraqué ne me rattrape, je m'élançai au-dessus du vide, avant de me rattraper de justesse au poteau électrique, m'éraflant la joue et la cuisse au passage, mais ce n'était qu'un détail pour l'instant.

J'avais réussi !

Même si ce n'était que d'un étage, j'aurais pu me faire très mal et me casser un os si je me rattrapais mal et chutais...

Je descendis le plus rapidement possible le long de l'édifice et priai pour que quelqu'un arrive dans la rue afin de me venir en aide et appeler la police. Mais puisque la maison était située dans une impasse et que nous étions aux alentours de 16h, il n'y avait malheureusement personne par ici...

Arrivé au pied du poteau, j'allais me mettre à courir afin de m'éloigner au plus vite de cet endroit, quand une main puissante me saisit par le bras avant de me plaquer un mouchoir imbibé de chloroforme sur le visage. Merde, j'étais tellement concentré sur Will que j'en avait oublié l'autre homme, qui était déjà redescendu ! Je me débattais du mieux que je le pouvais, tentant en vain de lui échapper, mais rien n'y faisais : j'avais consommé trop de forces.

-Maintenant tiens-toi tranquille, le temps qu'on t'attache et qu'on te foute dans la bagnole, murmura-t-il à mon oreille, resserrant toujours plus son emprise sur moi.

Je n'en pouvais plus. Le chloroforme était trop fort : je sentais mes forces me quitter peu à peu. Que quelqu'un vienne, par pitié...

Mais malheureusement, au fond de moi, je savais qu'il n'y avait que dans les films qu'un autre personnage apparaît pour sauver le protagoniste d'une mauvaise situation. 

Ou du moins, c'est ce que je croyais.

-Que... Qu'est-ce qui se passe ici ?! fit une voix.

Un éclat d'espoir traversa mon regard quand je vis Kie Kamado sortir de sa voiture avant d'accourir vers nous, l'air affolé.

-Qui êtes-vous ?! Lâchez ce garçon tout de suite ou j'appelle la police ! cria-t-elle à l'homme qui me retenais prisonnier.

Mais malheureusement, ma joie fut de courte durée quand je vis Will sortir de la maison, tout en ordonnant à son ami de ne pas me lâcher mais de juste retirer le mouchoir imbibé de chloroforme de mon visage.

-Will ! Qu'est-ce que tu fais ici ? Qu'est-ce que cet homme et Zenitsu-kun font ici ? Et surtout, qu'est-ce qui se passe ici, bon sang ?!

-Chérie, ne t'inquiète pas, je vais tout t'expliquer !

Alors qu'il essayait de calmer et de rassurer la jeune femme, je sentis avec horreur un objet froid se coller à mon dos, la voix de Jonathan me murmurant :

-Ose ouvrir ta bouche ou essaye de t'enfuir et je te bute sur place, et la femme avec.

Mon sang se glaça dans mes veines. Cet objet se frottant à mon dos, c'était un couteau ! Qui, de plus, avait l'air assez aiguisé et tranchant pour faire des dégâts irréversibles sur quelqu'un en moins de trente secondes... Merde, qu'est-ce que je devais faire ?! J'avais envie de hurler à Kie de ne pas croire les mensonges de Will, mais si je le faisais, on risquais gros tout les deux...

-Kie, avait d'ailleurs commencé ce dernier, je te le jure, nous avons une bonne raison de nous en prendre à ce garçon !

-Il y a intérêt !

-Et bien, vois-tu, j'allais juste prendre un café avec mon collègue ici présent, quand nous avons entendu du bruit à l'étage... Et figure-toi que nous avons découvert ce sale gamin, qui se planquait dans l'armoire de ta fille !

-Que... Quoi ?

-Je te jure que c'est vrai ! Il a ensuite essayé de s'échapper, mais nous avons tant bien que mal réussi à le maîtriser... Il m'a même mordu, regarde !

Alors qu'il montra sa main blessé à sa compagne, cette dernière se dirigea lentement vers moi, l'air décontenancé.

-Ce... C'est vrai ce qu'il raconte, Zenitsu-kun ?

Je ne lui répondis pas, incapable de prononcer le moindre mot, mes cordes vocales figées par la peur. Je pouvais le voir dans ses yeux : elle croyait Will, mais elle voyait bien que quelque chose n'allait pas.

Voyant que je ne répondais pas, elle se releva avant de sortir son téléphone en soupirant.

-Puisque c'est comme ça, j'appelle la police. Les choses seront plus claires au commissariat qu'ici.

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Voilà un nouveau chapitre ! Puisque j'ai plein d'inspi en ce moment, j'écris à fond !

Le prochain chapitre sortira peut-être dans la semaine, mais pas sûr. Tout ce que je sais,  c'est qu'il ne sortira pas en retard, ne vous inquiétez pas !

Et vraiment je passais du français à l'anglais donc désolée si ça fait bizarre ;-;

Saori :)


1190 mots

Papier à musique_/Tanzen/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant