Chapitre 6 : Imprévu

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Tout les mardis soir à partir de la dernière fois, je raccompagnais Nezuko-chan et Tanjiro chez eux. Toutes les semaines, c'était toujours le même homme qui ouvrait, et à chaque fois, je restais à la porte, avec toujours le regard oppressant de ce beau-père qui me fixait jusqu'à ce que la porte soit fermée.

Mais cette fois, ce fut différent. Cette semaine du 14 janvier, le fameux Will me pointa du doigt l'intérieur de la maison, avec un sourire dont je ne savais pas trop si je devais accorder la confiance accroché à son visage étranger.

-Agatsuma-kun, veux-tu passer un peu plus de temps ici ? Tu n'es jamais entré à l'intérieur, et ça te permettrait de passer un peu plus de temps avec tes amis.

-Oh, euh ! Oui... Peut-être..., balbutiai-je, mon côté timide reprenant le dessus.

Je rentrais donc à petits pas, suivi de près par Nezuko et Tanjiro. Ce dernier m'invita d'ailleurs à aller dans sa chambre pour poser nos affaires qui commençaient à peser lourd sur notre dos, son adorable petite sœur partie faire ses devoirs. Nous montâmes alors les escaliers, dont les marches grinçaient comme pas possible, mais ce que je vis quand le bordeaux ouvrit la porte de sa « chambre » me brisa le cœur.

Tout était fade et sans vie, sans une seule touche de personnalité. Un double lit gris se situait au centre de la pièce, collé au mur, lui aussi peint d'un triste gris souris, une armoire en bois posée à sa droite. Un vieux tapis délavé blanc cassé couvrait les trois quarts du sol, et un bureau noir poussiéreux avec quelques affaires de cours se situait dans un coin, complétant le tout. Même pas quelques affiches au mur, même pas quelques comics ou quelques magazines dignes d'adolescents de notre âge troublant la morosité du sol.

-Pose tes affaires où tu veux, lança Tanjiro, m'arrachant à la contemplation de sa triste chambre.

-Hein ? Euh, oui, d'accord !

Je posai mon sac à côté du sien, près du bureau , tandis que le bordeaux s'allongea sur son lit dans un profond soupir.

-Rahlala, la journée du mardi est quand même super épuisante, tu ne trouves pas ? me lança-t-il en souriant.

Je me mis alors une gifle intérieure et décidai de profiter de mes amis, sachant que je n'étais pas venu ici pour me morfondre sur le design des pièces de la maison Kamado.

-Moi perso le mardi, ça va..., répondis-je alors. J'ai une pause avant le midi et j'ai des cours cool.

-T'en as de la chance ! La prof d'histoire nous a en dernière heure, et sachant qu'elle est toujours sur les nerfs, c'est nous qui prenons tout ce qu'elle n'a pas pu évacuer pendant la journée...

-Haha, t'avais qu'à pas être dans cette classe !

Nous nous mirent à parler de tout et de rien, jonglant entre les fous rires et les soupirs d'exaspération, quand une jolie femme aux grands yeux violets vint entrouvrir la porte.

-Excusez-moi, je dérange ? fit-elle.

-Okaa-san ! lança Tanjiro en accourant vers elle, son visage s'illuminant de joie. Tu es rentrée !

-Oui, à l'instant, répondit-elle en se mettant à caresser les doux cheveux de son fils. Bonjour, Zenitsu-kun ! Will m'a informé de ta venue, j'ai beaucoup entendu parler de toi !

-V...Vraiment ? fis-je en rougissant.

-Mais oui, je t'assure ! Tanjiro et Nezuko parlent toujours de toi avec beaucoup d'entrain !

-Ah, ah, euh... et bien..., balbutiai-je, ne sachant pas quoi répondre.

-D'ailleurs, est-ce que tous les deux vous avez entendu parler de l'éboulement qu'il y a eu à la station de métro pas loin ?

Papier à musique_/Tanzen/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant