Chapitre 13 : Malaise

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Ploc ploc ploc

La pluie battait contre la fenêtre.

Braoum

Ah, un coup de tonnerre...

Je regardai mon réveil, pensif. 22 : 32. De toute façon, avec le bruit que faisait la pluie, je ne pense pas réussir à m'endormir tout de suite, donc autant observer l'orage. Emmitouflé dans mon plaid fluo, je me mis à bâiller longuement. Cela faisait plusieurs nuits que je ne dormais pas correctement, et avec l'école qui reprenait le lendemain, autant vous dire que je ne sais pas si je vais réussir à tenir le rythme...

Sans compter qu'au lycée, il y avait Tanjiro.

Avec tout ce qui s'était passé, vais-je encore réussir à le regarder dans les yeux ? Devrai-je faire comme la dernière fois, et tout simplement l'éviter ?

Non.

Je devais arrêter de fuir. Je devais aller le voir et mettre les choses au clair. Ses sentiments pour moi, mes sentiments pour lui. Notre relation. Ce qu'elle deviendra.

En soit, il ne m'a jamais dit clairement qu'il m'aimait. Peut-être ne suis-je qu'un jouet à ses yeux. Peut-être ne s'attaque-t-il à moi que pour commencer un possible manque d'affection. Ou peut-être veut-il juste du sexe, et une relation où l'amour romantique n'a pas sa place.

Je soupirai.

Pourquoi faut-il que je me pose autant de questions ? Pourquoi faut-il que je sois aussi sensible ? Pourquoi faut-il que j'ai peur de tout ? Les larmes commencèrent à couler sur mes joues.

J'en avais marre de moi.

Marre de ne penser qu'à ma petite personne, de n'être qu'un fichu adolescent égoïste qui pense que tout va mal alors qu'il a tout pour être heureux. Marre d'être devenu gay du jour au lendemain, de ne plus savoir qui je suis amoureux, d'avoir eu ce putain de coup de foudre, de délaisser mon meilleur ami et de ne plus savoir comment gérer tout ça.

Depuis la début de notre relation, je n'ai fais que rejeter la faute sur lui. Chaque fois que je réfléchissais, c'était à cause de lui. Chaque fois que je l'évitais, c'était à cause de lui. Chaque fois que l'on s'embrassait, c'était à cause de lui.

Sauf que non.

Tout était de ma faute, mais j'avais toujours refusé de l'admettre. Je jouais la victime car c'était plus facile, je n'avais pas à me dire que c'était mes problèmes, et que c'était moi qui tenais les rennes de notre relation.

Tanjiro Kamado... je n'aurais jamais dû te rencontrer.

One night later

Avec seulement deux heures de sommeil sur le dos, on ne pouvait pas dire que j'avais une tête belle à voir. Cheveux gras en bataille à force de jouer avec, la démarche lente et pesante, sans compter les magnifiques cernes qui devaient faire trois fois la taille de la muraille de Chine ornant mon visage déjà pâle d'ordinaire.

Mais peu importe à quel point mon allure me dévalorisait, j'étais bien déterminé à mettre les choses au clair et à stopper ces fichues insomnies accompagnées de ces questionnements inutiles qui durent des heures sans résultats.

-Hey, Zen' ! fit soudainement une voix tout en me donnant une énorme frappe dans le dos.

-Inosuke ! Fais gaffe j'ai failli tomber en avant !

-Roh ça va, commence pas à faire ta chochotte alors qu'on à même pas encore commencé les cours...

Je soupirai, laissant mon ami se plaindre tout seul avant de déposer mon sac dans mon casier, car oui, l'administration avait eu la formidable idée de nous foutre du sport en première heure un lundi matin. Notez mon enthousiasme.

Papier à musique_/Tanzen/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant