Le Coeur de Crystal | Tome 1

33 | Répugnante

Des milliers de pensées cognaient contre les parois de mon cerveau, faisant écho à ma terreur grandissante. Face à moi se tenait cette femme, Guinevere Von Stein, que j'avais déjà croisée à plusieurs reprises. D'abord chez Violet, ensuite avec Leif, et enfin avec Eden. Son aura terrifiante et son regard malsain ne faisaient qu'amplifier mon angoisse, laissant présager le danger mortel qui émanait d'elle.

Cette femme, qui portait le même nom de famille que l'ami d'Eden, Darius. Cette femme, assez retorse pour se battre avec une véritable arme, laissant paraître sa maîtrise dans l'art du combat.

— Tu es stupéfaite par ma beauté ? Se moqua-t-elle, faisant voler une longue mèche de cheveux dans son dos. Ne me fixe pas comme ça, je vais rougir.

J'étais pétrifiée. Elle me terrifiait. Même mon précédent adversaire était bien trop fort pour que je puisse espérer m'en sortir. Mais face à elle... Il semblait évident que je n'avais aucune chance. J'étais là, étouffant dans ma robe qui me gênait dans mes mouvements, tandis qu'elle portait un short de combat, prête à déchaîner toute sa puissance meurtrière contre moi.

— Je t'ai cherchée partout, tu sais, annonça-t-elle d'un ton glacial.

Mon dos se colla davantage contre l'arbre, comme si j'espérais pouvoir m'y fondre pour échapper à cette confrontation cauchemardesque.

— Pourquoi ? Balbutiai-je.

— Je t'ai beaucoup croisée au cours de ces deux derniers mois. Tu travaillais avec mon Prince.

— Et alors ?

— Et alors ? Cela m'a donné une irrépressible envie de te massacrer, poursuivit-elle avec un rire glacial.

Je me demandais si elle était amoureuse d'Eden. Peut-être était-elle jalouse ? Mais bon sang, moi je me fichais bien de lui et de toutes les histoires qui pouvaient l'entourer.

Sans prévenir, elle bondit vers moi, rapide comme un éclair, et je ne pus que fermer les yeux, préparée à l'inévitable. Heureusement, elle planta son arme dans l'arbre, juste à côté de ma tête, m'épargnant ainsi.

Lorsque j'osai rouvrir les yeux, son visage était à quelques centimètres du mien, son sourire sinistre accentuant davantage l'atmosphère angoissante.

— J'ai attendu ce moment avec impatience. Voilà enfin une belle occasion de te tuer.

— Pourquoi ? Qu'est-ce que ça fait si j'ai travaillé avec lui ? tentai-je de comprendre malgré ma frayeur.

— Ça fait qu'il s'est attaché à toi !

Elle tenta de m'asséner un coup de poing, mais j'évitai de justesse. Je n'eus pas le temps de me réjouir de mon réflexe que son genou me frappa violemment, me projetant à plusieurs mètres de là.

Je tentais de me relever tant bien que mal, tenant ma hanche endolorie. J'étais blessée de partout, je souffrais, mais je préférais cela à la mort. Je refusais de céder aussi facilement.

Cependant, elle accourut de nouveau vers moi, enchaînant les coups de poing et de pied, me forçant à une défense désespérée. Mais mes entraînements au combat physique avec Salvatore n'avaient pas été vains. J'esquivais chacun de ses coups avec rapidité et agilité, tentant de garder une distance minimale pour ne pas me laisser submerger par sa force dévastatrice. Je cherchais une opportunité de contre-attaquer, mais sa maîtrise et son expérience la rendaient redoutable.

Soudain, dans un éclair de lucidité, je réussis à porter un coup, mais elle l'avait paré avec facilité. Profitant de cette ouverture, elle me rendit mon attaque sous un coup de poing dans le ventre, me projetant à nouveau au sol.