36 | La Vérité

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Eden ? Tu ne devais pas aller au spectacle avec ton papa ? Demanda une douce voix.

Lorsqu'il leva les yeux de son livre de coloriage, je pus apercevoir une jolie dame aux cheveux noirs ; probablement sa mère.

Je ne voulais pas y aller, maman, a-t-il répondu, de sa petite voix.

Ses petites mains me laissaient deviner qu'il devait avoir cinq ans, tout au plus.

C'était l'occasion de te faire des amis, mon chéri, répliqua sa maman, lui offrant un bisou d'amour dans ses cheveux.

Même la sensation de son petit cœur d'enfant tremblant m'était parvenu grâce au sort.

 ⚝⚝⚝

Des fleurs, plantées sur le rebord de leur fenêtre. Sa tête posé sur ses bras croisés, Eden regardait les fleurs.

Semblable à des roses blanches.

Avec des pétales plus charnus et plus ouverts.

Des gardénias.

 ⚝⚝⚝

Encore une fois, la même fenêtre et les mêmes fleurs. Parmi tous ses souvenirs, j'ai vu ce paysage plus d'une dizaine de fois. Passait-il la majorité de son temps à regarder ces fleurs ?

Or, cette fois, quelque chose était différent.

Derrière les pétales, une petite fille aux cheveux blancs jouait à la marelle avec ses amis du village.

Moi.

Et Eden semblait me regardait à présent, à la place des gardénias.

 ⚝⚝⚝

On ne veut pas jouer avec lui, Crystal, il est bizarre, disait une petite fille du village.

Ses bras croisés et son expression fâchée témoignaient de son mécontentement. Je me voyais faire face à cette fille, et les autres enfants du village étaient autour de nous.

Il n'est pas bizarre, c'est vous qui êtes tous débiles ! m'entendis-je répondre.

Je me suis retournée et avais attrapée la petite main tremblante d'Eden. Quel âge avais-je ? Peut-être six.

Je partis en l'emmenant avec moi.

Viens, on a pas besoin d'eux ! Je jouerai avec toi, moi ! m'étais-je écriée, fâchée contre le comportement des enfants.

 ⚝⚝⚝

Je me voyais à nouveau, je manipulais mon énergie blanche du bout de mes doigts, semblant être fascinée.

Regarde ! J'ai réussi !

Il ne répondit pas, mais à travers ce que me faisait ressentir son souvenir, je savais qu'il souriait.

 ⚝⚝⚝

Encore moi.

Nous étions à la clairière. La main d'Eden avait créé un cercle magique d'où sortait des pétales blancs. Cette fameuse scène.

J'observais et essayais d'attraper les pétales avec un rire d'enfant adorable, tandis qu'il me fixait, avec un sourire.

 ⚝⚝⚝

Et c'est à partir de ce souvenir qu'avait commencé mon effroi.

C'était noir, je ne voyais rien. Eden, ne voyait rien.

Le Coeur de Crystal | Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant