Le Coeur de Crystal | Tome 1

31 | Masqués

— Adorable pour avoir mangé un poivron ?

— Adorable pour s'être battu pour un poivron. J'ai pensé ramener le plateau entier, mais j'avais peur que tous les sorciers se ruent sur moi et fassent un feu d'artifice avec mon corps.

Je le regardai, avant d'éclater de rire. Son sourire se joignit au mien, créant une complicité instantanée, tandis qu'un silence s'installa doucement. La douce brise de la soirée caressait nos visages alors que nous contemplions ensemble le paysage, les étoiles commençaient à scintiller dans le ciel nocturne.

À cet instant, nos bras se frôlaient presque.

— Je vous retiens, mais vous avez peut-être quelqu'un qui vous attend pour les feux d'artifice.

— Pardon ? demandai-je, ne comprenant pas.

— Le rituel des époux, ne le connaissez-vous pas ?

— Je ne vois pas du tout de quoi vous parlez.

Je me sentais un peu honteuse. Tout le monde ici présent était sûrement au courant de ce dont il parlait, mais moi, je n'y connaissais rien.

— Les sorciers font exploser leur magie dans le ciel en guise de feux d'artifices, vous le savez.

— Oui.

Et je n'avais pas intérêt à dire non, car j'avais ri à sa blague juste avant.

— Eh bien, le rituel des époux consiste à l'union de la magie des deux amants, qui déclarent leur amour dans le ciel, avec les étoiles pour témoins.

— Oh ! Je ne connaissais pas du tout. Et vu que je ne le savais pas, vous vous doutez bien que personne ne m'attend pour cela.

Il sourit.

— Bien.

Le décor enchanteur et la douce musique provenant de l'intérieur de l'établissement créaient une ambiance irrésistiblement envoûtante autour de nous. L'aura de cet homme était si captivante, si chaleureuse, si attrayante. Je me sentais attirée par lui, désireuse de discuter davantage.

— La musique va parfaitement bien avec ce paysage.

Je me sentais rougir, gênée à nouveau. Le parfum envoûtant des fleurs aux alentours ajoutait une touche de mystère à l'atmosphère déjà magique.

— Vous aimez la musique classique ? demanda-t-il.

— Pas vous ?

— Même si je n'en écoute pas souvent, j'aime beaucoup. Je trouve que c'est apaisant, mais aussi que ça fait voyager. En écoutant celle-là, par exemple, j'ai l'impression de voyager à travers les nuages et que le soleil caresse ma peau.

— Hmm, cette musique, la fameuse de Beethoven, fis-je.

Il me regarda, haussant les sourcils, semblant surpris que je connaisse l'auteur de la musique.

— Vraiment ?

— Oh, non, je plaisantais. Je ne m'y connais pas du tout, répondis-je, et nous riions ensemble.

Je regardai à nouveau le paysage, timidement. Mes doigts jouaient sur la rambarde en pierre, trahissant ma nervosité face à la situation. Pour la première fois, j'étais attirée par un homme.

Je me moque que mon cœur ait brillé pour Eden. Ce que je ressentais là était réellement de l'attirance. J'avais l'impression que mon cœur battait tellement vite que j'allais m'évanouir.