Le Coeur de Crystal | Tome 1

22 | Le Mont Alarant

Le brouillard enveloppait mon être, épais et oppressant, tandis que le froid glacial s'insinuait dans chaque trait de mon visage. Des arbres se dressaient autour de moi, leurs branches tordues semblant m'accuser de m'aventurer sur le Mont Alarant.

La potion avait bel et bien accompli sa tâche en me téléportant à la destination que j'avais en tête. Cependant, aucun signe de Serafina ou des autres ne se manifestait à mes côtés.

J'étais seule, livrée à moi-même, en plein cœur de l'hiver impitoyable, dans le domaine redoutable de mes ennemis.

Heureusement, la lueur argentée de la lune perçait le brouillard, éclairant faiblement les environs et évitant que je ne me retrouve plongée dans l'obscurité totale.

J'avançai prudemment, mes pas se faisant lents et mes sens en éveil, m'assurant que le sol ne serait pas traîtreusement glissant. Le seul bruit environnant était la neige qui crissait sous mes bottes, laissant des empreintes derrière moi.

Je scrutai le sol, cherchant désespérément des traces de pas, des indices qui pourraient me guider vers mes compagnons, mais il semblait que personne n'était passé par là. Ou alors, les vents glaciaux du Mont Alarant les avaient effacées.

Je sentis ma gorge se nouer, luttant pour réprimer la peur grandissante qui menaçait de m'envahir.

Le vent sifflait à mes oreilles tandis que je me rappelai de ma mission et l'importance de la mener à bien. Mon cœur se gonfla d'une détermination farouche, et je chassai les doutes qui cherchaient à s'immiscer dans mon esprit.

Je poursuivis ma route, cette fois avec une certaine hâte, tout en prenant soin de rester silencieuse pour ne pas attirer l'attention de mes ennemis tapissant les environs.

Les ombres mouvantes du brouillard dansaient devant moi, créant des illusions fantomatiques qui semblaient se jouer de ma détermination.

Je ne pouvais pas crier le nom de mes amis, sachant que cela mettrait non seulement ma propre vie en danger, mais aussi la leur. Je continuai donc à avancer, lançant des regards inquiets tout autour de moi, espérant apercevoir un signe de leur présence.

Le brouillard qui m'enveloppait me rappelait le rêve mystérieux d'Eden. Étions-nous à la Maison des Maléfiques dans ce rêve ?

Si cela s'avère être vrai, leur Maison devait se trouver non loin d'ici, quelque part sur ce Mont. Je devais donc redoubler de vigilance et retrouver Serafina au plus vite, avant qu'il ne soit trop tard.

Dans ma quête désespérée, je gardais précieusement la potion de téléportation dans ma poche, sachant qu'elle était notre seul moyen de retourner à la maison en sécurité.

La froideur mordante de l'air engourdissait mes oreilles et le bout de mon nez, mais la cape que je portais parvenait à préserver le reste de mon corps de son emprise.

L'angoisse se faisait de plus en plus oppressante à mesure que le temps s'écoulait. J'imaginais Serafina, sans vêtements épais pour se protéger du froid, et je ressentais une urgence grandissante à la retrouver au plus vite.

Chaque instant qui s'écoulait augmentait les risques qui pesaient sur sa vie.

— Serafina..., murmurai-je.

Mes doigts se refermèrent autour de la potion, tandis que je cherchais désespérément une solution. Une idée audacieuse germa dans mon esprit, une idée qui pourrait m'amener à elle.

Je ne perdrais rien à l'essayer.

M'arrêtant au pied d'un majestueux arbre orné de neige, je pris une profonde inspiration et bus une nouvelle gorgée de la potion. Cette fois-ci, un nom s'immisça dans mon esprit, vibrant avec l'espoir et l'urgence de retrouver Serafina.