Chapitre 13 : Musique et cohabitation

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Camille

Les jours se suivent et se ressemblent. Je m'occupe des garçons quand Oliver n'essaye pas de prendre ma place. Je prépare les repas, je l'esquive au maximum et lui en fais de même. Je feins de me sentir patraque pour ne pas avoir à manger certains soirs et me retrouver face à lui. On s'ignore et c'est mieux comme ça. Je l'entends me balancer de tant à autres des pics mais sa mère le reprend et lui informe que je ne quitterai pas la maison !

Les soirs je me retrouve avec Lou devant les maisons pour discuter de tout et de rien. J'ai évité de lui dire que le gars que j'avais embrassé en boite habitait dans la même maison que moi et je n'en ai pas parlé à Capu' non plus.

- Cam' , qu'est ce qui se passe ? Tu es bizarre depuis quelques jours?

- Rien ne t'inquiète pas le mal du pays surement..

- Tu es sure, on dirait que tu t'éteints à petit feu.

- Oui ça va passer je te promets, ces derniers jours les petits monstres ont été durs donc je suis un peu crevée et je n'ai pas eu le temps de jouer du piano ce qui me calme d'habitude donc voilà.. Rien de grave je t'assure...

- Tu as des heures précises pour jouer ?

- Non pourquoi ?

- Eh bien ce soir en rentrant je veux que tu m'appelles et que tu joues un morceau pour moi. Comme ça je suis sure que tu le feras !

- Non pas ce soir t'inquiète pas ça va !

- Cam' je ne te laisse pas le choix. Je t'appellerai et enverrai des cailloux à ta fenêtre jusqu'à ce que tu décides à jouer...

- Bon ok ok, dis-je en levant les mains en signe de rédemption.


Après avoir fini notre discussion et marche du soir, je rentre à la maison et me dirige vers le piano.





Oliver

Les jours se suivent et se ressemblent. Mais il devient de plus en plus dur d'ignorer blondinette. Maman ne veut pas la virer malgré toutes mes supplications. Elle adore cette fille et elle me dit avoir trouver son équilibre. Je crois que c'est peine perdue. Plus je veux la faire partir, plus ce que j'apprend sur elle et sa personne me fascine. Elle se destine à devenir médecin, elle veut aider les autres et soigner son prochain. C'est carrément louable. Elle danse et joue de la musique. Elle est a priori fille de bonne famille et la cadette d'une famille de 5 enfants. Elle enseigne la danse classique. Mais sous ces airs parfaits, je sens quelque chose une fragilité qui m'obsède. Elle m'ignore. Tous les soirs elle part se promener et discuter avec sa compère qui crèche chez les voisins et je ne la vois pas rentrer le soir. Je l'entends monter le plus discrètement possible pour ne pas réveiller les garçons et une faible lumière émane de sa chambre. Maman me dit qu'elle révise pour ne pas perdre ces acquis pour l'an prochain. Une chose est sure c'est que je l'entends pleurer. J'ai envie d'aller voir ce qu'elle a, ce qui peu bien la rendre triste mais de m'y refuse. Elle doit partir et elle doit sortir de ma tête.

Alors que la nuit débute et que le calme règne dans la maison, je décide de descendre à la cuisine manger un dernier gâteau quand au loin j'entends des notes de piano. Je m'approche doucement pour écouter la musique et je la vois sur le tabouret. Elle, assise, en train de faire danser ces doigts sur le clavier. Elle jour River Flows in You de Yiruma. Elle est transporté par la musique, elle est dans son monde. Je ne la comprend que trop bien, la musique a été une part très importante dans ma vie que j'ai décidé d'arrêter. Mais la voir là, assise, à jouer au piano, me donne de nouveau des papillons dans le ventre et des envies de rejouer comme j'ai pu le faire il y a des années. Je reste en retrait adosser à l'encadrement de la porte et l'écoute paisiblement. Une fois cette musique terminée, elle se met à jouer Stay with me de Sam Smith.

C'est alors qu'une force mystique me fit avancer vers elle, je m'installe à ces côtés.





Camille

Je commence à jouer Stay with me de Sam Smith et je sens une présence derrière moi, c'est Oliver. Sans un mot il s'installe à mes côtés, au fur et à mesure que les premières notes résonnent dans l'air, mon coeur s'emballe. Chaque touche du clavier semble être un prolongement de notre âme, et j'observe la manière dont ses doigts glissent sur les touches créant une connexion profonde entre elles.

Un doux frisson me parcourt alors que les notes montent et descendent. Je peux sentir la chaleur de son corps, les vibrations douces du piano qui se propagent à travers le banc sur lequel nous sommes assis. Nous sommes dans un instant suspendu. Puis la musique s'arrête. Il tourne sa tête vers moi et je baisse le regard. D'un geste délicat, il passe sa main sous mon menton et relève ma tête.

- Qu'est ce qui se passe blondinette ?

- Rien.

- Pourquoi tu n'oses pas me regarder ? C'est à cause de l'autre soir ?

- Rien je te dis, laisse moi. Tu as été très clair pour l'autre soir ne t'inquiète pas.

- Tu es vexée ?

- Non.

- Allez blondinette dis moi ce qu'il se passe?

- Je vais me coucher.


Je me lève me dirige vers ma chambre. C'est une fois en haut que je sens une main prendre ma main et me retourne contre ma porte.

- Qu'est-ce que tu veux ?

Il pose son autre main sur la porte. Ses lèvres sont proches de mes oreilles. Je sens son souffle contre mon cou. Il pose un délicat baiser contre mon cou. Des frissons remontent le long de ma colonne vertébrale. 

- Qu'est ce que tu fais ? 

- Laisse tomber, et il prit la porte. 

L'amour au delà des frontières [EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant