TW : Trouble du comportement alimentaire
Camille
Nous sommes au mois de Mai, je passe mes derniers examens aujourd'hui. Aujourd'hui à 12h00 j'en est terminé de cette année désastreuse. Depuis ma séparation avec Louis, je me sent perdue dans un labyrinthe sans fin, cherchant désespérément une issue qui lui échappe constamment. Les jours se succèdent, semblables et incolores, comme si le temps lui-même s'était figé dans une réalité sans espoir. Je me sens déconnectée de ce moment comme si la vie continuait autour de moi mais sans que j'en fasse partie. Je suis tel un robot qui exécute des taches. Je me lève, me douche, révise et me couche. Je ne bois que du café, je ne mange plus rien depuis des jours et les aliments que je finis par manger sous la contrainte de Capu' finisse au fond des toilettes. Je pense que j'ai perdu 10kg, mes vêtements n'ont plus aucune forme sur moi tel un fantôme qui souhaite disparaitre de ce monde.
Quelques heures plus tard
C'est enfin terminé ! Je suis allée au bout de cette année, au bout de ces examens, au bout de tout ce que j'avais promis. Je sors de l'amphithéâtre. Puis le trou noir....
BIP! BIP! BIP!
Chuchotement...
Ma tête me fait tellement mal. La lumière est tellement forte. Tout me semble flou et confus, comme si je revenais à moi après un long sommeil. Mes yeux s'ouvrent lentement, mais ma vision est encore trouble, et je peine à reconnaître les formes et les couleurs qui m'entourent.
Une sensation de vertige m'envahit, et je suis submergé par un sentiment d'instabilité. Je réalise que je suis perfusée et dans un lit qui n'est pas le mien. Mes parents sont au bord de mon chevet ainsi que Capucine. Je suis envahie par une sensation de faiblesse et de fatigue. Mon corps me semble lourd et engourdi, et il me semble impossible de rassembler mes forces pour me redresser. Je me sens vulnérable et désemparé, et une légère anxiété commence à se manifester.
Je tourne la tête à droite et je me retrouve face à celui que je ne voulais plus revoir : Louis est là après des jours d'absence.
Mon cœur se met à battre de manière irrégulière, de plus en plus vite, comme s'il voulait s'échapper de ma poitrine. Ma respiration devient rapide et superficielle, et j'ai du mal à reprendre mon souffle, j'ai l'impression du suffoquer. Mes pensées commencent à s'embrouiller, et j'ai du mal à me concentrer sur quoi que ce soit d'autre que ma peur et mon inquiétude.
BIP BIP BIP BIP! La machine a mes côtés émet un son de plus en plus fort ! Mes oreilles sont comme dans un brouhaha sans distinction de sons véritables. Des blouses blanches entrent dans ma chambre et se ruent autour de moi. Mon dernier souvenir sont ces quelques mots " Ne vous inquiétez pas Mademoiselle tout ira bien". Et je repars vers un sommeil qui semble sans lendemain.
Capucine
Elle s'est effondrée devant les amphis une fois le concours terminé. Depuis Avril, Camille dépérit, elle se consume à petit feu. J'ai cru que cela allait passer mais elle qui était autrefois pleine de vie et d'énergie, elle semble maintenant porter le poids du monde sur ses épaules fragiles. Son sourire autrefois radieux s'est estompé, laissant place à un masque d'indifférence qu'elle arbore pour cacher la douleur qui la consume de l'intérieur.
Arrivée à l'hôpital, je ne l'ai pas quittée une seconde. Ces parents sont arrivés quelques minutes plus tard, complètement apeurés et je les comprend. Camille ressemble à un cadavre dans ce lit d'hôpital. Son corps reflète le manque de nourriture qu'elle s'inflige depuis des semaines.
Alors que ces parents franchirent la porte qu'elle fut ma surprise quand Louis fit son apparition.
- Non mais c'est une blague ! Qu'est ce que tu fais là? dis-je en m'époumonant.
- J'allais voir Cam' quand ces parents ont reçu ton coup de fil alors je suis venu avec eux, dit-il d'un air penaud.
- Tu aurais mieux fait de rester chez toi avec ta salope, c'est à cause de toi si on se retrouve là !
- Arrête Capu' ce n'est pas tes affaires et je suis là où j'ai envie d'être ! dis-il en grommelant.
Un médecin ouvre la porte. Il nous explique que Cam' s'est évanouit entre autre à cause du stress mais aussi et majoritairement de la sous alimentation. J'ai essayé de l'aider mais je n'ai pas réussi. Je me sens tellement coupable j'aurais du en parler j'aurais du le dire à ces parents. Je viens de passer mes nerfs sur Louis mais je suis autant coupable que lui. Certes il est le point de départ de ce problème mais je l'ai laissé s'aggraver.
Puis les machines se mettent à biper de plus en plus forts et là elle ouvrit les yeux. Elle nous vit ces parents et moi puis son regard se posa sur Louis et je vis la terreur dans ces yeux. Les médecins débarquent dans la chambre avertit par les machines qui étaient reliés à elle. D'un seul coup, elle se rendormit paisiblement.
- Je pense qu'il est préférable que seul sa famille reste à ces côtés. Il faut qu'elle se repose. Elle n'a pas besoin que quelqu'un lui crée de nouvelles crises de panique.
- Louis je pense qu'il faut que tu partes, ta présence n'apporte rien de bon, dit sa mère en le regardant.
- Dites lui que je suis désolé, dit-il en se dirigeant vers la porte.
- Il est hors de question que j'aille ailleurs qu'ici, elle est ma soeur ! dis-je en croisant les bras.
- Ne t'inquiète pas, on ne savait que tu dirais ça c'est pourquoi tu veux grignoter quoi en attendant le réveil de notre belle au bois dormant, dis son père en me faisant un clin d'oeil.
Les heures passent, elle finit par se réveiller et comme à son habitude elle s'excuse de nous avoir fait du mal. Ces parents finissent par se rendre compte du mal qu'ils ont infligé à leur petite fille même s'ils ne sont pas directement responsable de son malaise, depuis son jeune âge il influence négativement sa façon d'être, de penser et de diriger sa vie entière. Heureusement que je suis dans leur bonne grâce.
Les jours passent et elle reprend des forces. Le concours me semble si lointain. Nous n'avons toujours pas nos résultats.
1 semaine plus tard
Camille
Je sors enfin de l'hôpital. Après mes jours d'hospitalisation où j'ai été complémenté et surtout où j'ai réappris à m'alimenter, je rentre enfin à la maison. Mes parents sont à mes côtés et Capu' aussi. Je n'aurais pas tenu sans eux. A mon deuxième réveil, Louis était parti et c'était une bonne chose je ne voulais pas revoir son visage, c'était trop tôt, la rupture était trop fraiche. C'est comme si j'avais encore une plaie béante dans le coeur qui ne cesse de couler. Maman même si elle tente de s'améliorer était repartie sur ces vieux démons, il faut sauver les apparences. Selon ces dires, le voisinage ne doit pas savoir que j'avais des problèmes elle a donc prétexté une semaine de vacances post-partiel. A vrai dire, peu m'importe tant que je rentre dans mon lit.
A peine arrivé, Capu' arriva a toute vitesse dans la maison en sautant comme une sauterelle :
- Cam' c'est incroyable !! Faut que tu t'assois ! Les résultats sont tombés
- Quoi comment ça ? On ne devait les avoir que mi-juillet...
- Ecoute ce que je te dis ! Ils sont là et tu sais quoi je suis grande admise en dentaire ! Connecte toi vite !!
Mes doigts pianotent sur mon téléphone, je rentre mon numéro étudiant, mon mot de passe sous les yeux de mes parents et de Capu'. Les trois sont derrière mon dos à scruter minutieusement mes moindres faits et gestes et surtout les mots qui viennent d'apparaitre :
GRANDE ADMISE EN MEDECINE
Et là je ressentis une boule qui se formait dans le fond de ma gorge et je m'apprêtais à vomir de nouveau.
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L'amour au delà des frontières [EN COURS]
Roman d'amourCamille est une jeune femme qui décide de mettre en pause ces études supérieures pour vivre ce qu'elle appelle l'expérience d'une vie "devenir jeune fille au pair". Elle s'envole vers une contrée lointaine pour rejoindre une famille inconnue. Mais...