Lorsque Hope se réveilla, elle ne fit pas un bruit, de peur d'attirer quelqu'un. Elle sentit quelque chose recouvrir ses yeux et voulut y porter ses mains pour surveiller, mais elles étaient liées derrière son dos. Il en était de même pour ses jambes. Hope comprit vite que l'obscurité ambiante n'était pas due à la faible luminosité de la pièce, mais au tissu qui lui recouvrait les yeux.
Dans cette obscurité oppressante, les sens d'Hope étaient en alerte, son cœur battant la chamade. Elle écoutait attentivement, cherchant le moindre indice sur la présence de ses ravisseurs. Des murmures indistincts flottaient autour d'elle, laissant entendre qu'elle n'était pas seule dans cette pièce sinistre.
Les minutes semblaient une éternité, et la peur grandissait en elle. Elle essaya de se rappeler comment elle avait atterri dans cette situation, mais les souvenirs semblaient flous, comme s'ils avaient été effacés de sa mémoire. Le seul indice qu'elle avait était un sentiment de trahison. Quelqu'un l'avait dupée.
Soudain, une voix glaciale se fit entendre, résonnant dans l'obscurité :
-Êtes-vous réveillée, mademoiselle ? N'ayez pas peur, ce ne sont que des précautions pour être sûr que vous ne nous faussiez pas compagnie.
Hope ne répondit pas. Si elle pouvait faire semblant de dormir, elle le ferait. Elle ne voulait pas affronter ses ravisseurs. Pas encore, en tout cas. Pour l'instant, elle n'en avait pas la force.
Hope sentit des larmes de frustration monter, mais elle se força à rester calme, à ne pas montrer sa peur. Elle devait trouver un moyen de s'échapper, de retourner à la liberté. Mais comment, dans cette obscurité totale, avec ses mains et ses jambes liées ? Tout en luttant contre ses entraves et sa peur grandissante, elle s'efforçait de garder espoir. Si elle avait survécu jusqu'à présent, elle pouvait encore trouver une solution. Elle devait se montrer forte, trouver une opportunité, et lutter contre l'obscurité qui menaçait de l'engloutir. Ainsi, elle pourrait retourner chez les siens et tout serait fini.
En ce moment, elle aurait aimé être aussi forte que Jack. Lui, il avait réussi à se libérer et à prendre l'avantage. S'il l'avait voulu, il aurait pu tous les vaincre. Elle n'avait pas réussi à comprendre ses motivations, mais ce n'était pas le moment d'y réfléchir. Les minutes continuèrent à passer, minutes durant lesquelles Hope se contenta de feindre son sommeil, tout en faisant remonter les souvenirs à la surface. Elle finit par se rappeler de tout et une rage pure l'envahit. Elle avait envie de faire payer Cédric et ses mensonges.
Lucius Ravenshade entra dans la pièce où il avait enfermé la fille. À présent, le fait qu'elle simulait son sommeil était pour lui une évidence. Les effets du sédatif s'étaient dissipés depuis longtemps. Il la regarda. Elle était certes une jolie jeune fille, elle n'avait rien d'une reine. Il devrait y travailler. À part cela, elle semblait être en bonne santé et pleine de vie. Pour une fille vivant dans un lieu aussi misérable, c'était déjà gratifiant. Il avait hâte de rentrer à Crownhaven, alors qu'il venait d'arriver. Le simple fait de respirer l'air de ces lieux lui semblait être une souillure de son statut. Il s'approcha de la fille et posa une main sur son épaule.
Lorsqu'une main se posa sur elle, Hope sentit un frisson lui parcourir l'échine. Elle tenta de s'éloigner, mais ça n'en valait pas la peine. Elle n'avait pas besoin de voir pour savoir qui se tenait devant elle. Une main s'empara du tissu qu'elle avait devant les yeux :
-Si vous tentez d'utiliser vos pouvoirs, je ferai usage des miens sur vous. Ce n'est pas une sensation agréable, croyez-moi sur parole.
Hope observa rapidement les alentours. Contrairement au reste du manoir, la pièce dans laquelle elle se trouvait était rustique, vide et n'était illuminée que par quelques bougies. Il n'y avait aucune fenêtre, seulement des barreaux.
VOUS LISEZ
La Rose Noire
FantasyHope n'a pas la vie facile, c'est le moins qu'on puisse dire. Elle vit dans un village misérable, dans un royaume aux lois cruelles. Elle a les yeux gris, elle appartient à une classe sociale qui n'a pas beaucoup d'influences: celle des travailleurs...