Le pouls de Hope s'accéléra. Elle ne comprenait plus rien. Que faisait le maire ? Faisait-il partie de ce mystérieux groupe qui s'était intéressé à elle ? Combien étaient-ils, finalement ? Elle était perdue, elle voulait savoir. Et puis, cela signifiait-il que son frère avait un lien avec le maire ? Le connaissait-il au moins ? Trop de questions se bousculaient dans sa tête. Elle ferait tout ce qu'elle pourrait pour découvrir ce que monsieur Petit cachait et pour mettre à jour ce complot qui avait un lien avec Gabriel.
-Ben, le maire est impliqué, ce qui veut dire qu'on connaît le premier membre du groupe qui nous traque. Or, si nous allons chez lui pour lui demander poliment des renseignements, il ne nous dira rien.
-On fait quoi alors ? On attend que tout nous tombe dessus ?
-Ne fais pas l'innocent, tu as sûrement déjà trouvé une solution !
-Elle n'est pas aboutie, mais c'est un début : il faut trouver des preuves irréfutables contre le maire. J'ai besoin de temps pour y réfléchir.
Ils se donnèrent ensuite rendez-vous pour le lendemain, le temps de réfléchir à un stratagème. Maintenant qu'ils avaient une piste, ils n'allaient pas la lâcher si facilement.
Hope ne se rendit pas compte qu'elle rêvait. Elle vit son frère avec qui elle jouait. Puis, soudainement, il disparut dans un nuage de poussière. Puis elle alla chez ses parents, mais elle retrouva sa mère morte dans son lit, le corps entièrement taché de noir. Elle chercha son père, mais celui-ci avait été arrêté par la milice pour ses activités liées à la traversée et il avait été condamné à la pendaison. Elle avait cherché Agnès et sa famille, mais ils avaient tous été mis dans un convoi pour être vendus comme esclaves. Enfin, elle alla chez Ben. Il était le dernier qui lui restait. Il la regarda avec dédain et lui chuchota : « Espèce de bonne à rien, veux-tu que je reste avec une personne si pathétique ? ». Puis il lui tourna le dos, en partant loin à l'horizon. Elle se réveilla en sursaut alors que le soleil commençait à se lever.
Il était encore tôt, alors Hope sortit silencieusement pour ne pas déranger ses parents. Elle avait besoin de prendre l'air et de rester un peu seule. En général, elle n'aimait pas la solitude. La compagnie lui empêchait de trop penser à ce qui la chagrinait, mais il fallait parfois affronter ses problèmes. Elle était forte, elle résoudrait tout, elle le savait et elle avait confiance en elle. Mais elle se sentait tout de même dépassée par tous les mystères qui l'entourait. Elle allait les résoudre un par un pour tout comprendre. Aujourd'hui, elle commencerait par le premier.
Ben arriva chez Hope très tôt dans la matinée et il fut surpris de la trouver assise sur le perron de sa porte. Elle réfléchissait. Il ne la voyait pas souvent ainsi. La plupart du temps, elle ne pouvait pas garder son sang-froid et rester calme et il devait lui courir après. Ça ne le dérangeait pas, bien entendu, mais la voir ainsi posée et paisible lui faisait entrevoir une autre facette de sa personnalité qu'elle ne montrait pas souvent. Il ne voulait pas l'interrompre et détruire le cours de ses pensées, mais elle l'aperçut et le rejoignit. Elle lui sourit tout de suite. Il remarqua vite qu'elle n'avait pas passé une très belle nuit. Il fit mine de n'avoir rien remarqué.
-Hope, j'ai une solution. Elle te semblera un peu extrême, mais on n'a pas le choix. Le maire a deux filles. Sa femme, Vanessa, nous a quitté trop tôt, il y a maintenant huit ans. Monsieur Petit passe la quasi-totalité de ses journées à la mairie. Ses filles font de leur mieux pour passer le moins de temps possible chez elles. Trop de souvenirs sur leur défunte mère, de ce que j'ai compris. Tout ça pour dire que, chez le maire, il n'y a personne la journée. Si on veut trouver des preuves solides l'incriminant, il n'y a que là-bas qu'on peut aller. De toute façon, à la mairie, il y a trop de personnes, on ne pourrait y aller et tout fouiller sans se faire remarquer.
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La Rose Noire
FantasiHope n'a pas la vie facile, c'est le moins qu'on puisse dire. Elle vit dans un village misérable, dans un royaume aux lois cruelles. Elle a les yeux gris, elle appartient à une classe sociale qui n'a pas beaucoup d'influences: celle des travailleurs...