Quand j’étais encore enfant, ma famille était heureuse et nous menions tous une vie paisible dans les frontières des États-Unis, à Washington.
Je me souviens encore de ces jours où tout allait bien. C’était une époque où je croyais que rien ne pourrait nous briser, que rien ne pourrait nous toucher. Nous vivions dans une maison immense, entourés de rire, de chaleur, et de sécurité assurée.
Je me souviens de mon père, un homme grand et robuste, PDG de l’entreprise de vin qu’il a créé de ses propres mains, se penchant pour me dire bonne nuit, ses cheveux noirs décoiffés après une longue journée de travail. Et de ma mère, ses cheveux blonds et ses yeux bleus, son sourire lumineux, sa douceur infinie, me préparant du chocolat chaud comme tous les matins pendant que je racontais mes petites aventures à l’école.
Les larmes me montent aux yeux.
Ils étaient parfaits. Intouchables.
Je n’étais qu’une enfant. Tout me paraissait simple. Nous étions heureux…
Quand j’étais enfant…
J’ai grandi entourée de mes cinq frères. Ils sont tout pour moi.
Le premier né s’appelle Daniel, aujourd’hui père d’un petit garçon en Suisse, 31 ans. Il a toujours eu cette aura protectrice, solide, mais il est loin maintenant.
Ensuite, il y a Sky, notre « ciel » et soutien indéfectible. Lui a repris les rênes de l’entreprise. Pas par choix, mais par devoir, alors que Daniel gérait l’Europe. Ils sont toujours sous pression, ces deux-là, dévorés par les responsabilités.
Bref, Sky a actuellement 29 ans. Pour le décrire il a des cheveux noirs et des yeux bleus quant à Daniel il a des cheveux noirs et des yeux noirs comme moi.
À part eux il y a les jumeaux, les quatrième et cinquième, Nathan et Maxime. Les fauteurs de troubles, toujours prêts à une nouvelle farce ou une aventure stupide. Vraiment n’y a pas mieux pour les décrire.
Je ris encore de ces moments où ils m’entraînaient dans leurs bêtises. Comme quand on utilisait les maquillages de luxe de maman pour peindre les murs, hurler à plein poumons la nuit pour déranger les voisins, faire des vidéos rigolotes avec toute la collection de téléphone de papa, ou encore quand on cachait les notes de Sky pour l’énerver… vraiment on était fous !
Ils sont tous les deux blonds et ont des yeux bleus comme maman. Ils se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Mais la seule chose qui peut les distinguer est le contraste entre leurs comportements. Nathan est le plus sérieux tandis que Maxime est le plus fou. N’Y a rien de plus à dire. Ils ont tous les deux 24 ans aujourd’hui.
Quant à moi je suis la petite dernière, Clarice Anderson et actuellement j’ai 20 ans.
Et puis il y avait Ruben. Ruben, le troisième. Celui qui nous a trahi et tout détruit sur son passage.
Mais je ne veux pas encore en parler. Pas tout de suite.
L’émotion me monte à la gorge.
C’est en 2015 que tout ce que je connaissais s’est brisé en mille morceaux.
En y repensant, ces souvenirs me hantent encore. Je ne m’en suis jamais remise. Mon cœur se serre à chaque fois de douleur et parfois je craque...
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Clarice : entre deux ombres
General FictionPendant que Clarice se bat pour sa scolarité plus que médiocre, Ruben, l'un de ses grands frères, fait des affaires illégales pour couvrir ses dettes de plusieurs années. Mais malheureusement pour lui, les ennuies commencent bien trop tôt le jour mê...