8. Faut que je te ramène chez toi (R)

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Tout s’arrête soudain autour de moi. Je ne vois que le cadavre du gangster, celui qui voulait me tuer, juste sous mes pieds.

Je tremble de tout mon être et j’ai soudainement envie de vomir. Je veux crier, me rouler par terre.

J’ai failli mourir à la place de cet homme.

- Viens par là.

Je ne le réalise pas. Je suis en pleine crise d’angoisse. Depuis que je retiens mon souffle.

C’est la première fois que je vois un cadavre frais juste devant moi.

Mon cœur bat la chamade. Ma tête tourne. Et soudain, un gangster me tire hors du supermarché à toute vitesse.

Quoi !? Mais qu’est-ce qui se passe !? Paniqué-je intérieurement alors que les secousses me font très mal.

Et aussi brusquement que tout ce Chaos s’est installé, je me retrouve dehors, sur le toit du supermarché.

Sur le toit du supermarché !?

L’image du sol à cette hauteur me serre l’estomac, et je commence à crier de peur de toute mes forces, mais le gangster me couvre la bouche de sa main gantée, son doigt posé sur ses lèvres pour m’intimer le silence.

J’écarquille les yeux de consternation.

Je suis avec un gangster, et je ne comprends ni pourquoi ni comment.

Je suis en compagnie d’un criminel !!

Je regarde partout autour de moi. Le ciel bleu-gris sans nuage, le toit désert de monde, le noir complet percé irrégulièrement par les lumières du supermarché, la petite porte au milieu qui donne sur la partie inférieure du magasin, moi, le gangster, la poussière… j’ai tellement peur ! Je veux crier à l’aide mais ce meurtrier m’en empêche !

Je jette un œil en bas, et je m’apprête à bouger, mais il me retient en me saisissant le bras.

- T’as même pas intérêt à y penser.

Je tourne rapidement ma tête vers lui, surprise d’entendre sa voix. C’était bien un homme mais je ne pouvais rien voir qui peut m’indiquer son âge ou même ses origines.

De toute ma vie, je n’ai jamais entendu parler d’une femme gangster ou d’un vieillard dans ce milieu. Que ferait un vieux dans ce genre de situation ? Le maître ne prenait que les orphelins.

Je connais la devise des gangs. Ce n’est un secret pour personne : Ils font tout dans le silence. Que ça a été auparavant de jour ou de nuit comme actuellement, jamais les gangs attaquent et créent du boucan derrière eux. Ils font tout en mode furtifs.

Ce qu'ils ont fait à ce pauvre supermarché et aux gens qui étaient à l’intérieur, et même à la gérante, je ne le pardonnerai jamais.

Et puis, pourquoi j’étais épargnée d’abord ?

Pourquoi ce gangster brise-t-il leur loi pour me sauver ? Il aurait dû me tuer et terminer ce qu’il avait commencé, non ? C’est quoi cette absurdité ?

Est-ce qu’il me connait ? Serait-ce Ruben derrière ce masque !?

J’ai extrêmement peur. C’est un tueur. Qu’il m’ait sauvé ou pas ne change pas sa nature. C’est une ordure. Lui et tous les autres en bas !

Je gonfle mes joues et m’agite dans tous les sens mais il essaye de me bloquer. Que je saute par-dessus ce toit ! Que je meurs peu importe ! Mais il est hors de question que je reste vivante après avoir vécu ce massacre !

Clarice : entre deux ombresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant