Clarice : entre deux ombres

13. Je me sentais observée (R)

Sans réfléchir, j’ai balancé tout ce que le garçon voulait savoir sur mon emploi du temps et celui de mes frères. Qu’est-ce qui m’avait pris ? Peut-être que j’espérais vraiment créer une connexion avec lui. Il était si beau, et je n’avais jamais ressenti le besoin de sortir avec quelqu’un comme ça.

Je crois que c'est devenu vital.

Dans le groupe, moi et Malucia n’avons jamais eu de relation. Depuis notre naissance, nous nageons dans le célibat, à la différence que moi je m’autorise à avoir des crushs et des coups de cœur. Contrairement à Malucia qui ne laisse rien passer.

C’est alors qu’à cet arrêt de bus, j’ai décidé de me lancer. Je voulais que ce garçon soit mon aventure, quelque chose de réel et d’excitant.

Avant qu’il ne parte, je lui ai demandé son numéro de téléphone. Mais il m’a directement rejeté. Enfin, plutôt il m’a dit qu’il n’a pas de numéro de téléphone fixe et que ça serait une perte de temps de m’en donner un sur un coup de tête. Donc j’ai laissé tomber, totalement abattue.

- Et comment tu sauras si les horaires changent ? Tu n’auras aucune nouvelle ! lui ai-je lancé, frustrée.

Pourquoi insistais-je autant ? Sûrement il vaut mieux laisser. Mais bizarrement, quelque chose au fond de moi me poussait à aller vers ce garçon, à vouloir le connaître, à établir ne serait-ce qu’un contact.

La surprise passe alors sur son visage et il sourit en coin. Il sort une main de sa poche et la tend vers moi.

- Donne-moi ton téléphone.

Mes battements de cœur se sont intensifiés. Je lui ai tendu mon appareil, le souffle court.

Il le saisit et compose un numéro avant de s’enregistrer et de me le rendre. Je le déverrouille à nouveau pour voir comment il s’est renommé et je suis étonnée de ce qu’il a écrit.

Je lève juste après la tête pour l’interroger et je le vois déjà à un mètre de moi. Il a profité de ma légère surprise pour se tourner et partir. Je reste bouche bée, le regard fixé sur son grand dos en laissant tomber mes bras le long du corps, l’un d’eux ayant mon téléphone en main.

Il s'était renommé "le beau gosse ».

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- Alors ? T’es chaude pour le premier stage ? Moi j’avoue je flippe grave ! Je vais même me faire pipi dessus ! Mais je vais survivre c’est sûr !

Depuis tout à l’heure, Nathalie n’arrêtait pas de déblatérer comme une dingue. Ça lui fait ça à chaque fois qu’elle stressait. Et la meilleure personne pour l’aider à déstresser, c’était moi, sa binôme actuelle pour monter dans le bus.

- Ça va aller ! Chuchote doucement Malucia derrière elle.

Je souris légèrement et regarde Anna, la binôme de Malucia. Elle a l’air un peu plus gaie et sourit de plus en plus au monde. Ça me fait plaisir mais en même temps aussi de la peine pour ce qui lui été arrivé. Et dire que j’étais présente aussi à ce soir là…

Bref, nous voilà tous alignés en ligne droite pour monter. On était parmi les derniers et soudain, je vois Maxime courir vers moi avec un truc à la main.