Chapitre 17

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DAVINA

À 13 heures, nous sommes de retour chez nous. Soham et moi décidons qu'il vaut mieux que nous nous réunissions à l'appartement. Après tout, nous ignorons si l'un de nous est suivi. Il serait fâcheux qu'une oreille indiscrète écoute notre conversation. Allongée sur le canapé dans les bras de mon époux, j'attends que le temps passe. Peu patiente, je ne peux m'empêcher de soupirer. J'en ai tellement assez de cette histoire. J'aimerais juste qu'elle prenne fin rapidement et que tout redevienne normal.

— Qu'est-ce qu'il y a ? me chuchote Soham à l'oreille.

— Je suis fatiguée de tout ça...

— Moi aussi. Qu'est-ce que tu crois ?

Épuisée, je me laisse aller contre son torse alors qu'il me caresse tendrement les cheveux. C'est si bon. Si cela ne tenait qu'à moi je resterai comme cela des heures entières jusqu'à m'endormir.

— Yann arrive à quelle heure ?

— 14 heures 30.

— D'accord.

Soham frotte affectueusement son nez contre ma peau et respire mon parfum. Je glousse.

— Tu n'as pas des examens de prévus lundi ? me demande-t-il soudainement.

— Je n'y vais pas.

— Comment ça tu n'y vas pas ??

Je soupire fortement.

— Je n'ai pas révisé correctement et je viens de perdre mon bébé, alors non ! Je n'y vais pas. Je n'aurai qu'à aller aux rattrapages et je leur remettrai un justificatif du médecin. Je n'ai pas la tête à ça.

Il ne dit rien et me serre plus fort dans ses bras en caressant doucement mon ventre. Un silence suit mes paroles et ni l'un ni l'autre ne le brisons avant un long moment. Je viens de jeter un froid sur ce beau moment.

— Je ne permettrais jamais qu'il vous arrive quelque chose de plus.

— Je sais, lui réponds-je en caressant le bras qui m'enserre.

Passant une main contre sa joue, j'effleure sa barbe naissante du bout des doigts. Par moment, je gratte légèrement cette dernière en appréciant les picotis que cela procure à la pulpe de mes doigts. Je sens que l'on a besoin de se retrouver, de se cajoler pour se rassurer et affronter les épreuves abominables qui nous assaillent en permanence. Me retournant entre ses jambes, je me blottis contre son torse en entourant son cou de mes bras. Le serrant contre moi, j'enfouis mon visage au creux de son épaule.

— Je ne sais pas ce que je ferais sans toi...

— C'est la même chose pour moi.

— Soham ?

— Oui ?

— Tu penses qu'on s'en sortira ?

Un nouveau silence s'installe. Mon époux semble réfléchir à la réponse à me donner. Ce n'est pas facile d'y répondre. On sait tous qu'on pourrait y rester dans l'histoire.

— Nous ferons tout pour, me répond-il enfin.

À 14 heures 30 environ, Yann arrive à l'appartement comme prévu. Il m'enlace dans ses bras en guise de bonjour et offre une poignée de main à mon époux. Alors que les garçons me suivent dans la cuisine, je nous sors de quoi nous rafraîchir et grignoter. Yann et Soham s'installent sur le plan de travail. Je lève les yeux au ciel. Non mais vraiment, ce n'est pas comme s'il n'y avait pas de quoi s'asseoir dans la cuisine. Passant l'éponge pour cette fois, j'enclenche le robinet d'eau de l'évier et m'assois sur une chaise haute, empruntée du côté de l'îlot central.

Un Délicieux contrat tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant