Chapitre 26

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DAVINA

Apercevant la voiture de Soham, je traîne mon énorme valise jusqu'à cette dernière et la place tant bien que mal dans le coffre. J'ai le cœur qui bat à 100 à l'heure, aucun des deux n'est venu m'aider, ce que je trouve déjà étrange. Soufflant pour tenter d'apaiser mon anxiété, je me rends côté conducteur. La voiture est plongée dans la pénombre et la lumière ne se fait que l'espace d'un instant lorsque j'ouvre la portière pour m'engouffrer à l'intérieur. Je n'ai aperçu qu'une vague couleur écarlate à l'arrière que je ne préfère même pas regarder.

Une odeur âcre se dégage de l'intérieur de la voiture : du sang. Je n'ose même pas les regarder parce que je vais soit fondre en larmes, soit hurler après eux. Bouclant ma ceinture, je démarre la voiture, les mains tremblantes, dans un silence de mort et roule un bon moment avant de me garer sur une place libre. Nous sommes suffisamment loin de la maison d'édition désormais. Coupant le moteur, je fixe obstinément devant moi partagée entre une colère sourde et une inquiétude grandissante.

— Vous m'expliquez ? demandé-je dans un souffle.

Soham semble se dévouer à parler le premier et j'entends au son de sa voix à quel point cela le fait souffrir.

— On est allé récupérer une vidéo d'un entretien entre Éric et Alfred, commence-t-il.

Mon cœur accélère sa course, dopé à l'angoisse, dans ma poitrine. Bon dieu !

— Et on s'est fait prendre en partant.

— Et légèrement tabasser, termine Yann.

Je suis incapable de me contenir à présent et me retourne d'un bloc après avoir allumé l'éclairage ambiant.

— Non mais alors toi ta gueule !! Est-ce que vous avez la moindre idée d'à quel point est-ce que je me suis inquiétée ?! De combien vous avez été inconscients d'y aller sans rien me dire et sans aucun foutu moyen de défense ?! hurlé-je à leur encontre.

— On avait des sprays au poivre, dit Yann en se tassant dans son siège.

— Et un taser, complète Soham.

— Et de quelle utilité ils ont été ?! Est-ce que vous vous êtes regardés dans un miroir ?? Ils auraient pu vous tuer bordel ! Vous vous rendez compte de ça !? Vous ne réfléchissez vraiment à rien ! Ils ont déjà tué cette pouffiasse de Nathalie, Bernard il y a quelques jours, alors dites-moi ! Qu'est-ce qui les aurait empêché de vous buter tous les deux bandes de gros débiles profonds !!? Dites-moi !! Ça ne vous est pas venu à l'idée d'en discuter avec moi ! Et même de m'en informer d'ailleurs ! Et qu'on réfléchisse à comment procéder au lieu de vous jeter dans la gueule du loup comme vous venez de le faire ??

— Je te rappelle que tu as fait la même chose, tente de se défendre Soham.

Arrachant une bouteille d'eau entamée, du porte-gobelet, je la leur balance dessus alors qu'ils geignent de concert lorsqu'elle rebondit sur eux.

— Oui eh bien figure toi qu'entre temps j'ai amplement pu voir qu'ils n'avaient pas que de la gueule !! Je n'avais pas encore constaté qu'ils étaient vraiment capables de tuer ceux qui peuvent les gêner !!! Lorsqu'Éric t'a envoyé à l'hosto, il n'avait aucune intention de te tuer Soham, juste de te blesser !! Et si tu y tiens tant, eh bien d'accord tu avais raison ! Et j'ai été une parfaite idiote d'aller seule à ce rendez-vous mystère d'Edwige, en suivant mon instinct !!!! J'ai fait confiance au concierge et je n'aurais pas dû !

Les garçons ne disent rien et je les foudroie du regard, énervée comme je ne l'ai jamais été. C'est sûrement la peur qui m'a rendu aussi furieuse après eux. Je soupire, fatiguée.

Un Délicieux contrat tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant