Chapitre 23

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SOHAM

Au boulot ce matin, je m'abonne à la machine à café la plus proche. Je suis en avance, j'ai encore 10 minutes devant moi. J'ai le temps de flâner sur mon smartphone, il n'y a pas encore grand monde. Ouvrant mon application Facebook, je constate que mon fil d'actualité est inondé par la même information devenue presque virale.

« Accident mortel sur l'A13 : carambolage sur fond d'huile.

Hier soir, à 2heures 35 du matin, un carambolage impliquant une dizaine de véhicules s'est produit sur l'autoroute A13. La cause présumée de l'accident semble être une perte d'huile d'un des véhicules sur la chaussée. On fait état de 2 blessés légers, 5 blessés graves et 3 morts, dont les passagers de la voiture ayant perdu de l'huile... ».

Mon téléphone sonne dans mes mains, interrompant ma lecture. Je décroche sans hésiter. Un silence me répond au bout du fil, puis.

— Bernard est mort.

— Pardon ??

— L'accident de l'A13, c'est lui. C'était sa bagnole.

— Putain ! juré-je. Tu crois que c'est cet enfoiré ?

— Tu vois quelqu'un d'autre ? souffle Yann à l'autre bout du fil.

Ça semble dingue qu'on discute normalement lui et moi, mais notre point commun c'est Davina. Et cela suffit pour nous réunir.

— Tu sais quelque chose ?

— Bernard a reçu le prix que convoitait Éric hier soir. Il l'avait mauvaise, c'est tout ce que je sais.

— Il faut qu'on voit Edwige. On avait rien trouvé jusqu'à présent.

— Yann ?

— Je sais.

— On l'a voit sans elle et après on lui dit.

— Je suis d'accord.

— Je finis à 15 heures aujourd'hui.

— Moi à 16 heures.

— Préviens Edwige qu'on passera ce soir. Davina ne sait pas que je finis tôt. Ça nous laisse du temps.

Un silence s'installe.

— Putain ! lâche Yann.

— Je sais...

— On a perdu notre meilleur atout ! Ce connard était peut-être un gros con, mais c'était lui le cerveau pas Edwige.

— Qu'est-ce qu'on va faire ? Je t'avoue que je commence à perdre espoir...

— On va devoir faire avec.

— Mec ?

— Je sais, toi aussi fais gaffe.

On finit par raccrocher et bientôt je commence ma journée de boulot. Je souffle, il ne manquait plus que cela. Au moment où nous trouvons enfin un bon allié, il nous claque entre les doigts. La journée passe lentement et vers la fin d'après-midi, je reçois plusieurs textos et appels de Davina dans lesquels elle souhaite me parler de la mort de Bernard. Elle l'a appris finalement. Je ne réponds que brièvement pour lui dire qu'on en parlera ce soir, à mon retour. Puis, j'efface tous les messages. À 17 heures, je suis devant l'immeuble de Yann. Je n'ai pas à attendre longtemps avant qu'il n'arrive.

— Davina l'a appris. Je lui ai dit qu'on en parlera ce soir, sans lui dire qu'on allait voir Edwige.

— Ok, soupire Yann l'air préoccupé. Edwige nous rejoint dans une boulangerie près de Montparnasse. Elle m'a donné l'adresse.

Un Délicieux contrat tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant