Chapitre 20

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SOHAM

Cela fait une vingtaines de minutes que nous sommes rentrés. J'ai la tête encore pleine avec cette soirée mouvementée. M'observant dans le miroir de la salle de bain alors que je me brosse les dents, je crache dans le lavabo.

— Où est-ce que vous vous êtes procurés ces armes tous les deux ?

Je soupire. Je savais qu'elle y reviendrait. Sa voix est calme lorsqu'elle me parle, elle semble juste incroyablement fatiguée.

— Vous êtes vraiment inconscients tous les deux, soupire-t-elle.

— Davina ! Tu voulais que je fasse quoi ? m'emporté-je. Il fallait bien que je trouve un moyen de nous protéger un tant soit peu, tu peux comprendre ça ??

Ne s'y attendant pas une seconde, ma femme sursaute au ton de ma voix. Soupirant de frustration, je me tempère.

— Tu penses vraiment que ça aurait été une bonne idée d'y aller sans aucune protection ? lui demandé-je plus calmement.

— Non, ça n'aurait pas été prudent. C'est vrai, admet-elle. Mais je me dis qu'on joue tout de même à un jeu dangereux en enfreignant la loi de cette façon.

— Est-ce qu'on a un autre choix ? Même la police ne peut rien pour nous !

— J'ai l'impression de m'abaisser à leur niveau. Soham si on nous prend avec ça, même dans l'hypothèse où on réussit à les renverser, tu crois que le juge qui jugera notre affaire en aura quelque chose à faire qu'on soit les gentils ?

Elle n'a pas tort. Je la fixe alors qu'elle est adossée au mur près de la porte dans sa nuisette en satin par-dessous son peignoir. Cette femme qui réfléchi toujours beaucoup trop comme toujours n'a pas tort. C'est vrai qu'ils ont des ripoux de leur côté, mais s'ils tombent et qu'on finit tous devant des tribunaux impartiaux...nous aussi on en prendra pour notre grade.

— Et on fait quoi ? On se laisse descendre ??

— Bien sûr que non ! Mais tu ne peux pas jouer au Cow-boy avec Yann.

Je me sens encore une fois au pied du mur. J'avais l'impression de reprendre les choses en main avec cette arme...

— Où est-ce que vous les avez eu ?

— À Pigalle.

— Tu imagines si ces armes viennent d'une sale affaire ? Ça pourrait être le cas.

J'en ai marre ! Bordel, j'en ai tellement marre de tout ça !!! Tout ce qu'on fait ne mène jamais à rien...

— S'il te plait Davina arrête, ne commence pas à m'accabler davantage, la prié-je en passant mes mains sur mon visage fatigué. On y avait pas réfléchi.

Plus le temps passe et plus j'ai l'impression de devenir fou. Comment on lutte contre des mecs comme ça ? Ils peuvent éliminer qui ils veulent d'un claquement de doigt, alors qu'en face on est totalement désœuvrés. Doucement, je sens deux mains se poser sur mon visage avant qu'on ne me relève la tête.

— Regarde-moi. On va s'en sortir, m'assure-t-elle tendrement. Tous les trois.

— Comment tu peux en être sûre ? lui demandé-je en prenant sa main posée sur ma joue dans la mienne.

Je me sens au plus bas, mais elle arrive toujours à me redonner espoir aussi faible soit-il et puis, son contact me fait tant de bien. Avec affection j'embrasse la paume de sa main et sens son pouls s'accélérer à son poignet.

— Fais-moi confiance, me chuchote-t-elle.

Je me demande pourquoi est-ce qu'elle est la seule chose dont j'ai besoin lorsque j'ai le sentiment que rien ne va dans ma vie. Davina a toujours les mots qu'il faut. Pourquoi est-ce que je nous ai fait perdre du temps...

Un Délicieux contrat tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant