Chapitre 13

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Flash black, il y a deux mois

Owen Shaw, Londres






-Qu'est-ce qui s'est passé ? Entre brutalement ma mère dans la pièce, ce stoppant soudainement lorsqu'elle voit Charlotte étendue sur son lit, inconsciente.

Je la vois passer ses mains sur son visage, d'inquiétude, et instinctivement, je fais de même. Me repassant inlassablement ce scénario d'horreur dans ma tête.

-Elle s'est pliée en deux de douleur dans la nuit, je parviens à lui répondre au bout de quelques minutes. Elle hurlait...

Je me stop quelques instants, empêchant ma voix de s'enrouer. Je respire profondément avant de poursuivre.

-Ils ont dit que le bébé était mort, et Charlotte à dû accoucher naturellement. J'ai tenu dans mes bras, notre enfant décédé, je lui avoue le cœur au bord des lèvres, tentant vainement de remettre une à une mes barrières qui ont autrefois, faits de moi un homme cruel. Il semblerait que l'organisme de Charlie s'attaque de nouveaux à elle à chaque fois qu'elle est enceinte. En tout cas, plus qu'à la normale. Les médecins ont dit que son corps n'était pas fait pour concevoir un enfant à cause de ce qu'elle a vécu durant toutes ces années à être malade. Ses anticorps prennent le fœtus comme une bactérie, et tente de l'éliminer. Charlotte est son propre poison. Ce virus a grignoter tous ses organes, et même si elle a reçu l'antidote, il y a avait trop de dommages pour qu'elle guerrise complètement. Elle gardera des séquelles à vie.

Ma mère s'approche de nous, et caresse tendrement les cheveux de Charlie, endormie et shootée par les médocs. Je sais qu'elle l'adore, pour sa force, mais surtout pour le bien qu'elle a fait sur moi. Et ma mère lui en sera éternellement reconnaissante.

-Charlotte est le seule sujet de l'expérience à avoir vécu aussi longtemps avec le virus, mais surtout, m'avoue cette dernière. Elle est la seule à y avoir survécu.

Je l'entend soupirer et elle s'éloigne un peut dans la chambre. S'approchant doucement d'une des fenêtres, l'air songeuse.

-Elle était destinée à mourir Owen, continue-t-elle. Nous découvrons avec le temps, les conséquences de sa survie face au premier prototype du Flocon de neige. Il faut croire ma sœur avait pensé à tout, en sélectionnant Charlotte dans leur programme.
-Alors quoi, je lui demande avec humeur. Nous sommes condamnés à cela désormais ? Charlotte ne s'en remettra jamais si elle ne peut pas concevoir et protéger nos enfants.
-Il n'est pas que question de ce que souhaite Charlotte, affirme-t-elle. Mais de ce que tu souhaites également. Cette situation, tu n'y ai pour rien, et Charlotte non plus. Ce n'est pas de votre ressort et fort heureusement, d'ailleurs. Vous avez tous deux, assez de fardeaux à porter sur vos épaules. Charlotte ne peut peut-être pas enfanter, mais aujourd'hui, il y a d'autres moyens de devenir parents. Je sais que ce n'est pas ce que vous aviez imaginé lorsque vous avez pris la décision de fonder une famille, mais toutes les portes ne vous sont pas fermées.

Je me lève à mon tour et fait quelques pas dans la pièce, tout en sondant ma Princesse, si blanche qu'on en dirait presque un fantôme. Je l'aime tellement, si elle savait à quel point je l'aime. Je mourrai pour elle, mais surtout, je vivrai aussi longtemps que je le pourrai, pour passer chaques secondes, chaques minutes et chaques heures de cette putain de vie à ses côtés.

-Avant de penser à faire un autre enfant, je finis par lui répondre. Il faut d'abord que nous nous remettons de ce que nous venons de vivre. Et je suis pas sûr que ce jour arrive.









***


Présent

Charlotte Giraud, Tbilissi, Géorgie






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