Chapitre n°26

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Angélica fut paralysée. Elle avait du mal à respirer et son cœur frappait bien trop fort contre sa cage thoracique. Coma... Le mot qu'elle avait tant craint depuis qu'elle avait appris pour la tumeur métastasée de Lorena. Elle ne pouvait pas rester comme ça, les bras ballants, à ne rien pouvoir faire pour sa meilleure amie. Elle n'acceptait pas de la laisser si vite. Elle tourna sa tête vers Maxence qui trinquait un énième verre avec Isaías. Elle devrait lui dire, non ? Mais... Pouvait-elle briser sa bonne humeur ainsi ? Non. Elle voulait tenter quelque chose avant de lui dire, même si ça devait la tuer. Elle raccrocha après avoir prévenu la mère de Lorena qu'elle venait. Elle retourna près d'Isaías et le tira un peu à l'écart avant de l'embrasser sous la surprise de son petit ami.

« - Il y a du monde, souriait Isaías, surpris par l'audace de son amante.

- Je dois rentrer. Mais... je te promets de revenir.

- Il y a un souci chez toi ? Demandait-il en fronçant les sourcils.

- Tout va bien, sourit Angélica. Oui... Ça va aller. »

Elle prit sa main dans la sienne et embrassa le dos de celle-ci sous le regard soudain inquiet du boxeur. À quoi jouait-elle ? Pourquoi cette aura sombre avec un sourire si doux ? Il avait bien senti qu'Angélica était apeurée par quelque chose et qu'elle tentait de le rassurer d'une chose qu'il ignorait. Mais la sirène se mura dans le silence, se contentant d'embrasser à nouveau Isaías avant de disparaître bien que le boxeur l'ait appelé. En passant dans le restaurant, Angélica jeta un dernier regard vers le groupe avant de sortir sans un mot. Elle marcha, tout en observant la rivière Guadalquivir, en direction de l'hôpital. Elle allait faire quelque chose de dangereux. Sa dernière chance...

Une fois arrivée à l'hôpital, elle monta jusqu'à l'Unité des Soins Palliatifs et ne put qu'entendre les pleures de la famille Padilha dans la chambre de Lorena. Elle entra à son tour, souriant tristement et respectueusement à cette femme et à cet homme qui l'avaient vu grandir de loin. Puis elle prit doucement Isadora dans ses bras. Mais elle n'osa pas se servir de son pouvoir pour les apaiser de peur qu'ils aperçoivent ses yeux bleus. Après de longues minutes avec eux, et après avoir minutieusement évité d'observer sa meilleure amie paisiblement endormie, elle se tourna vers ses parents qui se contentaient de regarder leur fille avec tout l'amour du monde dans la prunelle de leurs yeux. Elle prit la main de Mme Padilha dans la sienne et, hésitante, osa parler.

« - Mme Padilha... Est-ce que vous pourriez m'accorder un temps avec Lorena ? Demandait-elle.

- Bien sûr », sourit-elle.

Elle embrassa le front de sa fille qui ne se réveillerait plus, avant de sortir de la chambre, suivi par Isadora et son mari. Angélica se tourna enfin vers Lorena et retint un sanglot douloureux en la voyant si paisiblement endormie. Elle respirait encore, mais son temps se comptait désormais en heures. Angélica s'approcha d'elle et passa l'une de ses mains sur les joues fraîches de la musicienne.

« - Je suis désolée Nana... Mais... J'ai besoin que tu me laisses ma chance. »

Sur cette excuse, Angélica éteignit le pousse-seringue avant de retirer ses perfusions. Puis elle éteignit le scope avant de porter le corps de sa meilleure amie. Ses yeux prirent leur couleur azur somptueuses avant que la fenêtre ne s'ouvre. Elle passa à travers et fut enveloppée d'un cocon d'eau qui les descendit en douceur au rez-de-chaussée. Heureusement qu'il faisait nuit et que les rares personnes présente se trouvaient près de l'accueil et non à l'arrière de l'hôpital sinon, ils auraient pu assister à la manifestation impressionnante de ses pouvoirs en actions. Angélica marcha de longues minutes, Lorena dans ses bras, la neige commençant à tomber sur eux. Arrivée près de la rivière Guadalquivir, elle s'assit sur l'herbe avant d'appeler son frère.

Qui es-tu réellement ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant