Chapitre n°11

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Angélica se réveilla aux aurores. Elle avait très mal dormi cette nuit pour une raison inconnue, ou du moins, presque inconnue. Elle se leva d'un coup avant d'ouvrir brusquement les rideaux opaques de sa chambre et de laisser les rayons du soleil briller dans le ciel. Une belle journée s'annonçait ! Elle se hâta vers la cuisine, le pas sautillant, saluant joyeusement son père qui était déjà réveillé et qui prenait ses traitements.

« - Tu as l'air de bonne humeur, dit-il avant de boire une gorgée de son café.

- Oui, il fait beau aujourd'hui.

- La météo a dit que le temps allait se dégrader dans l'après-midi. Mais... je souhaite profiter de ce soleil.

- Oui, sortir te fera du bien, dit Angélica avant de boire quelques gorgées de son chocolat chaud.

- Si je veux sortir et en profiter pour pêcher avec des amis, il faut que je sois en bonne santé, n'est-ce pas ? »

Angélica leva la tête vers son paternel qui la regardait fixement et elle comprit son ordre silencieux. Elle posa son chocolat avant de soupirer.

« - Je te les ai déjà prises hier.

- Et nous sommes un nouveau jour.

- Je voulais me balader tout à l'heure... Si je te les prends... Je ne serai pas en forme.

- Tu es jeune. Tu te remettras plus facilement que moi.

- Papa... Est-ce que... tu m'as juste donné naissance dans ce but ? Est-ce que je suis née simplement pour retirer les douleurs de ton cancer ? »

Son père ne répondit pas. Il n'osa pas le faire, mais Angélica comprit sans qu'il n'ait besoin de le confirmer. Son cœur se comprima. Elle s'en doutait déjà pourtant. Après tout, quel père aimant sa fille accepterait de lui donner sa propre souffrance sciemment ? Angélica quitta la chaise de bar et se plaça devant son père. Elle éteignit l'obus d'oxygène avant de poser ses mains sur le torse de son père.

Ses yeux prirent leur teinte bleue et son aura apaisante et chaude envahit le corps de son père. Le visage de la lycéenne se crispa de douleurs en sentant ses propres poumons brûler. Hugo, qui était le prochain à se réveiller, arriva à cet instant et serra les poings. Angélica se recula, chancelante, et se rattrapa de justesse au bar. Son frère se précipita vers elle et ne put que constater sa respiration erratique.

« - Papa ! Lili t'avait déjà soigné hier soir !

- C'est bon Hugo... Ça va... Je... Je dois juste...

- Lili ! Appelait-il en la voyant s'écrouler au sol.

- La baignoire... Hugo...

- Oui. Respire calmement Angélica », caressait-il ses cheveux.

Hugo attrapa le corps de sa sœur et la porta jusqu'à la salle de bain avant de l'allonger dans la baignoire, encore vêtue de son pyjama tellement il était pressé. Il alluma l'eau et il vit Angélica absorber toute l'eau, empêchant la baignoire de se remplir. Ses yeux brillaient de manière plus intense au contact du liquide alors que sa respiration semblait se calmer.

« - Tu dois lui dire « non » Angélica !

- C'est notre père...

- Je déteste te voir ainsi.

- Je sais Hugo. Mais... c'est ce que papa ressent. Comme ça, il va pouvoir rejoindre ses amis et pêcher, souriait-elle.

- Il t'a demandé ça pour sortir pêcher ? Serrait-il les bords de la baignoire.

- Hugo... C'est mon rôle dans cette famille.

- Tu n'es pas un accessoire ou un objet Angélica. Tu es ma sœur !

Qui es-tu réellement ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant