Chapitre n°33

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À peine passèrent-ils le pas de la porte qu'Isaías plaquait le dos d'Angélica contre le mur, embrassant avec sauvagerie ses lèvres si longtemps éloignés des siennes. Il se remémorait instantanément tout ce qu'il avait pu ressentir et il comprit, presque aberré, que rien de ce qu'il avait pu ressentir avait disparu. Il aimait toujours autant Angélica, même si elle lui avait brisé le cœur. Il s'arrêta en sentant des larmes couler sur ses joues et observa cette femme qu'il aimait tant, pleurer silencieusement.

« - Arrête de pleurer, essuyait-il ses larmes.

- Je... J'ai cru que je n'aurai plus la chance de te revoir, caressait-elle sa mâchoire. Tu m'as tellement manqué...

- Pourquoi tu m'as abandonné ? Demandait Isaías en posant son front contre son épaule.

- Je ne t'ai jamais abandonné Isaías ! Je... J'ai été kidnappé par l'océan.

- Quoi ? Relevait-il la tête.

- Ce soir-là, il y a sept ans, je suis allée enlever Lorena pour tenter de la sauver avec la rivière Guadalquivir. Je... Je savais que c'était dangereux, que je risquai ma vie... Mais j'étais persuadée au fond de moi que cette fois-ci, j'allais réussir. Tout comme j'ai développé ce nouveau pouvoir grâce à toi, montrait-elle ses yeux dorés. Je savais que grâce à ces nouvelles capacités, j'allais y arriver.

- Tu aurais dû me le dire, grondait presque Isaías avant d'aller s'asseoir sur le canapé, Angélica sur ses cuisses.

- Je sais... C'est juste que la nouvelle m'a chamboulé et... j'étais désespérée. Je te demande pardon pour cela... Mais j'avais l'intention de revenir dès que je l'aurais fait. Sauf que la rivière Guadalquivir m'a transporté vers la mer quand j'ai perdu connaissance. Et quand je me suis réveillée, j'étais en plein milieu d'un océan, complètement perdue.

- Tu aurais dû me le dire ! Répétait Isaías. Tu aurais dû me dire que tu allais tenter de sauver Lorena à la rivière Guadalquivir. Je serai venu avec toi. Je... Je t'aurais rattrapé... J'aurais su où tu étais. »

Angélica se mordit les lèvres, la culpabilité enserrant ses entrailles. Elle avait sa part de responsabilité. L'eau n'était pas la seule fautive dans la colère d'Isaías. Comme Isaías l'avait répété, elle aurait dû l'informer de ses intentions.

« - Pourquoi tu n'as pas pu rentrer ? Tu étais si loin que ça ? Tu as vécu dans l'eau tout ce temps ? Demandait Isaías.

- Quand j'ai nagé en espérant atteindre un continent, la mer m'en a empêché. Elle me forçait à rester. Et après, j'ai rencontré Zachariah qui m'a informé de ce qui se passait dans les océans.

- Zachariah ? Fronçait-il les sourcils.

- C'est un triton. C'est lui qui m'a aidé à vivre dans ce nouvel univers vu que l'eau m'empêchait de rentrer. Il a côtoyé ma mère pendant longtemps alors... il a essayé de m'aider à maîtriser mes pouvoirs et il m'a appris à me battre dans l'eau.

- T'as l'air de l'apprécier...

- Il... Est comme un frère. Sans lui, j'aurais craqué depuis longtemps. J'avais l'impression de devenir folle parfois tellement tu me manquais, jouait-elle avec l'une des mèches de cheveux d'Isaías. Il m'a promis que je te reverrai un jour. Et... il m'a aussi sauvé la vie lors de la dernière bataille.

- « Bataille » ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Mon oncle triton voulait révolutionner le monde. Il a établi une sorte de dictature dans les eaux et il voulait ensuite écraser la puissance humaine. Il... Il a tué des milliers de tritons et de sirènes...

- Et donc... Si je comprends bien, tu l'as affronté ?

- Oui. Ça m'a pris plus de sept ans pour être à sa hauteur, diminuer ses forces militaires, conquérir ville après ville et enfin atteindre la capitale où il se planquait. On s'est affronté et j'ai gagné.

Qui es-tu réellement ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant