Prologue

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"Ceci est un fait véridique. Le dimanche 18 mars 1990, au musée Isabella Stewart Gardner à Boston, fut commit un des vols les plus important et les plus cher de l'Histoire de l'art. Un vol, estimé à une valeur totale de plus de 500 millions de dollars. Treize tableaux... parmi lesquels se trouvait « Le Christ dans la tempête sur la mer de Galilée. » Le célèbre tableau de Rembrandt, où le peintre, selon les rumeurs, se serait représenté lui-même, fixant le spectateur, en compagnie du Christ et de 12 apôtres. Le seul paysage marin représenté par le peintre au long de sa carrière. Et ce tableau, comme les autres, est porté disparu, même encore aujourd'hui..."
 
Tout du moins jusqu'à cette nuit du 18 mars 2020. Très exactement 30 ans jour pour jour après que le larcin ait été commit. Un seul tableau de ce vol avait été gardé en « souvenir » par l'un des auteurs de ce vol. Bien en sécurité et caché dans un endroit dont lui seul connaissait l'existence. Ou en tout cas... jusqu'à ce qu'il ne boit un peu trop et s'en vante un soir dans un bar de New-York. Bien-sûr, la majorité des personnes présentes l'avaient prit pour un fou, un homme un peu trop ivre qui disait des bêtises... à l'exception d'une personne. Quelqu'un, tapis dans l'ombre, avait tendu l'oreille, et en apprenant la cachette de ce tableau d'exception... avait sourit.
La nuit même, cette « ombre » s'introduit discrètement dans l'immense villa moderne, après avoir suivit le propriétaire et avoir attendu qu'il s'endorme. L'alarme fut rapidement coupée, car l'intrus était professionnel. Ce n'était pas son premier vol, et c'était sûrement loin d'être le dernier. Plusieurs musées dans le monde s'était déjà vu dépouillés de quelques œuvres par l'individu de ce soir. Mais c'était la première fois qu'une résidence privé devenait sa cible. Mais l'occasion était bien trop belle pour ne pas la saisir. Après avoir réduit l'alarme au silence, plus rien ne lui barrait la route jusqu'à son précieux butin. Sans perdre de temps, l'ombre se rendit au grand salon du rez-de-chaussé. Plusieurs œuvres de goûts ornées les murs. Des copies, c'était flagrant pour une personne qui s'y connaissait. Seulement c'était là toute l'astuce. Parmi les différents tableaux, un seul semblait avoir les dimensions que l'ombre recherchait: 1m60 de haut, pour 1m28 de large. Une pâle copie du « couple heureux » de Rembrandt justement. Quelle ironie... Que ce soit précisément une copie d'une œuvre de cet artiste, qui cachait l'un de ses tableaux les plus recherchés au monde. La silhouette décrocha alors le tableau de son mur et, s'armant de son scalpel, découpa délicatement les bords de la toile, contre le cadre de bois. Précautionneusement, l'ombre détacha la toile de son support, et là... caché sous la première toile... une deuxième toile se révéla. « Le Christ dans la tempête sur la mer de Galilée »... Et Rembrandt était là, au milieu de tout ce chaos, fixant calmement le spectateur qui le contemplait. Ce fut avec émotion que l'ombre ne put s'empêcher de caresser délicatement le bois du cadre, ainsi que la toile. Quelques larmes de joie se permirent même de rouler sur ses joues...
 
Salut toi...
 
Ce trésor avait toujours été là, exposé à la vue de tous, tout en restant caché... Le tenir et le toucher était un privilège que l'ombre ne comptait pas gâché. Mais après avoir remit la première toile en place, et s'apprêtant à sortir en emportant le tableau, quelque chose se passa. Un imprévu, une surprise qui n'était pas censée arriver.
 
- Repose ce tableau sale voleuse, ou je t'abats sur le champs.
 
Quelle malheureuse plaisanterie... Un voleuse se faisant prendre en train d'en voler un autre. Mais qui a dit que la Vie n'avait pas le sens de l'humour ?
 
 
 
Dès 8h30 du matin, le lieutenant Beale était sur les lieux avec son équipe, les lieutenants Parker et Moreno. Beale était une jeune femme de 29 ans, presque 30 en fait, mais elle avait sut se montrer capable de beaucoup de choses dans la police, ce qui lui valait aujourd'hui d'être à la tête d'une petite équipe de la criminelle de New-York. Ce que s'empressa de lui faire remarquer un de ses collègues en la voyant arriver sur la scène du crime.
 
- Qu'est-ce que tu fais là Beale ? C'est mon affaire ! Je suis ce mec à la trace depuis presque deux ans, c'est mon dossier !
- Et bien tu n'avais qu'à arrêter ton gars avant qu'il ne commette un meurtre. Ce n'est plus une simple affaire de cambriolage cette fois. C'est une enquête pour meurtre. Et ça... il s'avère que c'est ma spécialité. Désolée John, mais on prend le relais. Il va pas commencer à me soûler lui...
- Pas question ! C'est mon affaire ! Je ne laisserai pas quelqu'un d'autre me la prendre ! Encore moins une femme qui se croit tout permis !
 
Mais alors qu'il eut un mouvement d'approche brutal envers elle, espérant l'effrayer, elle ne bougea pas d'un pouce et se contenta de le regarder dans les yeux. Elle connaissait ce genre d'hommes. Elle avait eut à faire à beaucoup d'entre eux pour en arriver là aujourd'hui. Mais jamais elle ne s'était laissée intimider, et ce n'était pas aujourd'hui que ça allait commencer. John comprit qu'il ne l'intimiderai pas, mais il était hors de question qu'il perde son affaire. Prêt à tout pour récupérer son dossier, il serra le poing. Bien-sûr Beale le remarqua, mais elle ne bougeait toujours pas. Et avant même qu'il n'esquisse le moindre mouvement, John sentit qu'on le retenait par le bras. Quand il regarda, le lieutenant Moreno se tenait là.
 
- Matt...
- Désolé mon pote, les ordres viennent d'en haut. On prend le relais sur cette affaire. Alors calme toi avant de t'attirer des ennuis pour rien. Freina Matteo avant que ça ne dérape.
 
La mâchoire serrée, John se résigna à quitter les lieux, puisque de toute façon cette affaire n'était plus sienne. Beale et Matt purent alors rejoindre Parker qui était déjà au salon, là où se trouvait le corps. La victime, un homme d'une cinquantaine d'année, était étalée au pied du canapé, une balle dans la tête et deux dans le thorax. Et à en croire l'état de la pièce, il avait essayé de se défendre. Une table basse en verre et en morceaux, du sang sur les murs, des tableaux à terre, et des balles dans le canapé. Par contre... il n'y avait aucune arme. Le tireur avait dut l'emporter.
 
- Prélevez des échantillons de sang partout. Avec un peu de chance le tueur aura été blessé pendant la lutte et un peu de tout ce sang lui appartiendra. Et vérifiez les ongles de la victime, au cas où il aurait griffé son agresseur.
- Merci, mais je connais mon boulot. Fit une voix qu'elle connaissait très bien.
 
La scientifique était en combinaison, à genoux près du corps. Une blonde à lunettes, au corps de mannequin et à l'air intello.
 
- Salut Kate.
- Salut Chlo. Tu vas bien ?
- Bien, mais ça ira mieux quand on aura coincé celui qui a fait ça et qu'il se retrouvera derrière les barreaux pour son crime. Y'a moyen de faire quelque-chose pour l'odeur ?
- Celle ! C'est une femme qui a fait ça !
 
Cette voix lui était complètement inconnue. C'était une voix de femme, et dans son équipe, le lieutenant Beale n'avait que des hommes. Kate mise à part, car elle faisait partie de la police scientifique et non pas d'une équipe en particulier. Alors Chloé se redressa, et fixa cette femme qui approchait, comme si elle avait le droit d'être là. Une brune, à la démarche assurée et au regard ravageur. Jusqu'à ce que Parker et Matt ne l'empêche d'avancer. Là, son regard devint noir pour les deux hommes.
 
- Laissez-moi passer !
- Pas un pas de plus, ceci est une scène de crime. C'est qui celle-là encore ? Pas la presse hein ! Je les supporte pas eux...
- Je suis au courant figurez-vous. C'est pour ça que je suis là. Je viens vous aider.
- Vous avez vu quelque-chose ? Vous êtes un témoin de la scène madame ? Questionna Chloé en se rapprochant de la jeune femme.
- Mademoiselle ! Corrigea fermement l'invitée impromptue. Et non je ne suis pas un témoin. Je suis détective privé.
 
Oh génial... j'aurai préféré une journaliste tout compte fait...
 
Moreno eut un léger rire moqueur à cette phrase. La détective le fusilla alors encore plus du regard, et il comprit qu'il aurait mieux fait de ne pas rire.
 
- Désolé. C'est juste que... vous correspondez pas vraiment à l'image qu'on se fait des détectives privés en général.
- Pourquoi ? Parce qu'on est tous des hommes seuls, qui adorent le whisky, les vieux bureaux, les imperméables beige et les casquettes selon vous ? Désolée de vous décevoir, mais les femmes aussi aiment le whisky parfois.
 
Bien qu'un sourire naquit sur ses lèvres à cette répartie, Chloé reprit rapidement son sérieux. Elle fit signe à ses lieutenants de les laisser et ils retournèrent à leurs occupations. Les deux femmes se retrouvèrent alors face à face, et aucune d'elles ne voulait être celle qui briserait le silence en premier. Mais comme il fallait que l'enquête avance, Beale fut celle qui mit un terme à cet échange de regard pour le moins intense.
 
- Nous n'avons pas besoin de votre aide. Alors repartez d'ici si vous ne voulez pas...
- Que vous me viriez comme vous avez viré votre collègue en arrivant ? Désolée, mais je ne réponds pas aux mêmes supérieurs que vous. J'ai été engagée par la femme de votre victime uniquement pour retrouver le tableau. Alors relax... je tâcherai de ne pas vous faire de l'ombre dans votre enquête pour meurtre.
 
Comme si elles étaient amies depuis longtemps la détective se permit de lui claquer gentiment la joue avant de se diriger vers la scène de crime. Mais au lieu de s'intéresser au corps, pourtant bien évident, elle s'intéressa à la trace vide sur le mur. L'endroit où se trouvait le tableau.
 
- Et peut-on au moins connaître votre nom ? Interrogea Chloé en la rejoignant.
- Joanne Keirs. Et vous ? Vous êtes le lieutenant Beale c'est ça ?
- Comment vous...
- Je suis détective. Et... votre collègue vous a appelée comme ça tout à l'heure. J'ai des oreilles lieutenant.
- Et moi j'ai des yeux, mais pourtant je ne vous ai pas vu depuis que je suis arrivée. Pourtant vous étiez assez proche pour entendre mon nom. Putain, mais pourquoi je tape la discute avec elle ? J'ai une enquête à résoudre moi !
- Vous m'avez vu. Vous n'avez pas fait attention c'est tout.
- Alors que vous oui.
- C'est primordial dans mon métier.
- Dans le mien aussi.
- Oh vous en faîtes pas, ça viendra.
 
Chloé eut un rire jaune en entendant ça. Elle commençait déjà à en avoir assez que cette Joanne Keirs se permette tant de manières envers elle. Mais pourquoi ne répondait-elle pas bon sang ? Elle n'était pourtant pas du genre à se laisser faire aussi facilement. Mais Keirs avait une assurance et une confiance en elle plus que désarmantes.
 
- Et vous dites que le coupable est une femme ? Réagit Parker.
- Oui. Vous avez besoin d'un dessin lieutenant ou ça ira ?
 
Matteo Moreno, le bel italien, eut un autre rire moqueur. Le deuxième en cinq minutes. Sauf que celui-ci était à l'encontre de son collègue et ami.
 
- Qu'est-ce qui vous fait dire ça ? Préféra ignorer Parker.
- Les images des caméras de surveillances. Comme la plupart des villas de Manhattan, les propriétaires n'ont pas à compté à la dépense en ce qui concerne la sécurité. Il y a des caméras cachées dans toutes les pièces. Je suis arrivée la première sur les lieux et la femme m'a directement montrées ces images. On ne voit pas son visage, mais... il est quand même plus qu'évident que c'est une femme.
- Je veux ces images. Ordonna Beale. David ?
- Je m'en occupe. Fit Parker aussi vite.
 
Il sortit alors de la pièce, et après avoir prit quelques photos, la détective s'éclipsa elle aussi. Elle était là depuis un moment et avait tout ce qui lui fallait, elle n'avait pas besoin de rester plus longtemps ici. Elle s'en alla donc sans même dire un mot aux lieutenants, qui de toute façon l'ignorait complètement. Pourtant Chloé aurait dut suivre son instinct et la suivre... car une fois qu'elle fut assez loin de la maison, et qu'elle vit qu'elle était seule dans une ruelle, Joanne ouvrit son sac à main et en sortit un revolver...
 
Putain je suis arrivée à temps, un peu plus et elle le trouvait... mais comment j'ai put l'oublier franchement ? Lieutenant Beale... Beale... ce nom me dit quelque-chose. Elle a une sacré réputation si je me trompe pas. Ça promet d'être intéressant...
 
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« Méfiez-vous des apparences, car vous ne saurez jamais qui est en face de vous et ce qu'il sera capable de faire. »
 
≈ Anonyme ≈
 
 
« La beauté du corps ne fait pas la beauté du coeur... méfiez-vous des apparences... »
 
≈ Inconnu ≈

La voleuse de cœur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant