La voleuse de cœur

14

Quand Beca ouvrit les yeux elle se trouvait ligotée sur une chaise... chez elle. Elle savait ce qui allait se passer. C'était comme ça qu'il faisait. Ou en tout cas il y a dix ans, c'est ce qu'il avait fait à ses victimes... et à sa mère...
 
- On se réveille ?
 
Il était face à elle, et semblait guetter son réveil. Il n'avait l'air d'attendre que ça. Pour commencer... et bien... ce qu'il faisait. Ce qui l'amusait lui. Ce qu'il aimait... Et il était de retour, à cause d'elle. Et elle serait la première à le payer...
 
Du côté de Chloé
 
Elle était sur le point d'aller se coucher quand elle entendit euh... gratter ? À sa porte ? Curieuse elle s'approcha, se montrant prudente. Elle récupéra son arme dans le tiroir du meuble d'entrée au cas où... Elle ne savait pas qui c'était, et elle ne pensait qu'à une seule personne. Seulement la brune n'aurait jamais osé venir ici. Et certainement pas gratter de la sorte. Elle aurait simplement toquer. Et alors que la rouquine approcher toujours doucement, la main sur la poignée, les grattements se fit entendre de nouveau. Et soudain... un aboiement.
 
Oh merde ! Elle est pas venue avec lui quand même !?! Bon aller Beale... respire... si elle est là c'est sûrement pour une raison. Et si tu tente rien, le chien te laissera tranquille...
 
Elle inspira et respira profondément. Et elle ouvrit la porte pour faire face enfin à... euh... au chien tout seul ?!? Et il aboyait de plus en plus fort... mais il ne montrait pas les crocs, il n'aboyait pas après elle. Il avait l'air de... l'alerter ?
 
- OK... Du... du calme toi. Elle est où ta maîtresse ? Hein ?
 
Pour toute réponse il commença à avancer vers la rue, et vérifiait en arrière si elle la suivait. Elle comprit qu'il demandait à la guider. Elle ne savait pas où... mais elle sentait qu'il allait mener vers la voleuse. Et elle devait le suivre. Elle sentait... qu'elle devait le suivre.
 
- OK... OK... Je te suis, mais... tu me mords pas. On est d'accord ?
 
Elle en revenait pas d'être en train de parler à un chien dont elle était effrayée. Elle récupéra rapidement ses clés et son portable. Puis elle suivit l'animal en courant, peu importe où il allait la mener, elle le suivait sans se poser de questions.
 
Du côté de Beca
 
- Aaaah !!! Je vous en supplie arrêtez !
 
Beca criait sa douleur sans se cacher. Elle n'était pas aussi forte qu'elle le pensait, et encore moins fière... et à subir de telles tortures, elle ne pouvait tout simplement pas se taire. Cet homme... ce monstre... il était en train de lui faire subir ce qu'il avait probablement fait à tous les autres avant elle. Et plus elle lui criait d'arrêter, plus il continuait, en souriant et avec plus de plaisir encore. Il avait commençait par lui arracher les ongles... un à un... la faisant déjà hurler. Mais maintenant, il utilisait ses propres couteaux pour la couper de partout... parfois profondément, parfois non. Il se plaisait simplement à voir son sang couler.
 
- Vas-y... décris-moi ce que tu ressens. J'adore ça...
- Vous êtes dingue !
- Obéis !
 
Pour la forcer à parler de ce qu'elle ressentait, il la coupa à nouveau, à la joue cette fois. Elle laissa bien-sûr échapper une plainte de douleur à ce geste.
 
- Ça fait mal ! Cria-t-elle.
- Oui je sais... mais sois plus précise. Je t'en prie...
 
Et au sourire qu'il avait, elle prit soudainement conscience de qu'elle avait fait. De ce qu'elle avait déclenché, et de ce qu'elle avait relâché... Cet homme ne s'arrêtera pas tant qu'il n'aura pas obtenu satisfaction, mais... il ne faisait ça que par plaisir... Aussi monstrueux que ce soit. Lui... il prenait vraiment du plaisir. Et comme à peu près tout le monde lorsqu'ils aiment quelque-chose... il n'en aura jamais assez. Il en voudra toujours plus... et ne sera jamais pleinement satisfait. Il ne s'arrêtera donc jamais.
 
Mais qu'est-ce que j'ai fais ?
 
Du côté de Chloé
 
Elle reconnaissait le quartier. C'était celui du parc où elle avait rencontré Mitchell plus tôt dans la journée. Est-ce que ce chien serait en train de la guider chez la voleuse ? Mais pourquoi ? La brune ne voudrait sûrement pas de la police chez elle. Alors pourquoi l'animal était venu la chercher elle, en début de nuit ? Et puis... il avait vraiment fait ce chemin pour venir la chercher chez elle ? Non parce que... ça faisait quand même plus d'une demie heure qu'elle le suivait en ville. Et il était seul. Alors c'est vrai qu'elle s'était renseignée, et les husky avait une sacré mémoire, surtout olfactive. Ce qui les aidait dans leur mission première. Les longs voyages en traîneau et dans la neige. Il leur fallait un putain d'odorat, pour s'orienter et retenir les trajets qu'ils faisaient. Nul doute en fait qu'il avait sûrement retenu le chemin, lors de la seule fois où il était venu chez elle. Mais... pourquoi avoir courut jusqu'à elle ? Il avait l'air d'avoir besoin d'aide. Alors pourquoi ne pas simplement alerter la première personne qu'il aurait vu ? C'était comme s'il avait sentit que seule elle pouvait aider... et ce n'était sûrement pas bon signe. Elle était de plus en plus inquiète, et se posait de plus en plus de question sur la raison qui avait poussé ce chien à courir jusqu'à chez elle.
 
Mais qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi je suis un chien dans la nuit et dans toute la ville pratiquement... Mais qu'est-ce que je fais ?
 
Elle commençait à manquer de souffle à force de courir. Elle était du genre sportive pourtant... mais là... avec l'inquiétude et le stress. Elle commençait vraiment à avoir du mal. Mais heureusement ils avaient l'air d'être arrivés. Puisque le chien avait ralenti. Ou alors... il était fatigué lui aussi. Parce que cette rue, Chloé la connaissait, mais elle ne menait qu'à un seul endroit. Une vieille petite usine, une annexe en fait... abandonnée il y a longtemps. Ils devaient sûrement passer par là, mais certainement pas que c'était la destination finale.
 
Du côté de Beca
 
La brune n'en pouvait plus. Elle poussa un cri plus fort que les autres quand il abattit d'un coup violent une batte de baseball sur son genou. Elle voulait qu'il en finisse enfin... Et apparemment il en avait l'attention, puisqu'il sortit son propre couteau cette fois. Et... vu la lame que c'était... C'était un couteau de boucher destiné... et bien... à de la boucherie.
 
J'aurai dut vous écouter lieutenant... Je vais retrouver maman au moins... Maman... attends-moi. J'arrive...
 
- Bon... moi je m'amuse bien. Mais toutes les bonnes choses ont une fin malheureusement. Alors il est temps de mettre un terme à tout ça.
 
Il s'approcha d'elle avec un sourire encore plus effrayant que les autres sur les lèvres. Il... oh bon sang... il se lécha même la lèvre supérieur. Comme s'il allait vraiment se régaler avec ce qu'il s'apprêter à faire. Il posa sa lame tranchante sur le poignet de la brune... elle savait déjà ce qu'il allait faire. Il allait la découper... et finalement... elle finissait comme la femme qu'elle avait toujours essayé de venger. Mais elle s'en fichait... au moins elle avait essayé. Oui... elle avait vraiment essayé. De toutes ses forces. Et puis... elle allait la retrouver maintenant. Elle ferma les yeux, prête à accueillir ce qui allait se produire... mais...
 
- Mitchell !
 
Beca ouvrit les yeux, et elle fut aussi surprise que l'homme à côté d'elle de voir le lieutenant dans son salon. Chloé se tenait là, arme à la main, et Hopper à ses côtés, grognant en direction de l'homme qui torturait sa maîtresse. Son bourreau profita de l'instant de calme et d'hésitation de la rousse pour se tourner vers Beca, toujours ligotée, et la poignarda dans l'estomac en se rapprochant d'elle et de son oreille.
 
- On en a pas terminé...
 
Il s'en alla rapidement en courant, laissant son couteau en elle et la rouquine réagit enfin en s'approchant d'elle. Plus exactement... en courant vers elle.
 
- Mitchell ! Oh bon sang...
- Rattrapez-le... lieutenant... Fit faiblement la brune.
- Pas question. Il y a plus important là tout de suite. Fit-elle en détachant ses poignets.
- Vous... vous... m'avez promit... de l'arrêter... lieutenant...
- Tu veux dire que c'était...
- Il... m'a retrouvée...
 
Beca perdit connaissance après ces mots et Chloé se retrouva seule dans le salon de la voleuse. Cette dernière inconsciente sur sa chaise. Elle détacha alors ses liens, ne pouvant s'empêcher de verser des larmes en voyant son état. Surtout cette coupure sur son poignet, qui laissait deviner qu'il avait commençait à...
 
Oh Mitchell... je suis désolée... j'aurai dut arriver avant.
 
Son regard tomba alors sur ce couteau de boucher dans le ventre de la brune. Il fallait faire quelque-chose pour ça ! Elle détacha alors le dernier lien. Et la brune toujours inconsciente lui tomba alors dans les bras...
 
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« Si aider les autres vous paraît trop difficile. Essayez au moins de ne pas leur nuire. »
 
≈ Dalaï-Lama ≈