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Chloé était descendu au labo pour voir Kate. Elle avait besoin de la voir... de parler à quelqu'un. Et la scientifique n'était pas que très douée au lit... elle était aussi une excellente amie qui savait écouter et conseiller. La rouquine était donc là, assise sur une chaise, parlant à Kate depuis une bonne demie-heure.
 
- Cette femme, si c'est elle, a perdu sa mère...ce qui est déjà horrible. Mais en plus elle l'a retrouvée en morceaux. Dans leur maison ! Un lieu où tu es censée te sentir en sécurité. Tu imagine un peu le traumatisme que c'est ? Fit la rousse.
- Non j'imagine pas...
- Et les flics de l'époque ont rien put faire pour elle. Tu m'étonne qu'elle cherche à se faire justice elle-même aujourd'hui.
- Oui enfin... Chlo... Elle a tué un homme hein. Oublie pas. C'est une criminelle. Je te le rappelle parce que tu as l'air de l'oublier depuis que tu sais pourquoi elle fait ça.
- Je l'oublie pas Kate. Je dis juste que contrairement à... la rose noire par exemple... elle fait pas ça par plaisir. Elle a une vraie raison. Après je n'oublie pas ce qu'elle a fait, et que c'est une très très très mauvaise manière d'arriver à ses fins. Je compte toujours l'arrêter pour meurtre. Mais... quelque-part je la comprends. Qui sait ce que nous aurions fait si c'était nous à sa place ? Si on avait découvert ce qu'elle a découvert... et que celui qui aurait fait ça, resterait... impuni. On pense pas tous de la même façon, et heureusement beaucoup n'aurait pas fait ce qu'elle a fait. Mais je suis sûre que quelque-part... d'autres personnes en auraient fait tout autant.
- Mais se rendre justice sois-même c'est jamais une bonne idée. Et là... vu qui c'est... elle se met plus en danger qu'autre chose. Comment tu crois qu'un monstre pareil va réagir quand il recevra le message qu'elle veut lui passer ?
- C'est pour ça que je veux l'arrêter avant qu'il la trouve. En prison, elle sera en sécurité.
- Attends pause... tu veux l'arrêter pour la mettre en sécurité ? Ou parce qu'elle est une criminelle et que c'est là qu'elle devrait être ?
- Y'a une différence ? Dans tous les cas elle finit au même endroit. S'étonna la rousse.
- Oui il y a une différence Chlo, et pas des moindres. Dans une des deux situations tu fais ton devoir de flic en mettant une criminelle derrière les barreaux. Et ça s'arrête là. Dans le deuxième cas... Tu t'inquiète pour elle et de ce qui pourrait lui arriver.
- C'est faux.
- Ah oui ? T'es sûre ?
- Bon sang Kate, je sais encore faire mon boulot correctement, et je ne m'attacherai jamais à un criminel. Je dis juste qu'elle a une raison, contrairement à d'autres. C'est qu'un constat, rien de plus. Je ne vois pas ce qui te fais dire que...
- Parce que tu dis que tu veux l'arrêter pour sa sécurité ! Pas pour ses crimes ! Tu veux pas qu'elle paie là... tu veux éviter qu'elle soit tuée !
- Tu exagère... Bon, faut que je remonte moi.
- Tu fuis la conversation ? Vraiment ?
- Pas du tout. Je dois bien travailler non ? OK... j'avoue je fuis peut-être un peu.
 
Kate préféra ne pas répondre. Elle connaissait trop bien la rouquine. Alors elle la laissa quitter le labo et se remit au travail elle aussi. Après tout... l'enquête de Chloé n'était pas la seule sur laquelle elle aidait en examinant des preuves.
 
Du côté de Beca, le soir
 
La galerie était en train de fermer et pourtant... elle était toujours à l'intérieur. Elle s'était cachée aux toilettes tout simplement. Ça pouvait simple comme cachette. Mais avec les années, elle avait vite apprit qu'il n'y avait que dans les histoires que les gardiens vérifiaient réellement partout tous les soirs, y comprit les toilettes. En particulier dans ce genre de petites galerie pas vraiment connue. Arthur Wilson était le premier peintre avec une renommée qu'ils exposaient ici, et les vieux réflexes n'allaient pas disparaître tout de suite. Alors non... le gardien ne vérifia pas les toilettes. Il y entra bien et resta une dizaine de secondes. Mais en ne voyant personne, il s'en alla. Et pourtant, dans la troisième cabine, bien qu'elle soit ouverte... il y avait quelqu'un. Mais la brune avait fait exprès de laisser la porte ouverte. Elle savait qu'une porte fermée lui ferait penser que quelqu'un était toujours là, sans forcément avoir de mauvaises attentions, mais il attendrait sûrement que la personne parte en tout cas. Alors qu'une porte ouverte et bien... qui va aux toilettes en laissant la porte ouverte dans un lieu public ? Personne... et c'est donc exactement ce qu'il pensa en voyant les portes toutes ouvertes. Il n'y avait personne. La brune attendit alors encore une demie heure dans sa cabine, et elle sortit de sa cachette.
 
C'est le moment... Ah... Cette sensation m'avait manquée. L'adrénaline du vol.
 
Elle sortit prudemment des toilettes pour femmes, et se rendit directement dans la grande salle d'exposition, là où se trouvait le tableau qu'elle voulait. Elle vérifia quand même plusieurs fois que le gardien n'était pas dans les parages, à chaque tournants ou presque. Mais il ne semblait plus y avoir personne. En même temps... ce n'était pas un musée. Une fois qu'il était sûr que personne n'était là, le gardien pouvait partir en fermant bien derrière lui, ce qu'il avait fait. La voleuse était donc tranquille pour faire ce qu'elle voulait. Elle sortit donc ses outils, surtout son scalpel et découpa sans attendre la toile au niveau des bords. Elle n'emmenait que rarement le cadre. Trop encombrant et puis... dès que le cadre serait décroché du mur, une alarme se déclencherai. Elle le savait car elle avait repéré le système lors de ses visites. Mais si elle enlevait uniquement la toile... le poids venant du cadre resterai le même et... il n'y aurai pas d'alarme. Et elle en eut confirmation à l'instant où elle récupéra la peinture. Le cadre, désormais vide, était toujours sur le mur... et aucun son strident ne se fit entendre.
 
Encore gagné... ça devient trop facile.
 
Elle enroula donc avec précaution son trésor, et le mit délicatement dans la boite tube qu'elle avait emmenée pour ça. Ensuite, afin que tout le monde sache que c'était elle... elle sortit sa rose noire, en arracha 4 pétales délicatement, qu'elle laissa tomber au sol sous le cadre... et la fleur... avec un bout d'adhésif elle la fit tenir sur le mur, au milieu du cadre. Comme si l'œuvre était en fait cette magnifique rose noire. Satisfaite, elle se dirigea vers la porte de derrière. Là où il n'y avait pas de rideau de fer. Elle crocheta la serrure sans difficultés... et s'enfonça dans la nuit aussi noire que sa rose... son trésor sous le bras.
 
Le lendemain matin
 
- Nous apprenons que la voleuse à la rose noire à encore frappé cette nuit. À la galerie du centre-ville. Elle a volé un des tableaux les plus cher d'Arthur Wilson. Un peintre renommé qui commence à se faire un nom à travers le pays.
 
Oh c'est pas vrai !
 
Elle avait allumée la télé, comme toujours, pour se tenir au courant. Elle aurait aimé ne pas avoir de nouvelle de la voleuse. Elle semblait s'être calmée ces derniers temps... peut-être était-elle simplement en repérage. Et pendant ce temps là, la rouquine n'avait rien fait pour l'arrêter et l'empêcher de voler ce tableau ! Et puis... quelque-chose la frappa dans ce que le journaliste avait dit... quelque-chose... d'inquiétant.
 
Putain non ! Me dites-pas qu'il l'a appelé la voleuse à la rose noire ! C'est exactement ce qu'elle veut et il lui donne sur un plateau d'argent ! Elle va se faire repérer là ! Je rêves... Ils sont tous en train de rentrer dans son jeu.
 
Elle n'eut pas le temps de réfléchir un peu plus à ça car son téléphone vibra. Elle pensait que ses collègues avaient vu les infos aussi et qu'ils réagissaient. Mais en fait... c'était... quelqu'un d'autre. Ce qui l'inquiéta encore plus.
 
Inconnu – Je vous ai laissé un cadeau cette fois.;) Bonne journée... lieutenant.
 
Comment elle a eut mon numéro ?!?
 
Du côté de Beca
 
Ça va la rendre dingue. C'est parfait... Faudra que je pense à remercier Mike de m'avoir trouver son numéro aussi vite.
 
Elle avait le sourire aux lèvres en regardant le tableau face à elle. Le fameux Rembrandt volé il y a 30 ans à Boston... qu'elle avait elle-même volé il y a quelques jours. Ce qui avait conduit la rouquine sur l'affaire d'ailleurs. Beca savait qu'elle pouvait devenir très riche grâce à ce tableau. Le musée offrant, encore aujourd'hui, une récompense de plusieurs millions à qui le leur rendrait. Mais... elle aimait ce tableau. Elle l'aimait beaucoup. Et puis, elle n'allait pas prendre le risque de se découvrir juste pour jouer les bons samaritains. Alors elle sortit de sa cave, Hopper sur ses talons. Laissant son trésor... ses trésors... car il y avait là tous les tableaux qu'elle avait volé depuis le début. Elle remonta chez elle, et eut la surprise d'entendre son téléphone sonner. Elle pensait que c'était un message... mais en fait c'était un appel. Et le nom qui apparut sur l'écran la fit sourire encore plus grand alors qu'elle décroché en mettant son portable à l'oreille.
 
- Bonjour lieutenant. Belle journée n'est-ce pas ?
 
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« Si elle joue tant avec le feu, c'est parce qu'elle s'est déjà brûlée. Et que, malgré la douleur, elle a aimé la danse de la flamme dans son coeur. »
 
≈ Myra Eljundir ≈

La voleuse de cœur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant