La voleuse de cœur

20

Elles étaient de nouveau dans la cave... toutes les deux. Car Chloé n'était pas partie... Et ils ne les avaient pas attachées cette fois. Il avait comprit que ça ne servait à rien. Mais il avait prévenu qu'elles ne pourraient pas s'enfuir car il était là, et que si elles tentaient quoi que ce soit, il tirerait sans leur laisser de chance comme il l'avait fait avant. Et depuis qu'elles étaient de retour dans la cave, la brune n'avait pas dit un mot... et même si elle était libre de ses mouvements, elle n'était pas auprès de la rousse, elle l'évitait presque... Enfin non, pas presque... elle l'évitait tout simplement. Et ça la rouquine le savait très bien puisque la brune s'éloignait à chaque fois qu'elle s'approchait d'elle. Comme maintenant. Elle venait de tenter, encore, de s'approcher d'elle... mais Beca avait de nouveau eut un mouvement de recul. Alors la rouquine soupira en voyant ça. Elle ne savait pas depuis combien de temps elles étaient là, mais elle n'en était pas à sa première tentative, et elle commençait sérieusement à en avoir marre. Surtout qu'elle ne comprenait pas pourquoi Beca agissait de la sorte alors qu'elles étaient toutes les deux dans la même merde.
 
- Bon, tu m'explique ce qui te prends où je dois deviner ? Demanda la rouquine d'un seul coup.
 
Mais la brune ne répondit pas, et la rouquine s'énerva encore plus.
 
- Oh c'est pas vrai... Beca ne fait pas l'enfant ! Arrête de bouder et dis moi clairement ce que tu me reproche à la fin !
- Tu étais libre ! Et tu es restée ! Répondit enfin la brune. Mais qu'est-ce qui t'as pris ?!?
- Tu avais une arme sur la tempe ! Partir voulait dire te laisser mourir !
- Et alors ?!? Tu serai vivante toi au moins ! Maintenant on va mourir toutes les deux. Super idée...
- Je rêves... tu m'en veux parce que je t'ai sauvée la vie ?!?
- Tu m'as pas sauvée, tu t'es condamnée avec moi !
- Tu en aurai fais autant !
 
Et comme Beca ne répondit pas, Chloé sut qu'elle avait vu juste. Alors elle tenta de nouveau de s'approcher, et cette fois la brune ne recula pas. Dès qu'elle fut assez proche, elle s'assura alors que la plus jeune ne s'en irai pas en lui prenant la main. C'est là que Beca réagit, et qu'elle tira d'un coup pour attirer la rousse dans ses bras.
 
- Merci quand même... Murmura-t-elle.
- Pas de quoi. Ben voilà...
- Mais j'aurai quand même préféré que tu partes. Sur ça j'étais sincère.
- Je sais... mais je pouvais pas te laisser. Et comme je l'ai dis... je sais que tu en aurai fais autant.
 
Beca ne dit rien. Elle savait que la rousse avait raison, et qu'elle le savait sans qu'elle ai besoin de le lui dire. Alors elle se contenta de sourire, et de la caler un peu mieux dans ses bras en sentant qu'elle frissonner. Et c'était normal... elles étaient toujours nue... dans une cave froide et humide. Alors elle tenta de la réchauffer en la plaçant bien contre son torse, et l'entoura de ses bras, et même de ses jambes.
 
- Là... ça va mieux ? S'inquiéta la voleuse.
- Un peu... Qu'est-ce qu'il va faire de nous tu crois ?
- J'en sais rien... il est pas du genre à garder des otages. C'est vraiment pas normal. Mais tes collègues vont te chercher en voyant que tu ne va plus au travail. Non ?
- Si... mais ils savent pas par où commencer. Ils iront sûrement chez moi. Mais j'y étais pas... vu que je...
- Tu étais chez moi. Merde... Ils auront rien.
- Non... Ce qui n'est pas tellement réjouissant...
 
Beca s'en voulut encore plus en entendant ça. Et elle soupira en resserrant son emprise sur la rouquine, comme si ça suffirait à la protéger. Elle lui embrassa même la tempe, un geste qui fit sourire le lieutenant malgré leur situation.
 
- Je suis désolée... Murmura encore la brune.
- C'est pas ta faute... Et honnêtement, je préfère être ici avec toi. Que de savoir que tu es quelque part, en train de souffrir, sans que je puisse faire quoi que ce soit car je saurais même pas où tu te trouve. Répondit la rouquine.
- Ouais... mais te savoir en sécurité dehors, ça m'aurait arrangée... et je serai en train de chercher un moyen de m'en sortir seule... ce qui est plus simple que quand on est deux. Non mais c'est vrai... une personne se faufile mieux que deux. Je sais de quoi je parle.
- Mais si j'étais pas là qui te protégerai ? Taquina la rousse.
- Euh... moi.
- Oh je vois. Je te dérange.
- Non... Je dis juste que tu serai mieux dehors que dans cette cave avec moi. Tu va pas me dire le contraire quand même ? Et... C'est quoi ça ?
- Hein ?
 
La brune décala un peu Chloé, et elle comprit qu'elle devait bouger, ce qu'elle fit tout de suite. Elle suivit ensuite la brune jusqu'à un coin de la pièce où se trouvait une énorme caisse. Mais pourtant Beca semblait avoir vu quelque-chose.
 
- Y'a une grille là. Elle dépasse un peu, il a mal positionné la caisse. Je crois qu'il voulait la cacher. Aides-moi à la dégager...
 
Chloé obéit à la brune et l'aida à bouger la caisse sur le côté. Elle était grande, mais pas si lourde que ça. Et elles y parvinrent facilement. Une fois fait, la rousse rejoignit la brune de son côté et put voir qu'il y avait en effet une grille. Elle n'était pas assez grande pour qu'elles y entrent... mais c'était une grille d'aération... ça donnait donc quelque-part, sur l'extérieur...
 
- Si on fait assez de bruit... peut-être qu'on sera entendue. Remarqua la brune. Et que quelqu'un appellera les secours.
- Ouais... mais il risque de nous entendre lui aussi. Et on sait même pas où on est. Si ça se trouve on est au milieu de nul part et personne ne passe par là. Et donc personne nous entendra.
- Mais il faut bien tenter quelque-chose. Ou tu veux rester là à attendre de voir ce qu'il a prévu de faire de nous ? Vu ses antécédents, je pense pas que ce soit de bonnes choses.
- Euh... pas faux.
- Bon... Hé ! Quelqu'un m'entends ?!? Cria la brune vers l'aération.
 
Elle n'eut aucune réponse, mais elle retenta quand même encore une fois, et une deuxième... et...
 
- Oh ! Arrêtez de hurler comme ça ! Personne vous entendra ici ! Fit l'homme en frappant brutalement derrière la porte.
 
Les filles sursautèrent et il n'entra même pas dans la cave. Elle l'entendit s'éloigner et la brune recula, puisque ça ne servait à rien. Chloé revint se blottir contre elle, et ne put que constater qu'elle était résignée...
 
- Bon... qu'est-ce qu'on fait du coup ? On attend et on meurt ?
- Je sais pas... j'ai pas d'idées... et pour tout dire, je commence sérieusement à être fatiguée.
- Essaie de dormir un peu alors.
- Et toi ?
- Je crois que je vais faire la même chose. On peut pas faire grand-chose de plus de toute façon. Pas tout de suite en tout cas. Et si on veut tenter un truc, mieux vaut être en forme.
- Ouais...
- Attends un peu.
 
Beca se releva et se dirigea vers une autre caisse plus loin dans la pièce, sur laquelle se trouvait une couverture. Elle la récupéra et revint vers la rousse. Elle se colla à elle, et elle la força à s'allonger avant de mettre la couverture sur leurs corps. Ça n'allait pas être très confortable, mais c'était déjà ça. Beca embrassa la nuque de la rousse et la serra ensuite aussi fort qu'elle pouvait sans lui faire mal non plus.
 
- Aller... dormons un peu.
 
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« La douleur change les gens, mais elle les rend également plus forts. »
 
≈ Anonyme ≈
 
 
« Il n'y a pas de réussites faciles, ni d'échecs définitifs. »
 
≈ Marcel Proust ≈