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Deux mois plus tard
 
- On en a encore un autre ! S'exclama Matt en raccrochant son téléphone.
- Un tableau volé ? Et une rose noire sur les lieux du vol ? Interrogea la rousse.
- Oui.
- Mais c'est pas vrai ! S'emporta David. Comment elle fait ça ? Avec l'avis de recherche elle ne devrait plus pouvoir sortir sans être reconnue où qu'elle aille !
- Garde ton sang froid Parker. Si tu t'emporte tu lui donne ce qu'elle veut.
 
David soupira mais se calma quand même. Mais au fond... Chloé ne pouvait que le comprendre. En deux mois, depuis que l'avis de recherche avait été rendu public, Mitchell avait commit 5 vols de plus ! Cinq ! Toujours sans commettre la moindre erreur naturellement. Et toujours en laissant sa fameuse rose noire. Les médias s'étaient naturellement approprié l'affaire et désormais toute la ville suivait cette histoire avec attention. Tout le monde attendait le jour où il serait annoncé que « la voleuse à la rose noire » avait enfin était arrêtée. Ce qui mettait encore plus la pression à Chloé et son équipe qui, eux aussi, avaient hâte d'en finir avec cette histoire.
 
- Cet avis de recherche ne l'a pas calmée, au contraire. Elle commet plus de vols et en moins de temps. C'est... déconcertant. Se résigna Matt.
- C'est comme si elle avait plus de temps pour faire ce qu'elle veut au lieu d'en avoir moins comme on l'espérait. Ajouta David.
- Oh putain c'est ça ! Comprit la rouquine d'un coup.
- Quoi ? Demandèrent ses collègues en chœur.
- C'est exactement ça ! Elle a plus de temps ! Réfléchissez un peu ! L'avis de recherche passe tous les jours en rappel aux infos, et est affiché dans la plupart des lieux publics ! Y'a forcément quelqu'un parmi ses supérieurs à la fac qui est tombé dessus à un moment ou un autre. Ne serait-ce qu'une personne ! Qui en aura parlé aux autres... Et... enfin, ça m'étonnerai qu'ils aient gardée une « ennemie publique » parmi leurs employés. Les parents des étudiants auraient fait pression sur eux autrement. Elle a dut être renvoyée. Et donc... forcément... elle a plus de temps.
- Bien... Maintenant on sait où elle trouve le temps. Mais on sait toujours pas comment elle fait. Commenta Matt. La problématique reste la même. Elle devrait rester cachée chez elle. Au lieu de sortir et commettre autant de vol. On pourrait la reconnaître à tout moment et nous appeler. C'est trop risquer pour elle. Et pourtant... elle a commit cinq vols en deux mois... Elle est donc forcément sortie. Mais on a jamais reçu un seul appel de quelqu'un qui aurait eut ne serait-ce qu'un doute sur qui elle est.
- C'est quoi son adresse ? Demanda alors la rouquine.
- J'en sais rien. L'adresse enregistrée dans la base de donnée est celle d'une boite postale.
- Mais ça nous donne au moins un secteur. C'est quoi l'adresse ? On pourrait y faire des rondes jusqu'à la croiser.
- T'es sérieuse tu veux vraiment trouver où elle vit ? S'étonna David. Et ça t'avancera à quoi ? Tu va lui rendre visite et lui demander gentiment comment elle fait tout ça ?
- Mais non idiot. Je veux la surveiller. La prendre en filature. Mais pour la suivre, faudrait déjà la trouver tu pense pas ?
- Oh... logique.
 
Mattéo donna alors l'adresse de la boite postale à Chloé. Elle le remercia et annonça qu'elle irait passer la journée dans le secteur, afin qu'ils puissent prévenir les autres si on la demandait. Puis elle sortit des bureaux, déterminée à retrouver la petite brune.
 
Du côté de Beca
 
Elle déposa délicatement l'œuvre qu'elle avait volée cette nuit auprès des autres. Elle était plutôt fière de son coup, et en plus, cerise sur le gâteau... les médias en parlaient déjà. Elle savait que ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'il n'entende parler d'elle... et qu'il vienne la trouver. Finalement cet avis de recherche était une véritable chance. Elle avait plus de temps pour entretenir son « mythe » et faire parler d'elle. Et surtout... comme elle arrivait à voler sans se faire voir et sans jamais se faire reconnaître malgré l'avis de recherche très présent... ça rajoutait à la réputation qu'elle s'était forgée, et on en parlait encore plus.
 
Finalement lieutenant, vous m'avez bien aidée sur ce coup... plus que vous ne pouvez l'imaginer. Je devrai probablement vous remercier.
 
Et comme elle se fichait vraiment pas mal de l'avis de recherche, et qu'elle avait envie de se promener un peu, elle siffla Hopper pour sortir de chez elle. Il la suivit sans hésiter et il se passa exactement la même chose que d'habitude. Elle avait une capuche pour cacher son visage, et les quelques personnes qui faisaient attention et regardaient dans sa direction, n'osaient pas s'approcher en voyant Hopper près d'elle. Le chien était bien trop intimidant, pour quiconque ignorait qu'il était en fait très câlin et adorable. C'était ça son secret... Son grand, son gros, son beau chien... Hopper se mettait à grogner dès que quelqu'un qu'il ne connaissait pas s'approchait trop près de sa maîtresse et qu'il ne sentait pas de confiance de la part de Beca. L'inconnu s'éloigner alors sans avoir le temps de vérifier l'identité de la brune. Et comme la brune félicitait Hopper à chaque fois, il se faisait un plaisir de recommencer quand il en avait l'occasion. Et c'était encore le cas aujourd'hui, alors qu'ils se promenaient tous les deux au parc... jusqu'à...
 
- Mitchell.
 
La brune se figea alors en entendant cette voix. Hopper était quelques mètres devant elle, mais la voix venait de derrière. Elle se retourna lentement et, comme elle s'y attendait, elle se retrouva face à la rouquine qui avait les sourcils froncés.
 
- Lieutenant... Qu'est-ce que vous faite là ?
- D'après toi ? Je viens t'arrêter. Pour effraction.
- Pas question.
- Oh et tu vas m'en empêcher peut-être ?
 
Chloé fit un pas, et la brune recula en sifflant. Au début la rousse ne comprit pas... mais Hopper répondit à l'appel de sa maîtresse et la rejoignit en courant. Quand il reconnut l'odeur de la rouquine, il aboya en sa direction et Chloé recula d'un pas... Elle n'avait pas vu le chien ! Elle ne se serait jamais montrée autrement !
 
- Et bien lieutenant... Vous n'étiez pas censée m'arrêter ? Provoqua la brune. C'est ce que vous venez de dire il me semble.
 
Mais je peux pas ! Pas avec ce chien qui me fixe et qui est prêt à me bondir dessus au moindre geste de travers ! Non mais vous avez vu ces dents ! S'il me mord je suis mal... très mal. Putain de peur à la con ! J'y étais presque !
 
Regardez ses yeux... elle a vraiment l'air apeurée la pauvre... J'ai l'impression que c'est une vraie phobie pour elle. Pourtant il est mignon mon chien... même si c'est vrai qu'il fait un peu peur quand on le connaît pas.
 
- Mitchell... éloigne cet animal de moi.
- Alors cessez de me suivre lieutenant.
- C'est mon travail ! Mon devoir ! D'arrêter les criminels comme toi.
- Et moi j'ai un devoir envers moi-même ! Et envers ma mère ! Hopper, au pieds.
 
Le chien qui s'était rapproché de la rouquine obéit et alla aussitôt aux pieds de la petite brune. Si la rouquine respirait un peu mieux en le voyant s'éloigner, elle ne pouvait toujours pas s'approcher de la voleuse et tenter quoi que ce soit.
 
- Je vais m'en aller, je vais rentrer chez moi... Et si vous me suivez... Et bien, vous savez... l'odorat des chiens est ultra développé. En particulier celui des husky justement. Ça les aide pour les longs voyages dans la neige, c'est dans leur nature. Alors si vous me suivez lieutenant... il le saura. Même si vous croyez être cachée. Et cette fois... je le retiendrai pas.
 
Sur ces mots, la brune lui tourna le dos et continua son chemin, Hopper à ses côtés. Et Chloé... n'osait rien faire. Pas avec lui dans le coin. Surtout que la plus jeune avait été très claire... si elle tentait de la suivre, le chien saurait...
 
Et merde...
 
Et Beca souriait de son côté, car elle savait que la rouquine était immobile à la regarder s'éloigner. Jamais elle ne la suivrait. Jamais elle ne tenterait quoi que ce soit contre elle aujourd'hui. Beca savait qu'elle avait gagné... car elle avait le moyen idéal d'exploiter la peur de Chloé contre elle, en ayant toujours Hopper à ses côtés. Enfin... jusqu'à ce qu'elle ne tombe sur quelqu'un qui n'avait pas peur des chiens.
 
- Alors c'est toi qui imite ma signature ?
 
Elle était presque chez elle quand elle vit soudain un homme sortir de l'ombre d'un immeuble. Il était grand, très grand. Il avait une carrure imposante et il ne semblait pas se soucier le moins du monde de la présence du chien.
 
- Vous... vous êtes... la rose noire ?
- Enchanté. Tu voulais me rencontrer ? Me voilà. Mais... ça ne risque pas d'être plaisant. Enfin... pas pour toi.
 
Il s'approchait de plus en plus et elle n'osait pas bouger. La peur et le choc la paralysée ! Elle avait espérait le voir toute sa vie ou presque ! Elle avait prévu de venger sa mère à l'instant où elle le verrait exactement ! Elle avait imaginé des tas de scénarios dans sa tête pour ce moment... mais jamais elle n'aurait pensé rester immobile comme une idiote quand il serait enfin là ! Pas alors qu'elle était si déterminée ! Et pourtant... elle l'était... et il put s'approcher sans risque, et une fois face à elle... un sourire vicieux se glissa sur son visage alors qu'il l'assommait sans qu'elle ne fasse rien. Et Hopper ? L'homme le découragea de faire quoi que ce soit rien que par un regard... et le husky se mit à fuir au loin alors que l'homme emportait Beca...
 
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« L'un des sentiments les plus accablants est de ne pas savoir s'il faut attendre... ou abandonner. »
 
≈ Anonyme ≈

La voleuse de cœur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant