Chacun était enfermé dans sa chambre ne réalisant pas ce qu'il venait de se passer. Thomas, lui, passait du bon temps avec son père jusqu'à ce qu'il retourne dans sa chambre pour dormir. Il éteint son téléphone par réflexe et ne prêta pas attention aux messages du groupe. Maya avait passé sa nuit au commissariat avec son père, lui et Maya étaient des témoins majeurs. Les autres avaient juste fait une longue et douloureuse nuit blanche.
Le lendemain, Thomas était content, il partait au lycée avec un sentiment d'apaisement. Il n'attendait personne, souriait à tous les passants sans savoir le drame de la veille. Et quand il arriva au lycée, ses amis le dévisagèrent. La sonnerie retentit et Thomas se dirigea dans la salle où il avait cours. Dans ce cours il ne connaissait que deux personnes : Ethan qui semblait être énervé contre lui et Maxime, une connaissance super que Thomas admirait pour son intelligence et sa façon d'être. Avant que le cours commence, Ethan se leva avec l'autorisation du professeur et fit une annonce en lisant son texte :
"Bonjour à tous, hier soir une de nos camarades est partie sous nos yeux. Cette camarade était brillante et d'une gentillesse. Et cet étoile maintenant perdue s'appelait Lilas. Je l'aimais, nous l'aimions. Et elle a souffert mais maintenant elle repose enfin en paix... Merci de m'avoir écouté et je vous prie de faire une minute de silence pour elle."
Thomas le regardait avec un air détruit, nier ses problèmes n'était pas une solution. Maxime qui était à côté de Thomas lui fit un regard consolant, tandis que Ethan le regardait avec dégoût. Le cours passait lentement, chacun ressentait le goût du sang. La culpabilité, la peine, la haine. Malgré la peine de Thomas il garda la tête haute et cacha ses émotions à travers un air hautain.
Thomas enchaîna les cours avec un visage froissé jusqu'à ce que la dernière sonnerie retentit. Avant que Thomas ne quitte le lycée, Maxime l'interpella pour lui demander s'il allait bien et il répondit par orgueil "Oui.". Durant le trajet, Thomas se sentait coupable et alluma son téléphone. Il vit les messages du groupe et se rendit compte qu'il n'était pas là au moment où on avait besoin de lui. Il aurait pu déjouer le destin mais il ne l'avait pas fait à cause d'un simple repas avec son père. Maintenant tous ses amis le détestait surtout que le soir avant de dormir, il avait survolé les messages sans les lires ce qui à lâcher des vues.
Lorsqu'il rentra chez lui, il prit immédiatement un rasoir et commença par se cogner une dizaine de fois contre son mur jusqu'à se faire saigner et utilisa son rasoir pour se taillader le visage. Effacer ce visage meurtrier, coupable. Il se griffait, hurlait, se frappait et cassait tous les objets de sa chambre en espérant perdre la vie une bonne fois pour toute. Il reprit son rasoir et essaya de se trancher la gorge. Il commença à s'entailler la gorge, il sentait son âme s'envoler mais ce n'était pas ce que le destin voulait. Marc avait assisté à toute la scène et immobilisa Thomas avant qu'il ne se donne la mort pour de bon. Marc se sentait impuissant face à une telle rage mais il se précipita malgré tout et sauva Thomas de l'irréparable. Thomas ne l'avait pas remarqué, mais quand il vit son visage il se sentait sauvé par la haine qui le poussait à agir d'une telle façon. Marc porta Thomas jusqu'au canapé et regardait son visage abîmé par la culpabilité. Thomas s'endormit soudainement, fatigué par ses blessures et par sa vie. Marc commença par appeler les urgences puis essaya de maintenir Thomas en vie. Une fois les urgences arrivés, il laissa Thomas seul avec les ambulanciers car "il avait du travail urgent à faire". Mais en réalité il resta à la maison pour tout ranger et contacter à nouveau le psychologue : Milan. Et au lieu de prendre une simple séance, il prit un long suivi de 10 séances. Il était à sec et le seul moyen d'avoir l'argent pour sauver son fils du suicide était de donner l'entièreté de son temps à son travail et de laisser Thomas guérir sans son père.
Le lendemain, Thomas se réveilla dans un hôpital blanc et sobre mais il était seul, son père était au travail. Mais pas si seul que ça, il y avait ses amis qui l'attendaient dans la salle d'attente. La mère de Maya travaillait à l'hôpital et savait pour la TS de Thomas et, ne sachant pas le froid entre eux, à appelé le groupe. Il commença par demander où il se trouver à voix haute et Ethan entendit ses paroles. Ethan appela le groupe à entrer dans la salle progressivement. Haïna fut la première à voir le visage tailladé de Thomas et ressentit un sentiment poignant, le regret. Le regret d'avoir laissé seul son ami alors qu'il n'allait pas bien. Même si en réalité, c'était plutôt Thomas qui les avait jeté en premier. Mais ce n'était qu'un détail.
La première réaction de Thomas après les avoir vut entrés fut l'étonnement avec un soupçon de colère. Au lieu de mettre au courant Thomas et se consoler mutuellement ils s'étaient divisés : le mauvais ami et les gentils trahis. Mais cette colère fut apaiser par le recule. Au fond, ils s'étaient disputés pour une histoire de vues, couvert par une mort brutale.
-Comment ça va ? demanda Haïna avec une voix douce et calmante
-On a appris ce qu'il s'est passé... surenchérît Maya avec un ton plus sérieux.
-Donc vous savez je suppose. dit Thomas, gêné.
-Oui et on en est navré. Je suis désolé. répondit Ethan
-Nous sommes désolés, on ne pensait pas que ça pourrait y aller jusqu'à là... dit Haïna, elle aussi rongée par la honte d'être une mauvaise amie.
-Tout va bien, je suppose aussi que mon père est parti ? demanda Thomas, déçu par son père.
-Oui, il nous a dit de te dire qu'il t'aime et qu'il reviendra bientôt. Il t'as également pris un rendez-vous chez ton psychologue pour que tu puisses te rétablir de tous ces événement. affirma Maya
-Pouvez-vous juste me laissez quelques instants seuls s'il vous plaît ? demanda Thomas
-Bien sur ! répondit Haïna.
Et c'est sur ces derniers mots que Maya, Ethan et Haïna laissèrent Thomas seul. Thomas vit le post-it qu'avait déposé son père « tu as rendez-vous à 18h chez le psychologue. Tu devras malheureusement te déplacer chez lui mais je te souhaite un bon rétablissement. Ton père qui t'aime ». Thomas se sentait sale, poisseux, honteux a cause de ce qu'il avait fait. Tous étaient au courant de ce qu'il s'était passé. Ils doivent sûrement se moquer, pensa Thomas.
La mort est une si vaste chose, c'est en même temps un événement, un acte et une personne invisible qui nous observe tout en regardant sa montre.
Mais Thomas se reprit, il vit l'horloge qui indiquait 15h. Il se détacha douloureusement mais y arriva. Il prit ses affaires et s'habilla, et partit en direction de chez lui avant d'aller chez Milan. Il quitta la salle et ne vit pas ses amis. Il n'était déjà plus là, il avait fait acte de présence puis avait prit la meilleure occasion pour se tirer. Thomas se vexa mais partit comme même, esquivant les docteurs et infirmières qui lui demandaient de rester. Mais il n'en faisait qu'à sa tête. Il avait quitté l'hôpital, marchait sur les rues étroites des quartiers peu fréquentables de la ville tout en cherchant désespérément une issue à cette honte qui le consumait. Il arriva chez lui et vit la maison presque comme neuve, mais il avait quelques choses qui clochaient. Des objets fragiles avaient disparus et il se souvenut de tous les objets qu'il avait brisé pour compenser son propre cœur brisé. Il se reposa quelques dizaines de minutes sur le sofa tout en pensant à son père qui devait enduré ses finances désastreuses et son fils insupportable. Mais il regarda son téléphone et vit 17h38, et s'aperçût qu'il avait gâché de longues heures à discuter avec lui même dans son canapé. Il se précipita donc pour mettre ses chaussures et mit vivement son manteau puis sortit de son appartement ordonné. Il courut dans la rue, tout en cherchant pour une deuxième fois l'adresse. Il regarda de nombreuses fois sa montre pour s'assurer d'être à l'heure jusqu'à ce qu'il trouve la bonne adresse. Il tapa le code d'accès sur l'appareil de mauvaise qualité et monta les escaliers à une vitesse olympique. Il était 17h58 et Thomas était en face de la porte d'entrée du cabinet du psychologue. Il hésita à toquer mais Milan n'était pas dupe et sentit la présence de Thomas grâce au plancher du palier et Milan ouvrit chaleureusement la porte en bois. Il l'invita à s'asseoir et parler de ses problèmes et des raisons qui l'avaient poussé à faire un tel acte. Marc avait déjà parlé de sa tentative mais avait épargné les détails pour laisser Thomas s'expliquer librement. Thomas décrivit la situation durant de longues minutes tout en expliquant les raisons qui l'avaient poussé à vouloir se donner la mort : la haine, la trahison, le deuil, l'abandon... Milan avait pu faire resurgir les malheurs les plus reniés. Tel que la mort de ses parents, la vie avec son père adoptif absent et les autres, les étrangers, les gens qu'il ne connaissait pas. Ceux à qui il ne s'adressait jamais la parole, à qui l'amitié était presque impossible. Mais l'heure interrompit ses longs monologues. Milan ne demanda pas d'argent, Marc avait déjà tout versé pour un total de 10 séances, et Thomas l'eut compris lorsque que Milan le remercia de sa visite et lui dit « à bientôt » comme si il allait se revoir très prochainement, et continuellement.
Et c'est sur ce Aurevoir que cette séance s'acheva et que le cœur de Thomas fut soulagé d'un lourd fardeau.
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Troubles
TerrorThomas, un jeune adolescent, va se faire attaquer par plusieurs tueurs sanguinaires liés à son étrange et mystérieux passé. Combien de vies s'éteindront pour réussir à fuir le passé ?