Bibliothèque d'échecs

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Personne ne veut savoir la vérité derrière les rêves, personne ne veut savoir ce qu'exprime un cauchemar.

Tout le monde semble si doué pour se bander les yeux, alors qu'ils savent qu'ils ont laissé une personne faible sous l'orage.

Ils font comme si tout allait bien, alors que cette personne s'effondre devant eux.

Être aussi infâme qu'eux, croire que de simples mots n'ont aucun poids et ignorer ce qu'endure la victime. Pitié, qu'est-ce que je donnerais pour échanger les rôles parfois ! Pouvoir me reposer sans en avoir quelque chose à faire de ce que peut ressentir "mon ami" qui n'était pour moi qu'un objet.

J'ai l'impression récurrente que personne ne veut savoir, personne ne veut vivre en ressentant les mêmes choses que moi.

Personne ne veut savoir, personne ne veut vivre les réveils blessants qui te ramènent à la brusque réalité.

Personne ne veut de ma douleur, personne ne veut vivre en étant ému par la froideur et l'absence de cette personne. Personne ne veut de mon honnêteté, personne ne veut de mon amour.

Que ce soit amour ou amitié le circuit semble finir par la même fin.

Pourquoi l'année dernière tous ces désirs m'étaient presque inconnus ? Je m'en contrefichais, alors qu'aujourd'hui ma tête ne fait que de souhaiter cette douceur.

Cette âme n'a pas de maison, cette âme n'a pas de réels sentiments, les aurores orangées la font disparaître comme un démon au soleil.

Au matin elle fait de mes rêves un triste cauchemar.

Car elle n'est qu'une espérance, un rêve, une envie, un fantasme, une chimère.

Ce visage n'a pas que la couleur de la porcelaine, il en est fait. Ces cheveux ne sont pas qu'un rideau noir, ce sont un mirage. Ce sourire n'est pas réel, il reflète ce que je croyais avoir et que je n'ai jamais réellement eu. Ces mains qui agrippent mes bras et cette douce voix qui sort de ses lèvres rosées me chuchotant des mots dont la douceur et tel que celle d'une plume n'est qu'un douloureux rêve.

Cette âme n'a pas de maison, cette âme n'a pas de réels sentiments, les aurores orangées la font disparaître comme un démon au soleil.

J'essaie de lever mes mains pour essayer de retrouver la douceur de cette peau qui n'a pourtant jamais existé. Ce cœur battant n'est qu'un mensonge que je me suis créé moi-même pendant que mon corps se posait raide sur des draps respirant ma détresse.

Tout le monde semble avoir ce que moi je n'ai jamais eu, ce que j'ai perdu en route sans que je puisse faire quoi que ce soit pour le récupérer.

Je suis bloquée à la case départ, sachant qu'à chaque fois je me retrouverai sous la pluie, les habits gorgés de ma propre tristesse.

Mais à chaque fois que j'y repense, je sens les frissons revenir dans mon corps. Elle me dit :

"Dans mon coeur, dans ma tête, tu auras toujours une place confortable près de moi."   

Je ne peux pas les sauver, je ne peux pas les contrôler, car j'aimerais tellement aimer. J'aimerais tomber dans les bras de cette personne au lieu que de tomber dans les draps froids de mon lit. Et qu'elle me chuchote : 

"Dans mon coeur, dans ma tête, tu auras toujours une place confortable près de moi."

Je ne peux pas me sauver, je ne peux pas m'arrêter, je ne peux pas les ignorés. Car tout ces gens semblent si heureux et aimants entre eux. 

Je veux des yeux amoureux, quelqu'un qui m'aime pour de vrai. Quelqu'un à qui je ne fais pas pitié, qui m'accepte moi et ce colocataire envahissant que sont mes sentiments.

Je ne veux plus me retrouver à nouveau dans la bibliothèque de mes échecs à m'assoupir une énième fois dans le sang qu'a fait couler celle que j'aimais sincèrement. Ma tête contre cette lettre qui n'était encore qu'un long mensonge de promesses non tenues.

Cela me déchire le coeur quand je vois devant moi toute ces bibliothèque qu'il me reste à explorer, elle agrandisse ma peur de l'inconnu. Mais autant douloureuses qu'elles soient ou non, elles me restent pourtant cruciales pour avancer.





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