HYPERSENSIBLE

Black Horse

Il ne l'a pas laisser finir sa phrase, il lui a dit de partir, lâchant des phrases humiliantes, ne voyant que son physique trop différent.

Moi et mon regard ivre, trainant là par hasard, cet endroit où je ne devais pas être à la base, voyant cette injustice face à moi, je ne pus sortir cette scène de ma tête. 

J'imaginais cette femme, aux boucles couleur caramel, marcher dans la rue si noire, un rêve brisé par seulement quelques phrases. 

Je ne l'ai pas croisée avant des mois, cette femme au nez aquilin et au yeux d'un vert sombre maquillé d'un trait épais d'eye liner.  Et j'ai attendu toute les nuits, vers dix heure du soir en espérant pouvoir revoir sa silhouette en huit dans les couloirs de ce pauvre bar qui tombait en ruine.

Elle avait seulement dit aurevoir doucement, sans se révolter devant l'impolitesse de l'homme face à elle. Surement épuisée par une semaine compliquée, en ce vendredi treize mai, elle baissa les yeux et partit loin de ce rêve d'être une femme belle,  fine, à la robe blanche et à la voix douce.  

Impossible pour cet homme d'accepter une telle femme, dans ce troupeau de cheval blancs, cela ferait tache d'en avoir un noir au milieu, n'est-ce pas ? 

De toute façon...  

Cette femme n'est qu'un cheval noir.

Avoir un talent n'est visiblement pas suffisant, il te faut une silhouette fine, une voix douce, de beaux cheveux lices, et que le blanc t'ailles bien. 

Cette femme a des hanches et une poitrine généreuse, elle n'est pas aussi fine que toute ces jolies filles, sa voix et grave et elle tremble de manière dramatique, le blanc de lui va pas.

 Elle avait seulement dit aurevoir doucement, sans regarder l'homme face à elle. Mais quand la ville dormait on pouvait sa silhouette danser par sa fenêtre, donnant toute son énergie, malgré le peu d'espoir restant pour elle, elle ne portera jamais de robe blanche et n'aura jamais la voix douce.

 Impossible pour cet homme d'accepter une telle femme, dans ce troupeau de cheval blancs, cela ferait tache d'en avoir un noir au milieu, n'est-ce pas ?

De toute façon...

Cette femme n'est qu'un cheval noir

Elle avait seulement dit aurevoir doucement, alors que sa voix et si forte le soir, quand je l'écoute au pas de son immeuble 

Sans regarder l'homme face à elle, alors que son regard et si prenant quand elle regarde face à elle le soir au milieu de la nuit, son corps ivre criant à l'aide. 

Une femme comme elle ferait tache n'est-ce pas ?

Cette femme n'est qu'un cheval noir

Noir comme la nuit

Noir comme l'encre

Noir comme son cœur devenu ce vendredi treize mai...

Cette femme n'est qu'un cheval noir... un si beau cheval noir

Je ne l'ai pas croisée pendant des mois

Cette femme au nez aquilin et aux yeux d'un vert sombre

Et je reviens toutes les nuits vers 21 heures, quand le bar est rempli, au fond de la salle je vois une silhouette noire...

Cette femme est un beau cheval noir parmi tant de simples chevaux blancs.

Moi et mon regard ivre, traînant par là par hasard, cet endroit où je ne devais pas être à la base, voyant cette belle créature face à moi, je ne peux sortir cette scène de ma tête, et personne ne le peut.

Cette femme, aux boucles couleur caramel, qui marchait dans la rue si noire, cet homme lui avait craché dessus, il avait craché sur le cheval noir.

Toutes les nuits, vers 21 heures ces gens espèrent pouvoir voir sa silhouette en huit sur la petite scène de ce bar qui n'était auparavant qu'un tas de ruines.

L'homme au cheval blanc se retrouve à genoux devant le cheval noir.

Impossible pour cet homme d'accepter une telle femme, dans ce troupeau de chevaux blancs, alors pourquoi est-il accroupi devant elle ?

Après tout, il l'avait dit, cette femme n'est qu'un cheval noir, n'est-ce pas ?