D'une froideur indignante

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L'eau qui épouse mon visage essaie tant bien que mal de rendre crédible mon prochain rictus. Ce n'est pas la première fois que mon visage s'effondre à l'entente d'injures, mais celles ci ne sont pas censées être dites de la part de ce rôle que tu joue dans ma vie.

Tu as rendu mon visage carmin, tu as fauché mon sourire et tu as piétiné mes poumons comme si j'étais incapable de le ressentir, mais je ne suis rien de semblable à toi, rien.

Et cela n'étant pas supposé être une fierté ou un accomplissement aux yeux de n'importe quel humain, ca l'est pour moi.

Ce n'est pas futile, ce n'est pas sans impacte, tu es la première personne à avoir cette faculté de me faire guider par la pire version de moi même.

Tu régurgites ces mots sur moi, me rendant aussi hideuse qu'eux, causant une boule dans ma gorge, causant des frissons insoutenables aux extrémités de mes doigts, causant le déploiement de ma voix rendue brutalement haineuse par la pression que tu exerce sur mon être.

Et devine quoi, quand je rejette ce poids, cette douleur, face à toi qui m'en a fait part, je me retrouve à jouer le rôle de l'aliéné. C'est d'une froideur indignante.

Qu'est ce que tout cela signifie ?

Je n'appellerais pas cela de la haine, mais je n'appellerais pas cela de l'amour.

Tu me dis que cela est de ma faute, tu ne cesse jamais de me faire sentir au plus mal.

Je crains ta présence, je crains que ta voix se fasse entendre, que mes poumons se serrent, que les os de mes doigts se craquent et que mon ventre se mette bouillonner, mais ce n'est pas ainsi que les choses devraient se dérouler.

Ce n'est pas ainsi que se comporte un parent.

En grandissant, j'ai toujours estimé que quelque chose clochait chez moi, que mon comportement du passé était insensé.

Alors j'ai cherché, fouiner, prospecté dans les papiers dans les liens ainsi que taper, écrire, questionner dans les barres de recherche, ce simple pourquoi ?

Il m'était alors indiqué droit devant moi, que le problème venait de l'enfance, ou plus clairement, d'un abandon. J'ai tout de suite requestionné le comportement de mon père au lieu du tiens, ce qui indiquait déjà que quelque chose ne tournait pas rond.

Je n'avais pas pensé à toi, tout simplement parce que la personne qui n'avait pas été là, c'était toi.

Et j'ai cette impression constante qui vit en moi, que les seules choses que tu as essayé de faire quand j'allais mal, c'était après commandement d'autrui ou par un simple intérêt égoiste. Les derniers pardons que tu m'as vendu sonnent factices, comme quelque chose de stupide que tu avais du lâcher pour contourner un problème.

Du plus loin que je me souvienne, la seule chose que tu m'ai apprise est d'arrêter mes pleurs, jamais de les éviter.

Sachant que la plupart de mes pleurs sont causés par l'absence de ton affection, de ta présence pesante sur mes épaules, et de mots que l'on n'est jamais censé entendre de la bouche d'une mère, cela est blessant.

Tout ce que tu donne est matériel, tu nous reproche de n'être là que par intérêt, mais tu ne nous donne aucune autre raison de passer du temps avec toi.

C'est déchirant, dur et atroce de se rendre compte que c'est ainsi que je décris notre relation.

C'est déchirant, dur et atroce de me voir comme le résultat d'un mariage qui n'a jamais été sincère ou réellement désiré.

C'est déchirant, dur et atroce d'avoir l'impression d'être un échec à tes yeux, commençant peu à peu à devenir un échec à vos yeux.

C'est injuste.

Je souhaite juste un amour propre dans ce monde impur et pollué.

Je penses que désormé, j'appellerais cela une relation morne même si tu te tue à me dire qu'il y a toujours de la lumière en cela.

Prouve moi que ce n'est pas trop tard.

Parce que je n'ai besoin que d'une mère qui me serre dans ses bras.

Tu peux dire que tu es désolée, tu peux me demander la clémence, tu peux essayer de changer de sujet, tu peux m'aime dire que cela est juste ta façon d'être.

Fatigue toi à créer de stupides excuses, d'autre âneries que tu essaie de me faire avaler.

Si tu crois pouvoir transformer une blessure en une béquille, alors je te souhaite bonne chance.

Parce que quand tu te réveille et que l'horloge indique minuit, avec comme seule compagnie, ton corps fuselé sur le matelas froid et que tu ne semble n'être rien qu'une âme estropiée dont la cale n'a jamais été construite en ne pouvant que te dire que tu n'y pourras jamais rien.

C'est d'une froideur indignante.

Je n'appellerais pas ca de la haine, mais je n'appellerais pas ca de l'amour.

Je penses que désormé, j'appellerais cela une relation morne même si tu te tue à me dire qu'il y a toujours de la lumière en cela.

Prouve le moi, parce tout cela n'est que d'une froideur indignante.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 26 ⏰

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