Chapitre 7 - Excursion qui tourne mal

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« T'es sûr que c'est une bonne idée ?
- Chut, regarde ! On est arrivés en haut. »

Il devait être aux alentours de deux heures du matin quand Tyra et Max atteignirent la trappe de la taverne. Ils avaient décidé de se rendre ensemble à la surface.

« Mais, et si... » ajouta Tyra, avant d'être coupée par Max.
« C'est pas toi qui m'as dit que tu avais fait un cadeau pour ton amoureux de la surface ? Que tu avais passé des heures à lui faire de jolis dessins basés sur un livre que tu lui avais emprunté ?
- Oui mais...
- Et bah voilà, tu va lui offrir ! Tu te faufileras chez lui pour lui donner, ce sera vraiment romantique. Il t'embrassera, ce cadeau le faisant tomber sous ton charme, et vous ferez plein de bébés ! »

Tyra marmonna une réponse incompréhensible, tandis que Max poussait la trappe. Ils grimpèrent alors dans la taverne. Il y avait beaucoup de bruit et de musique s'échappant des autres pièces, comme si la fête avait également lieu ici.

« C'est animé là-bas ! » s'étonna Max, tandis que Tyra montait à sa suite. Elle s'épousseta et répondit :

« T'sais, pendant qu'on fait la fête en bas les veilleurs de la surface continuent de travailler. Et nos compagnons qui gèrent la taverne aussi. Ils ont l'droit à leur fête de l'aurore eux aussi.
- Je n'y avais pas pensé.
- Ils n'ont peut-être pas l'temps de descendre au village cette nuit, mais au moins ils peuvent passer ici d'temps en temps entre deux missions. » Elle regarda autour d'elle avant d'ajouter : « Et je te parie que la personne chargée de garder l'entrée est en train d'écluser dans la taverne ! »

Tyra se dirigea vers un tas informe de vêtements et de sacs. Il s'agissait des affaires que les veilleurs gardant l'entrée laissaient traîner tous les jours.

Elle dénicha une tunique qui ferait l'affaire. Elle était trop grande et ne sentait pas bon, mais Tyra la revêtit sans rechigner.

Elle attrapa ensuite deux capes et en fourra une dans les bras de Max.

« Tiens, enfile ça. Il fait froid dehors. »

Elle montra du doigt un seau d'eau dans le coin de la pièce.

« Et débarbouille-toi, si on veut sortir y'faut retirer nos peintures.
- Oui, chef ! »

Tyra s'approcha de la commode et ouvrit les tiroirs à la recherche de quelque chose. Elle en sortit un petit pot de baume bien entamé.

« Et tu mettras ça sur ton visage aussi. Ce serait bête que tu t'fasses prendre à cause de tes encrages.
- Bien, chef ! »

Tyra hocha la tête, satisfaite. Tout était bon. Elle n'avait plus qu'à se laver le visage elle aussi et ils pourraient partir.

« Héhéhé, je me sens comme un veilleur vêtu ainsi ! » gloussa Max en sortant de la taverne. « J'suis paré à faire le pet pendant que tu retrouveras ton amoureux. Max le veilleur, ça sonne bien ?
- Mais oui, bien sûr. » 

Max avait attendu patiemment Tyra devant le refuge, tandis qu'elle se faufilait sans un bruit

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Max avait attendu patiemment Tyra devant le refuge, tandis qu'elle se faufilait sans un bruit.

La jeune femme lui avait expliqué plus tôt qu'elle avait repéré toutes les entrées et sorties lorsqu'elle s'y était rendue la première fois. Ce lieu était bien trop peu surveillé et s'y glisser était un jeu d'enfant.

« T'sais, j'ai déjà volé une coupe dans l'château. Une mission pour le marché noir, un client qui la voulait absolument dans sa collection... » avait-elle raconté, fière. « Alors là, c'est un jeu d'enfant. J'peux faire trois fois le tour du propriétaire en marchant sur les mains, personne me remarquera. »

Mais une dizaine de minutes plus tard, Max eut la surprise de la voir revenir.

« T'es déjà de retour ?
- Bah ouais, j'ai posé tout ça sur son bureau. Il les verra en rentrant.
- Quoi ? Il était pas là ? »

Tyra éclata de rire, amusée par la moue déconfite du garçon. Il était si déçu, le pauvre... À croire qu'offrir ce cadeau lui tenait plus à cœur qu'à elle.

« Mais rigole pas ! » s'indigna Max. « Je voulais une histoire d'amour moi. Vous vous seriez embrassés au clair de lune, avant de passer une nuit magique !
- Max...
- J'aurais surveillé les environs, jusqu'à ce que quelqu'un vienne troubler votre rendez-vous. Mais je me serais alors sacrifié, pour vous laisser le temps de vous enfuir main dans la mai — Hé, Tyra ! Ne pars pas sans moi ! »

En plein milieu de la tirade de Max, la jeune femme avait levé les yeux au ciel avant de repartir vers la taverne.

« J'me les caille, je rentre.
- Attends-moi ! Je connais pas le chemin ! »

HISTOIRE ILLUSTRÉE - David & Öta - PARTIE 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant