Chapitre 8 - Rendez-vous raté ?

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La nuit était déjà tombée depuis plusieurs heures lorsqu'Öta quitta le refuge.

Ces derniers temps, il n'avait pas eu une minute pour lui. Même si la guerre contre le Sud était heureusement bien loin de la capitale et qu'ils n'en souffraient pas autant que d'autres cités, les tensions s'intensifiaient.

Comme le Sud était sous l'égide d'un roi Abarian et que le peuple abritait de nombreux Orians libres, la haine contre ces deux groupes s'était accentuée.

Öta ne comptait plus le nombre d'Orians qu'il avait dû soigner et aider ces derniers temps.

Quand il voyait ce que les humains pouvaient faire, il était rassuré de savoir David à l'abri chez son père. *

Même Ambroisie en avait été victime en se rendant à la boulangerie. On lui avait interdit l'accès, lui arguant qu'elle faisait fuir les honnêtes clients. Depuis, elle envoyait toujours Jol à sa place. Les Etris étaient heureusement épargnés.

Mais en parlant de boulangerie, celle qui faisait les petits pains sudans que Petrus appréciait tant avait décidé depuis deux jours d'arrêter d'en proposer, de peur des représailles.

Depuis, l'homme était grognon. Il aimait manger ce pain avec du bon fromage en rentrant de ses dures journées de travail. Comment survivre sans sa dose de réconfort ?

En repensant aux grognements frustrés de Petrus, Öta secoua la tête avec amusement. Il s'engouffra dans les ruelles obscures, le visage caché sous sa capuche.

Ce soir, il profitait de l'accalmie pour se rendre à la taverne où il avait dansé avec Tyra. Ne sachant pas comment la recontacter, il espérait que quelqu'un pourrait l'aider.
Ou peut-être pourrait-il la croiser ?

Tyra avait insinué lors de leur soirée qu'elle s'y rendait souvent. Öta avait donc un peu d'espoir.

Mais ce soir-là, il n'y avait aucune trace de la jeune femme.

Öta se posa à une table et commanda à boire. Il sympathisa avec une serveuse qui lui plaisait bien, mais fut fort déçu en apprenant qu'elle était fiancée.

Quel dommage !

En discutant avec le tavernier, il apprit que Tyra était effectivement une habituée et qu'elle venait parfois le soir. Personne ne connaissait son nom ni ne savait d'où elle venait. Mais elle était néanmoins appréciée en ce lieu.

« Si elle revient, vous pourriez lui transmettre un message de ma part ?
- Bien sûr, j'dois lui dire quoi à ta p'tite donzelle ?
- Que je lui donne rendez-vous à minuit, dans une semaine exactement, sous le pont où on s'est quittés. Je pense qu'elle comprendra.
- Pas d'problème mon gaillard, j'ferais l'oiseau messager si elle passe par là.»

Öta le remercia, espérant que Tyra se montrerait à la taverne d'ici là. Il comptait bien y revenir la veille du rendez-vous pour savoir si elle avait reçu son message.

// Rappel aux nouveaux lecteurs : Ni David, Ni Öta ne savent qu'ils sont dans la même ville et qu'ils connaissent la même personne ( Tyra ) // 

// Rappel aux nouveaux lecteurs : Ni David, Ni Öta ne savent qu'ils sont dans la même ville et qu'ils connaissent la même personne ( Tyra ) // 

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Lorsqu'Öta retourna à la taverne quelques jours plus tard, le tavernier lui confirma que Tyra était passée rapidement la veille.

Elle avait beaucoup bu et joué aux dés avec d'autres habitués.

« J'ai transmis l'message à ta donzelle. J'pense qu'elle a bien b'soin d'un p'tit remontant, la petiote à d'la chance aux dés, mais hier elle d'vait être distraite parce qu'elle a perdu plusieurs fois.
- Oh. Elle joue souvent aux dés ?
- Ah ça ouais, et elle s'débrouille vraiment bien pour dépouiller les gars. Et aux cartes aussi, j'sais pas comment elle triche, mais c'est propre. »

Öta nota l'information, se demandant si elle accepterait de lui apprendre quelques astuces de jeu.

Ce n'était pas faute d'avoir essayé contre Petrus et Jol, mais il n'arrivait jamais à tricher. Son expression coupable le trahissait à chaque fois.

« Et elle a réagi comment à mon message ? » s'enquit Öta, curieux. « Elle vous a dit si elle allait venir ?
- J'sais pas, elle m'a remercié puis m'a d'mandé une cervoise bien fraiche. J'ai pas posé d'question, ça m'regarde pas. Mais t'as l'air d'lui plaire.
- D'accord, merci. » Öta soupira, avant d'ajouter : « Je veux bien une petite cervoise moi aussi. »

HISTOIRE ILLUSTRÉE - David & Öta - PARTIE 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant