Chapitre 51 - Préparatifs

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David essuya son visage. Couvert de sueur, il se sentait à la fois épuisé et en pleine forme. Un immense sourire était plaqué sur son visage.

Carnyx l'avait laissé en compagnie de Gaïtin, le temps de chercher à se procurer son épée confisquée.

Gaïtin lui avait lors proposé de s'entraîner ensemble en attendant son retour. L'homme n'était pas bavard, il n'avait échangé que quelques mots avec lui depuis leur première rencontre, et pourtant David ne pouvait pas s'empêcher de l'apprécier.

Si au début, l'entraînement n'était que quelques échauffements et d'échanges de coups, ils avaient rapidement fini par se battre à mains nues.

Gaïtin était fort et implacable. Jamais il ne tombait, jamais il ne reculait, jamais il ne vacillait.

Pour David, c'était très différent de tous les entraînements qu'il avait pu avoir auprès de Tyra et Warin. Ils étaient agiles, ils esquivaient les coups en se faufilant au dos leur adversaire pour le prendre à revers.

Gaïtin, lui, n'en avait que faire de se prendre un coup. Mais il le rendait aussitôt. Jamais David n'aurait imaginé apprécier un jour de se prendre un coup de poing dans le ventre. Mais c'était étrangement libérateur.

À cet instant il était essoufflé et couvert de contusions, il allait sans doute passer une nuit affreuse, mais il se sentait plus léger et libre que jamais.

Il essuyait son visage tapissé de la poussière qu'il avait avalée la tête la première, lorsque Gaïtin lui lança une gourde.

David ouvrit le bouchon avec suspicion, bien trop habitué aux gourdes emplies d'alcool de ses compagnons. Mais c'était de l'eau. Il le remercia et la vida en quelques gorgées, appréciant la sensation de l'eau coulant dans sa gorge.

Alors qu'ils reprenaient leur entraînement, Carnyx revint. Ils se redressèrent et le laissèrent s'approcher avec curiosité. Il n'avait aucune arme dans les mains.

La déception serra le cœur de David.

└ Je suis désolé. ┐ fit Carnyx en s'avançant vers eux. └ Je n'ai pas pu récupérer ton épée.
– Ce n'est pas grave. Merci d'avoir essayé. Je la récupérerais à mon départ. ┐

Carnyx secoua la tête.

└ Non.
– Non ?
– Vos armes ont toutes été détruites lors de leur arrivée dans le village. Vous ne les récupérerez jamais. ┐

David blanchit aussitôt.

Comment ça, leurs armes avaient été détruites ? N'étaient-elles pas supposées être simplement confisquées ?

David savait qu'il pourrait faire le deuil de son épée. Même s'il l'aimait, il ne la possédait pas depuis assez longtemps pour qu'il s'y soit réellement attaché.

Mais Dynia... Elle pour qui son arme était une extension de son âme, elle qui vivait si mal son absence, elle n'allait sûrement pas aimer la nouvelle. Oh bon sang.

Il ne voulait pas être là lorsqu'elle l'apprendrait.

└ Pourquoi ? ┐ demanda-t-il dans un souffle. └ Pourquoi avoir fait ça ?
– Elles n'auraient jamais dû exister à l'origine.
– Quoi ?
– Le métal dont elles étaient faites était une aberration. Il a été mélangé à des cristaux. ┐ grogna Carnyx. └ Ils sont sacrés, jamais ton peuple n'aurait dû s'en servir. Il est interdit de toucher aux cristaux qui protègent le creux, c'est la loi. ┐

David comprit immédiatement ce à quoi Carnyx faisait allusion. Les cristaux que les veilleurs récoltaient dans les souterrains, qu'ils pillaient sur les ogres, et dont ils se servaient pour repousser les sylènes.

Il avait bien remarqué que certains d'entre eux ornaient la poignée de l'épée de Dynia. Mais jamais il ne se serait imaginé que les veilleurs aient pu en incorporer dans le métal des lames.

Comment était-ce possible ?
Comment avaient-ils fait une chose pareille ?

Ça paraissait improbable, et pourtant ça ressemblait aux pratiques de ce village. Tout ça pour effrayer les sylènes ? Mais de loin, ils ne pouvaient pas voir la composition du métal. C'était si étrange.

└ Je ne savais pas. ┐ répondit doucement David. └ Vous avez bien fait de les détruire, dans ce cas. Je vous demande pardon pour avoir apporté une telle chose dans votre village. ┐

Carnyx tapota l'épaule de David, en hochant la tête.

└ Ne t'en fais pas. On va te trouver une nouvelle arme. Nous n'avons pas d'épées par ici, c'est un peu le privilège d'Adrepo, mais on à plein d'autres choses. Je suis sûr que tu trouveras ton bonheur. Tu aimes quoi ?
– À vrai dire, je ne sais pas. Je n'ai pas vraiment eu le choix jusque maintenant. ┐

HISTOIRE ILLUSTRÉE - David & Öta - PARTIE 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant