Chapitre 28 - Sauver Léo ?

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« Nous faudra-t-il des provisions ? » demanda Öta. Ils se trouvaient dans la petite chambre qu'il louait pour discuter des préparatifs.

« Pas vraiment. Juste de quoi tenir en cas de souci. Nous encombrer pourrait-être dangereux. On devrait pas avoir d'problème à se nourrir, entre le gibier et tout ce qui y pousse on sera tranquille.
- Il y a des animaux ?
- Ah ça, oui ! Et y'a beaucoup de végétation par endroit. Tu verras, les forêts et les lacs sont magnifiques.
- J'ai terriblement hâte de découvrir ça. »

Tyra sourit, contaminée par la détermination et l'enthousiasme d'Öta. Elle en oublierait presque les raisons pour lesquelles ils prévoyaient leur expédition.

Elle se refusait de penser à Söl et Wilfrid, préférant de concentrer sur les potentiels vivants. Elle savait qu'en se laissant pleurer, elle perdrait vite pied et sombrerait dans une humeur qui détruirait ses derniers lambeaux d'espoir.

« Donc, si je chasse je vais prendre mes outils.
- T'encombre pas.
- Oui, oui. Il nous faudra des armes aussi, je suppose ? J'ai mon arc, mais toi tu n'as rien. Aujourd'hui j'irais voir Darius pour voir ce qu'il à en réserve. De quoi as-tu besoin ?
- Darius ?
- Tu l'as déjà rencontré, c'est lui qui s'occupe de la petite Merry. Il l'a prise sous son aile, elle est son apprentie désormais.
- Oh ? C'est vrai qu'ça fait longtemps que j'ai pas vu Merry. J'me demande comment elle va.
- Dans ce cas, tu veux t'en charger ? Je vais t'indiquer où se trouve son atelier. Tu pourras prendre ce qui te convient le mieux. Par contre, interdiction de lui voler quoi que ce soit.
- Ça me va. » répondit Tyra en roulant des yeux. « Et pendant ce temps, toi tu pourrais chercher Léo ? J'ai quelques idées d'auberges en ville où il aurait pu se réfugier.
- Parfait alors.
- C'est bien beau tout ça, mais comment on entrera dans les souterrains ? » soupira Tyra. « Tous les passages que je connais sont liés au village. Je peux les emprunter seule, je suis assez discrète pour me faufiler sans être vue, mais à deux ce sera impossible.
- J'ai ma petite idée sur le sujet, mais je t'expliquerais plus tard. »

Öta s'était attendu à devoir chercher Léo dans toute la ville, à devoir rentrer bredouille et à devoir annoncer à Tyra qu'il n'avait plus aucune piste

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Öta s'était attendu à devoir chercher Léo dans toute la ville, à devoir rentrer bredouille et à devoir annoncer à Tyra qu'il n'avait plus aucune piste.

Il s'était attendu à ce que ce ne soit pas simple. L'homme pouvait très bien avoir décidé de rentrer à VieuxBois sans attendre, ou bien avoir choisi d'être hébergé par des amis en ville.

Et bien qu'incapable d'imaginer toutes les situations possibles, Öta savait qu'il y avait une myriade de possibilités qui se dressaient en travers de son chemin.

Ainsi, lorsqu'il entra dans la deuxième auberge de sa liste il était peu confiant. Il s'attendait à ce que personne ne l'ait vu et ne puisse lui donner la moindre indication.

Mais Léo s'y trouvait.

Affalé sur une table, entouré de chopes vides, les yeux de l'homme étaient fermés et ses joues rosies. Il s'était noyé dans l'alcool.

« Léo ? »

Il ne bougea pas lorsqu'Öta s'assit ses côtés pour lui secouer l'épaule.

« Vous v'nez-le chercher ? Il était temps. » fit une voix derrière lui. L'un des serveurs de la taverne le dévisageait avec mépris, les mains posés sur les hanches. « Ça fait des jours que vot pauvre père traîne ici à vous attendre.
- A m'attendre ?
- Z'êtes son fils non ?
- Non, mais on peut dire que je viens de sa part. » soupira Öta. « Je suis désolé du dérangement. Vous pourriez m'apporter un verre d'eau s'il vous plaît ? »

Öta secoua une nouvelle fois Léo, qui finit par entrouvrir les yeux. Il cligna avec difficulté avant de marmonner :

« David ?
- Non, Öta. Tiens, bois de l'eau ça te fera du bien.
- Ötaaa ? Haaaaa. Oué, ahahaha. » gloussa Léo. « J'pensais pas qu'en clamsant ce serait ton visage que j'verrais en premier. »

Lorsque l'homme se mit à rire nerveusement, au bord des larmes, Öta comprit que le chemin du retour serait très long.

« On rentre ? Où sont tes affaires ?
- Ahahaha, mes affaires ? Pffft.
- Oui, ton sac, ta bourse, ton manteau ?
- J'sais pas. J'crois j'ai tout bu. »

HISTOIRE ILLUSTRÉE - David & Öta - PARTIE 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant