Mes yeux s'étaient ouverts il y a plus d'une heure mais mes muscles refusaient de se réveiller. J'étais comme prise au piège dans mon propre corps, paralysée.Je pouvais bouger mes doigts mais le reste me paraissait beaucoup trop lourd, le pire dans tout ça c'est que ça ne m'inquiétait même pas.
Je me sentais juste vide, morte...
Je fixais le plafond depuis déjà un long moment, je n'avais pas la force de me recroqueviller pour éviter de grelotter mais je m'en fichais. Les horribles images de la scène de crime, de ses mains, de sa voix, de nos sangs me torturaient l'esprit.
Je sentais que j'avais mal mais c'est comme si un voile couvrait mes sentiments, comme si je n'étais pas animée. Je me sentais affreusement mal et terriblement seule.
Je m'étais réveillée au beau milieu de la nuit pour engloutir les pommes de terre et la viande que m'avait ramené ces... hommes ? J'avais eu assez d'énergie pour me lever mais une fois mon plat fini je m'étais écroulée, les jambes tremblantes et j'avais fondu en larmes.
Je n'avais aucune idée d'où j'étais et partir me paraissait tellement inaccessible. Tout ce dont j'étais sûre est que j'avais commis l'irréparable.
L'avais-je tué ?
Était-il en vie ?
Allait-il s'en prendre à moi à nouveau ?
Ma mère avait-elle compris ?
L'école avait-elle jugé bon de prévenir de mon absence de... trois jours ?
Mon père avait-il appris ?
Je fermai les yeux et écoutai le silence.
Le sang.
Le couteau.
Mes larmes.
Son toucher.
Ses tentatives de viol.
Ses remarques déplacées à longueur de journée.
Le regard déçu de ma mère.
Son addiction.
La peine de mon père.
Les moqueries.
Les insultes.
Les coups.
Tout me poussait à croire que je perdais la tête.
Peut-être que j'avais trop souffert et qu'à présent mon cerveau inventait des choses.
Peut-être que je n'étais pas vraiment enfermée dans une pièce glaciale.
Peut-être que j'aurais dû choisir la pillule bleue...
Pourquoi ai-je choisi la rouge ??
Bordel pourquoi ??
Voulais-je mourir ?
Voulais-je vraiment me libérer de toutes ces souffrances ?
Peut-être bien que oui...
Mon coeur ratta un battement quand de la ferraille railla le sol en béton.
Ils sont là...
- Posez l'assiette ici.
Quelqu'un approcha et je n'eus pas de mal à deviner de qui il s'agissait.
Ma respiration saccadée m'écrasa la poitrine, je me sentais prise au piège.

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My dear human
FantasiUne tragédie ? Ses yeux... Ses yeux le rendaient fou. Ivoir Il était ange et malgré ses difficultés à agir en bon sauveur, il dû lui venir en aide sous ordre de la cour. Elle était sa dernière chance de faire ses preuves et il détestait son rôle, il...