My dear human

14: Le bal

J'avais eu tort de penser que la nuit me porterait conseil pour échapper au stress de ce soir. Ça avait bien commencé, je m'étais allongée quelques minutes puis... Des images que je préférerais oublier me sont revenues en mémoire...

Kally était arrivée il y a une dizaine de minutes, à seize heures pétante, elle m'avait suppliée "d'afficher un sourire sur mon si joli visage". Son regard chaleureux avait fini par me rassurer un peu.

Alors que j'étais en train de passer une bretelle sur mon épaule, je me tournai vers le miroir pour apercevoir mon reflet.

Je fus étonnée de me voir dans une tenue comme celle-ci après avoir passé tant de temps en pyjama ou survêtement... Ça m'avait manqué de me sentir un minimum soignée, le décolleté en V, la longue fente et la taille parfaitement cintrée avait fini par me convaincre que la soirée était une bonne occasion de me changer les idées.

— Je peux entrer ?

— Oui.

Kally passa la tête dans l'embrasure, ses yeux me passèrent au crible tandis que je restais silencieuse dans l'attente de son avis.

— Alors ?

— Tu vas faire tourner plus d'une tête ce soir !

Sa réflexion me fit sourire. Je lissai légèrement le tissu, admirant à nouveau mon reflet surprenant.

— On passe au maquillage ??

Elle savait comment me faire passer le temps et l'angoisse, le maquillage était un remède à toutes épreuves.

*

Un dernier coup de crayon sur les lèvres et me voilà prête. Je me tournai vers Kally qui avait l'air enchantée.

— Parfaite !

Elle attrapa le masque qu'elle m'aida à enfiler attentivement pour ne pas défaire les boucles qu'elle avait mit du temps à faire. Je mis mes chaussures et attrapai ma veste.

L'infirmière me fit sentir un parfum que je me vaporisai aussitôt tant l'odeur était divine. Elle rigola un peu face à mes mouvements précipités et me passa un collier autour du cou.

— D'où il vient, demandai je surprise par son geste.

— Je n'ai jamais eu l'occasion de le porter, je le voyais bien sur toi.

Je sentis mes yeux s'humidifier, c'était bien la première fois qu'une attention me touchait autant.

— Je sais pas quoi dire... Merci.

Elle me souriait quand trois coups furent toqués à la porte.

On se tourna à l'unisson et sortit de la pièce d'eau.

Mon estomac se tortilla cruellement tandis que Kally me souhaita bonne chance.

Elle ouvrit la porte, complimenta la tenue d'Ivoir et disparut de mon champs de vision.

J'observai un instant le blond dans son smoking sombre, ça lui donnait un air plus froid encore ainsi que des épaules larges et un bassin affiné.