Chapitre 17 : Campagne Russe

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Point de vue de Carolina

La vieille maison en campagne russe où Viktor m'avait emmenée était lugubre et isolée. Il n'y avait rien autour, seulement des champs enneigés à perte de vue. L'idée de m'échapper de cet endroit semblait de plus en plus compliquée à mesure que les heures passaient.

Viktor était assis dans le salon, son regard froid posé sur moi alors que je me promenais nerveusement dans la pièce. Je ne pouvais pas m'empêcher de me plaindre, de lui demander de me laisser rentrer chez moi. Je voulais retourner aux États-Unis, retrouver ma vie, mes amis. Tout ce que je voulais, c'était m'éloigner de cet endroit cauchemardesque.

"Viktor, s'il te plaît, je t'en prie, laisse-moi partir", ai-je dit d'une voix tremblante.

Il m'a fixée durement, son visage impassible. "Tu veux rentrer chez toi après être partie avec Alex alors que j'étais blessé ? Tu m'as trahi, Carolina."

Sa voix était dure, sans la moindre trace de compassion. Il n'appréciait pas du tout mon comportement, et il me faisait payer cher d'avoir choisi Alex plutôt que lui lorsque les choses avaient mal tourné à l'hôpital.

"Je sais que j'ai fait une erreur en partant avec Alex, mais c'était dans un moment de panique", ai-je plaidé. "Je ne savais pas ce qui t'arrivait, et j'ai pensé qu'il allait te tuer. J'ai paniqué, Viktor."

Il a secoué la tête, son mépris à peine dissimulé. "Tu n'aurais jamais dû faire ça. Maintenant, tu dois payer pour ton choix."

Je me suis sentie submergée par l'injustice de la situation. Je n'avais pas eu le choix à l'époque. J'avais agi pour sauver Alex, mais cela ne semblait pas compter pour Viktor.

"Combien de temps vas-tu me garder ici ?" ai-je demandé, la voix pleine de désespoir.

Viktor a haussé un sourcil. "Aussi longtemps que je le déciderai. Tu as besoin d'apprendre la leçon, Carolina."

L'idée de rester enfermée dans cette maison isolée, loin de tout ce que je connaissais, me terrifiait. J'étais prise au piège, à la merci de Viktor, qui semblait déterminé à me faire payer pour mon acte de trahison.

***

La nuit était tombée sur la vieille maison russe, et une nouvelle dispute avait éclaté entre Viktor et moi. Il insistait pour que nous dormions ensemble, partageant le même lit. Mais ma peur et ma méfiance envers lui étaient plus fortes que tout.

"Carolina, tu ne peux pas continuer à me repousser", a-t-il dit d'une voix dure. "Je te l'ai déjà dit, je ne te ferai rien. J'ai besoin de te sentir près de moi, c'est tout."

Pourtant, je n'étais pas prête à lui faire confiance aussi facilement. Les souvenirs de notre relation tumultueuse et de sa trahison passée me hantaient encore.

"Je ne peux pas, Viktor. Je ne peux pas dormir avec toi", ai-je répété, mes mains tremblantes de peur.

Il a soupiré, semblant exaspéré par mon refus constant. "Carolina, tu m'obliges à prendre des mesures plus drastiques."

C'était alors qu'il m'avait ordonné d'aller dans le lit immédiatement, sinon il passerait vraiment aux choses sérieuses. La menace dans sa voix était claire, et je savais qu'il ne bluffait pas.

J'ai hésité un instant, mais ma peur de ce qu'il pourrait faire si je refusais était plus grande que ma réticence à partager le lit avec lui. J'ai obéi à contrecœur, me glissant sous les couvertures tout en gardant mes distances.

La nuit était longue et angoissante. Viktor était à côté de moi, mais il respectait au moins sa promesse de ne pas tenter quoi que ce soit. Cependant, la tension entre nous était palpable, et je me suis sentie piégée dans cette situation.

Alors que je regardais le plafond sombre, je me demandais combien de temps cette situation durerait. J'avais besoin de trouver un moyen de m'échapper, de retourner chez moi, loin de Viktor et de tout ce cauchemar russe.

***

La lumière du jour qui filtrait à travers les rideaux m'a réveillée, et j'ai remarqué que Viktor dormait toujours à mes côtés. Pendant la nuit, il s'était rapproché de moi, mais il avait maintenu la distance minimale pour respecter sa promesse de ne pas tenter quoi que ce soit. J'étais soulagée qu'il ait tenu sa parole, même si la tension entre nous était toujours aussi palpable.

Cependant, mes besoins matinaux ne pouvaient pas attendre plus longtemps. J'ai soigneusement déplacé les couvertures pour sortir du lit sans le réveiller. Mon objectif était de me rendre à la salle de bain pour vider ma vessie, mais dès que j'ai atteint la porte et tenté de tourner la poignée, j'ai réalisé que quelque chose n'allait pas. La porte était fermée à clé de l'extérieur.

J'ai poussé sur la poignée, essayant désespérément de l'ouvrir, mais en vain. Ma frustration grandissait, et mes nerfs étaient à vif. J'ai fini par donner un coup de poing sur la porte, espérant attirer l'attention de Viktor et le réveiller.

Le bruit a réussi à le sortir de son sommeil, et il s'est redressé rapidement, le regard encore embrumé par le sommeil. "Carolina, que se passe-t-il ? Pourquoi fais-tu tout ce vacarme ?"

Mon exaspération était évidente dans ma voix quand je lui ai répondu, ironiquement. "Oh, je ne sais pas, Viktor. Peut-être que c'est parce que la porte est verrouillée, et que je ne peux pas sortir !"

Il a semblé soudainement plus alerte, et son visage s'est durci. "C'est moi qui ai verrouillé la porte, Carolina. Je ne voulais pas que tu t'échappes pendant la nuit."

Ma colère a atteint un nouveau sommet. "Tu n'as pas le droit de me retenir ici contre mon gré !"

Il s'est levé du lit et s'est approché de la porte. D'un geste brusque, il a déverrouillé la porte et l'a ouverte. "Je ne te retiens pas prisonnière, Carolina. Mais je veux m'assurer que tu ne t'enfuis pas. Tu es en sécurité ici avec moi."

La sécurité dont il parlait était loin de me rassurer. J'ai ressenti un mélange d'angoisse et de colère alors que je quittais la chambre sans un mot. Mes pas me conduisirent à la salle de bain, où je pris quelques instants pour retrouver mon calme.

La situation était devenue de plus en plus intenable. Je devais trouver un moyen de m'échapper de cet endroit et de retourner chez moi. La Russie, avec Viktor à mes côtés, était devenue une prison à ciel ouvert, et je devais trouver la clé de ma liberté.

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