Chapitre 6 AZRA

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Azra

Oh mon dieu ! J'ai failli embrasser Kane ! Mon premier vrai baiser ! Sauf qu'il n'a pas bougé ! J'ai fermé les yeux et j'ai attendu. Comme il ne se passait rien, j'ai rouvert les yeux. Il avait aussi les yeux fermés et attendais comme moi. Je ne saurai dire qu'il n'en avait pas envie ou s'il attendait que je me jette à l'eau. Et puis dans ma tête, mille et une questions se sont bousculées et j'ai paniqué. J'ai fini par l'embrasser sur la joue avant de fuir. Depuis je suis allongée sur mon lit, regardant les étoiles de ma guirlande, me demandant pourquoi je suis si peureuse ? La peur me tétanise. Oui, j'ai peur. Peur de m'attacher, peur d'être à nouveau seule, peur de souffrir encore. J'ai aussi peur qu'il joue avec les sentiments. Je n'arrive pas à dormir. Il faut que je lui parle. Mais que vais-je lui dire ? Je tends l'oreille. Pas un bruit ! Il dort ? Je vais aller chercher un verre d'eau et vérifier. Sans faire de bruit, je sors de ma chambre. Ma maison est métamorphosée avec toutes ces bougies ! Et l'odeur ... ! Eureka ! J'ai trouvé. Je vais mettre le moment gênant que le compte de l'aspect hyper romantique de la soirée.

J'entends finalement les ronflements de Didi mais elle n'est pas dans son panier. En me penchant au-dessus du canapé, je trouve ma chienne, couchée entre les jambes de Kane, la tête sur son ventre. Il semble dormir ! Le chanceux !

Je vais quand même à la cuisine pour me préparer une tisane de verveine. Quand je me retourne, avec l'eau bouillante dans les mains, Kane se tient dans l'embrasure de la porte, en débardeur et en short. Je sursaute et renverse de l'eau sur ma main. Je crie de peur et de douleur.

— Hé merde ! juré-je.

Il se précipite vers moi, pose mon mug et m'entraîne vers l'évier où il ouvre l'eau froide. Il prend ma main, délicatement, pour la refroidir. Je ne dis rien. Je n'ose pas le regarder. Je vais tuer Charly qui me met des idées fausses et complétement déplacées dans la tête.

— Complétement ridicule !

— Pardon ? demande Kane.

Mince, j'ai dit ça à voix haute. Je finis par lever les yeux vers lui. Mais comment peut-il être aussi beau et aussi gentil ?

— Il doit avoir pitié de toi ma pauvre fille !

Il penche la tête sur le côté en souriant.

— Merde ! Je ne rêve pas !

Il rit.

— Non ! Tu es bien réveillée et je suis désolé de t'avoir fait peur.

Je hausse les épaules. Ma main est gelée. Je veux la retirer mais il la bloque dans la sienne.

— Encore un peu.

— J'ai de la pommade dans ma chambre.

Il capitule et me libère. Je cours dans ma chambre, prétextant aller chercher la pommade. Ouf ! Je suis en lieu sûr ! Mince ! Maintenant, je suis coincée ! Allez ! Il faut que j'y aille ! Je suis une adulte capable de gérer ce genre de situation ! Je prends une grande inspiration et ais la sensation de me jeter dans le vide du haut d'un immeuble.

De retour dans la cuisine, je trouve Kane assis devant deux mugs fumants. Je le remercie et m'installe face à lui.

— Ta main va mieux ?

— L'aloe vera m'a soulagée. Je croyais que tu dormais.

— Je réfléchissais. Comme je te l'ai dit, je n'ai pas l'habitude de dormir entre quatre murs. Et Didi ronfle ! Et toi, pourquoi tu ne dors pas ?

— Depuis que Franklin est parti, j'ai perdu le sommeil. Le peu de fatigue que m'a procurée la marche, je l'ai récupéré dans la voiture. J'espérais que la verveine m'aiderait.

L'élixir du bonheur Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant