P.1 // Chapitre 4

43 4 4
                                    

Impossible de dormir.

Impossible de dormir en pensant que tout peut arriver.

En se disant que tout va arriver.

A mon avis, personne ne dormait.

Et puis, j'avais faim. J'avais faim et je n'osais pas sortir de nourriture de mon sac. J'avais peur de réveiller quelqu'un (si quelqu'un dormait, chose pratiquement impossible). J'avais peur de bouger. J'avais peur de tout. Tout. Toutes les minutes passaient lentement, dans un silence absolu. Je n'avais pas froid, non, la couverture coupait le vent qui n'existait pas. C'était juste ce silence que je connaissais si bien, ce silence qui ne peut prévoir que de mauvaises choses.

Alors j'ai attendu.

J'ai attendu le soleil, avec impatience. Et je pense que tout le monde à fais pareil, vu les têtes des personne quand elle se sont levées: nuit blanche va avec petits yeux cernés. C'est Jeff qui s'est levé et qui nous a dit de nous "réveiller". D'après la montre de Tan, il était six heures. Lui non plus n'avait pas dormi. Nous étions en train de nous lever, sous le soleil qui avait réapparu, brûlant et si lumineux que nous plissions tous les yeux. Tout à coup, Jeff a tapé des mains, surement pour attirer notre attention. Cela à plutôt bien marché.

- Bon. Je sais que nous n'avons pratiquement pas dormi. Mais il faut se remettre au travail. Si nous n'avons croisé aucune créature bizarre et féroce (j'entendis un "et carnivore"), cela veut dire que nous allons en trouver. Alors on marche. Et on fais comme on a dit hier. C'est parti.

On s'est tous mis à marcher, pareil qu'hier, sauf qu'il fallait maintenant écrire par où nous passions, pour faire le fameux plan. Je marchai derrière ce brun tant détesté quand tout s'obscurci. Pas un tout petit peu, non, il faisait totalement noir.

- Allumez vos lampes, enfin! cria Jeff, reconnaissable avec sa voix grave.

Je l'ai allumée, et tout le monde a fait pareil. Seulement, il y avait dû avoir un problème, ils avaient dû repartir, où je ne sais quoi, car je ne vis personne. Juste le terrain desséché, que nous avions vu tout à l'heure. Je commençais à avoir peur, ils étaient sûrement quelque part.

- Hé! J'essayai de crier, de les appeler. Mais personne ne répondit. Toujours ce silence pesant, inquiétant.

Puis, calmement, après quelques moments de panique, je dus me rendre à l'évidence: j'étais seule, perdue.


La ForêtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant