P.1 // Chapitre 9

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Tout à coup, la bête disparu. Non, elle n'est pas partie. Elle a disparu. Pouf, volatilisée! Un seul clignement de cils et il n'y avait plus aucune trace du monstre géant. Mais personne n'eut le temps de dire un seul mot car un éclair blanc frappa le centre du rocher derrière nous. Il y eu une grande détonation. Puis, avant que je ne puisse réaliser ce qui venait de se passer, les arbres commencèrent à brûler. Un feu se propageait. Et là, Alice réagit directement.

- Dégagez! Partez! Vite! Faut s'en aller au plus vite! Hurla-t-elle.

Aussitôt, je me mis à courir en direction inverse du feu qui semblait courir derrière moi. Je ne voyais plus que les arbres que je dépassaient à une vitesse folle, n'ayant que l'idée de rester en vie. J'haletai, trébuchant sur des cailloux, des branches. Le vent fouettait mon visage, je foulais le sol aussi vite que je le pouvais.

Rester en vie. Fuir. Se protéger. Courir. Chercher un endroit... Le problème est qu'il n'y avait pas d'endroit. Je me faufilai entre les arbres, visant les espaces où le feu n'avait pas encore prit. Mais je me suis bientôt retrouvée seule au beau milieu des flammes. Gigantesques, elles léchaient ma combinaison, voulant tout brûler sur leur passage. Seulement, tout était prévu. La combinaison ridicule que nous portions résistait facilement à un feu de cinq mètres de hauteur. Je ne sentait aucun chaleur. 

Bientôt, je ne sentis même plus rien. Le feu m'avait enveloppé. Et les ténèbres aussi.

L'air frais sur ma peau me réveilla doucement. Cela faisait longtemps que je n'avais senti le doux souffle du vent me caresser la peau. Car avant, j'avais... Ma combinaison. Que s'était-il passé? J'entrouvris les yeux, avec la peur de découvrir une affreuse réalité. Mais je vis seulement un plafond blanc. Un blanc éclatant, parfait, sans aucune tache. Un blanc effrayant, pour moi qui n'était censée que traquer des éléments utiles dans une forêt toxique et mortelle. Un plafond. Soudain, tout s'enclencha, et je me redressais brusquement, en sueur, haletant, fixant les murs blancs qui m'enfermaient. J'étais dans un lit au draps blancs, seul au beau milieu de la pièce blanche. Blanc, du blanc partout, cette couleur me traquait. Le blanc ne m'inspirait absolument pas confiance. 

Soudain, je remarquai une porte sur le mur de droite. Une porte avec une poignée simple en argent. La porte de la vérité, songeai-je. La vérité sur l'endroit où je me trouve, sur ce qui est arrivé après l'incendie... Ce qui est arrivé aux auttres. Alice avait du s'en sortir, cela me semblait évident. Mais Tan... Et Léa... Où étaient-ils? Je m'avançai lentement vers la porte, quand je remarquai un détail frappant que je n'avais absolument pas vu auparavant. Un miroir. Un grand et long miroir était accroché à la porte. Il était simple, avec un cadre argenté. Et j'étais là, dans le miroir, me regardant. J'avais une combinaison noire, moulante, qui offrait des possibilités de maniabilité et de mouvements très variées. A l'entraînement, on la portait souvent... C'était la tenue de combat. Des morceaux vagues de souvenirs revenait, mais refusaient de se mettre en lien avec cette tenue... Comme si ils étaient empêchés... Je reposai mes yeux sur mon reflet. Je n'avais plus de casque. Mes cheveux bruns étaient détachés, longs derrière mon dos. J'avais le teint pâle et semblait fatiguée. Mes yeux noirs étaient sans expression. Je me surprenais moi-même. Je faisais peur. Je ressemblais presque à un robot... J'étais là pour aider l'humanité, et je ressemblais à un robot tueur! 

Je pris tout à coup la décision d'ouvrir la porte. Je devais aider l'humanité? Je le ferai. 


La ForêtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant