17. Peine

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                Quand nous nous retrouvâmes aux douches, un peu plus tard, je ne pus m'empêcher de demander à Tanya :

- Et toi, tu penses que ce sera quoi, le sport de demain ?

- Tu es trop impatiente, sourit mon amie. Nous verrons en temps et en heure !

- Toi, tu es trop patiente, rétorquais-je. Et en attendant, qu'est-ce que tu veux qu'on fasse, ce soir ?

Tanya se troubla alors. Elle ouvrit la bouche, la referma, avant d'avouer, gênée :

- Eh bien, on voulait se promener dehors, avec Mike...

Le sous-entendu était clair : sans toi. Je haussais les épaules pour montrer que ça ne me posait pas de problème, mais quittais la salle d'eau quelques secondes plus tard à peine. Et en m'éloignant le couloir, je ne pus m'empêcher de me sentir vexée. C'était la première fois que j'étais mise à l'écart de cette façon. La première fois aussi que Tanya me préférait Mike aussi ouvertement. Jusqu'à maintenant, nous avions tout partagé, tous les trois. Et soudain, je me retrouvais face à une réalité cuisante : ils avaient besoin de temps tous les deux, pour apprendre à se connaître, qu'ils ne pouvaient pas partager avec moi. Tandis que moi, je n'avais qu'eux. Je sentis soudain les larmes me monter aux yeux, et je les réprimais le plus violemment possible. Je n'avais pas le droit d'être jalouse. Leur envie était légitime.

Mais je n'arrivais pas à en persuader mon cœur. Et je me sentis abandonnée. Encore une fois. Je sentis mes yeux me piquer, et je tressaillis quand Rachel surgit près de moi, inquiète :

- Que se passe-t-il ? Pourquoi pleures-tu, ma chérie ?

- Je... je ne peux pas vous le dire... répondis-je en tentant d'essuyer les larmes qui s'étaient mise à couler sans que je ne m'en rende compte.

- Mais si, mon enfant, murmura-t-elle tendrement. Est-ce que tu dirais tout à ta maman ?

- Oui, avouais-je en reniflant. Je pense.

- Eh bien, raconte-moi.

Je plongeais mes yeux dans les siens, d'un vert incroyablement vivace pour son âge. Elle m'inspirait confiance, même si je ne lui avais peu parlé auparavant. Alors, je hochais la tête doucement.

Rachel m'assit d'autorité sur une banquette du couloir, et s'installa auprès de moi. Elle m'offrit un mouchoir, et attendit gravement que je veuille bien m'exprimer. Et alors, les mots débordèrent alors de ma bouche sans que je puisse les arrêter. Je racontais ma vie d'avant, mon amour pour Neil et mon arrivée catastrophée ici. Je lui décrivis ma solitude et ma défiance envers ceux d'En bas. J'évoquais l'antipathie que je ressentais envers Ted. Puis je rebondis sur mon amitié avec Tanya, puis avec Mike, sur les jours qui passaient, sur ma peine qui passait peu à peu au second plan. Tout au long de mes explications, elle hochait doucement la tête, sans m'interrompre. Et quand vint la description de la scène, quelques minutes plus tôt, elle finit par sourire :

- Je suis sûre que tu savais que ça arriverait.

- Évidemment, murmurais-je en haussant les épaules. Le Président Bart m'avait dit que des moments de couple seraient imposés, plus tard. Et puis, Mike et Tanya s'entendent tellement bien...

- Ils sont choisis l'un pour l'autre, c'est le jeu. Et tu ne serais pas aussi ébranlée si tu t'étais rapprochée d'autres personnes, murmura Rachel.

Je crus qu'elle faisait exprès de ne pas comprendre, et répondis sèchement :

- Je déteste Ted Mason. Depuis le premier jour, je le déteste parce qu'indirectement c'est lui qui me sépare de Neil.

EA - La Solution [Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant