𝐈𝐓'𝐒 𝐘𝐎𝐔𝐑 𝐅𝐀𝐔𝐋𝐓 𓄇 ᴷᵃᶻᵘᵗᵒʳᵃ | ❝ 𝐓•𝟒 ❞ ━ 𝒂̀ 𝒕𝒓𝒂𝒗𝒆𝒓𝒔 𝒍𝒆 𝒕𝒆𝒎𝒑𝒔 𝒅𝒆𝒔 𝒍𝒚𝒔

²² 𝐆𝐮𝐞𝐫𝐫𝐞

🍌 1100 mots 🍌

🍌━━━━[𓄇]𝐆𝐔𝐄𝐑𝐑𝐄

𝐿𝑖𝑡𝑡𝑙𝑒 𝐷𝑎𝑟𝑘 𝐴𝑔𝑒 - 𝑀𝐺𝑀𝑇

Alors que je sortais assez heureuse de mon évaluation, un corps se jeta sur moi, empoignant mes épaules avec ses mains. De sa voix fluette, cette personne m'emmena en dehors de l'établissement, ses mains sur mes yeux. N'essayant même pas de me débattre, je me laissai emporter vers là où ce doux parfum m'emmenait.

Délaissant mes paupières bloquées, je papillonnai des yeux afin de m'habituer à cette luminosité basse, seulement éclairée par le lampadaire. Mon esprit était toujours centré sur Kazutora et sur notre interdit précédent. Mais alors que mon regard s'habitua, Lyiara me fit face, un sourire digne d'un ange sur son visage.

— Kazutou' m'a demandé de t'amener ici contre dix balles, tu penses que c'est pour quoi ? me confia-t-elle.

Je haussai les épaules, signifiant mon indifférence à sa question. Comment pouvais-je savoir ce qu'il pensait ? C'était à n'y rien comprendre. De plus, même si je pensais constamment à lui, ses idées propres à lui-même ne m'atteignaient que légèrement.

Mais alors que Lyiara s'évaporait dans le manteau de la nuit, Kazutora sortit de l'ombre, une main cachée dans son dos. Il avait attiré mon attention plus que nécessaire. Que me cachait-il ? Alors que j'allais m'avancer, mon corps se retrouva dans une hypothermie rapide. Je ne mis que quelques secondes avant de comprendre ce qu'il se passait, que Kazutora s'était déjà mis à courir hors de ma vue.

Regardant vers le sol, un seau d'eau roulait sur le bitume, un reste de liquide continuant légèrement de couler depuis son rebord. Il était donc d'humeur joueuse ce brun ? Très bien, nous allions voir qui était le plus blagueur de nous deux.

Je soufflai fortement, avant de rentrer par le portail du lycée. Il fallait absolument que je me change le plus rapidement possible avant que je n'attrape froid et que je ne doive être absente en cours. Ne pas aller en cours serait synonyme de prison pour moi, et je n'avais aucune envie de revivre mon enfance.

Pas après pas, je gravis les marches de mon établissement avant de pénétrer dans le hall silencieux. Toutes les lumières étaient éteintes et aucun bruit n'émanait des pièces avoisinantes. J'étais absolument seule dans cet immense bâtiment. Laissant mon esprit crapahuter, une idée germa dans ma tête.

J'étais seule.

J'avais une vengeance à établir.

Il n'y aurait jamais de meilleur moment.

Pour me venger.

Un sourire se dessina sur mes lèvres avant que je ne décide de me diriger vers les casiers ornant les murs de l'entrée. Particulièrement ce lycée, tout n'était qu'artifices. Alors chacun des élèves devait personnaliser son casier en fonction de ses goûts ou bien de ses envies. On devait se l'approprier. Mais une chose ne pouvait trahir Kazutora.

Il n'avait jamais voulu, même après une année de vie commune au lycée, me montrer ce qu'il avait fait sur son casier. Or, tout au long de cette année, je le cherchais du regard, l'espionnais s'y rendre. Car Kazutora faisait toujours en sorte de se servir de mon casier, ou bien celui de Chifuyu, au lieu d'utiliser le sien, justement pour éviter que je voie son emplacement.

Cependant, Kazutora avait une faille qu'il avait fini par me raconter. Il avait terminé, après quelques supplications de ma part, par m'avouer qu'il était friand de cône glacé à la vanille. Alors, sans problème, je me mis à chercher un casier avec un cône dessus. Arpentant les dizaines d'allées de casiers que le lycée possédait, je n'en trouvai aucun avec ce que je cherchais.

Je m'étais préparée à cette éventualité. Organiser une idée machiavélique révélait du bon sens, alors il fallait toujours avoir besoin d'un plan de secours avant d'achever son plan initial. Ne creusant pas mes méninges plus longtemps, je laissai mes pieds m'emmener vers un casier qui m'avait marqué lors de mon premier passage.

Sauf que je me rendis compte que ce casier n'était pas si loin du mien. En effet, j'avais juste à effectuer un cent quatre-vingt degrés, et je tombais face à face avec mon propre casier. Je trouvai cela relativement bizarre que je n'avais jamais été attirée par ce casier alors qu'il n'était vraiment qu'à quelques mètres du mien.

M'approchant, je le détaillai tranquillement. J'avais un assez bon pressentiment sur ce casier en voyant l'allure qu'il dégageait. Ce n'était pas une simple couleur qui le décorait, non, c'était un mélange de doré, de rouge, mais également de noir. Le tout dans une harmonie pratiquement parfaite. Observant les traits, je devinai qu'ils avaient été réalisés au pinceau léger et fin.

Je ne pus m'empêcher de passer ma main sur le casier, sentant une bulle d'air se former sous mes doigts. À l'inverse de tous les casiers présents aux alentours, celui-ci était le seul à ne pas avoir de verrou, ou bien de code. Il ne pouvait y avoir que lui pour ne pas être dans les règles. Alors que mes doigts continuaient d'arpenter la couleur gondolante, je pouvais très clairement sentir un dessin sous mon toucher.

Continuant de coulisser dessus, je reconnus tout de suite le tatouage de tigre que Kazutora avait acquis il y a quelques années. Kazutora était donc doué en peinture... Intéressant. Je le savais très adroit de ses dix doigts, mais je n'avais jamais imaginé de cette façon.

Augmentant mon sourire, je sortis mon téléphone afin de passer un coup de fil à Gaban. Je cherchai son contact à l'intérieur de mon combiné avant de sélectionner celui qui lui appartenait.

— Ce n'est qu'à cette heure-ci que vous daignez nous avertir de votre absence, miss Ricavi ? je pouvais ressentir son inquiétude mais aussi sa colère malgré l'interrogation certaine dans sa voix. Dois-je vous rappeler ce qu'il s'est passé, et où je vous ai retrouvé la dernière fois que vous ne m'avait pas avertie de votre localisation ?

— Je sais bien, Gaban, mais là j'ai besoin de ton aide, m'exclamai-je.

Je l'entendis soupirer. Quand elle se mettait à souffler de cette manière, c'était, et cela avait toujours été le signe qu'elle allait céder à mes requêtes. Être une enfant gâtée, née dans une bonne famille, n'avait pas que du mauvais... Même si cela en était principalement constitué.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda Gaban après s'être posée dans sa voix et sa respiration.

— J'aurai besoin que tu m'amènes..., je lui énumérai mon idée et ce qu'il me fallait impérativement avant de repartir avec Unten, mon chauffeur.

Raccrochant, je me sentais victorieuse et revigorée.

La guerre était déclarée, Hanemiya Kazutora.

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