- L'enchère peut donc.. commencer, je repris ma respiration, vos offres pour la douze.
Ce que je venais de dire était atroce. Tous les regards étaient posés sur moi. Un homme prit la parole.
- 15 000, dit-il. J'avais envie de vomir.
- 17 000, dit un autre homme.
Cela continua encore et encore jusqu'à ce que finalement plus personne ne renchérit. Cette femme, ce cadavre qui devrait être en paix avait été vendu à vingt-deux mile euros.
Jack toujours au fond de la salle n'avait pas détourné le regard, si avant c'était le cas là je n'arrivais absolument pas à déchiffrer ce qu'il ressentait, quelle émotion, quel sentiment pouvait t'il être en lui en voyant cela ?
Un de ces nombreux hommes leva la main avant de prendre lui aussi la parole. De nouveau, tout mon corps devint moite et mon regard fuyait tout ce qu'il pouvait voir.
- Combien ? Demande t'il. Donnes ton prix ?!
Je me mis à trembler. J'étais un objet. J'étais en réalité une marionnette, celle de Jack. Je reculai lentement. Un cadavre bloquait la route derrière moi, impossible de m'enfuir et même si je tentais quoique ce soit je serais tuée immédiatement par les hommes cachés derrière la scène qui avaient tous leurs armes braquées. Allais-je moi aussi être vendue ?!
Je regardai devant moi mais Jack n'était plus là, il n'était plus assis ici. Je le cherchais dans la salle qui me prit quelques secondes à balayer du regard tellement qu'elle était vaste. Mon coeur battait la chamade quand je le vis dans l'allée du milieu. Il sortit une arme de l'intérieur de son costume avant de fixer l'homme qui venait de parler. Un silence s'installa et tout le monde le regardait. L'homme lui fit un sourire provocateur mais Jack n'avait pas l'air de plaisanter . Celui ci commença à se lever, mais en une fraction de seconde du sang jaillit sur les sièges noirs ; une balle lui avait transpercé le crâne. Quand je voulus de nouveau regarder Jack, il était en train de se rasseoir à sa place les yeux concentrés sur moi.
Je, je venais de voir quelqu'un se faire transpercer la tête. Il était mort, affalé sur le siège couvert de cette couleur rouge intense.
- Elle n'est pas à vendre, dit Jack de sa voix grave.
Toute la salle fut de nouveau plongée dans une ambiance pesante. De là où il était il me lança un sourire qui me fus ressentir la froideur d'un bain remplit de glace, son sourire était, effrayant.
**
- Viens là !
Mes mains étaient brûlées par les frottements de la corde, mon ventre criait famine et mes yeux étaient lourds . Cet univers, cette autre monde dont les forces de l'ordre ignoraient l'existence était si cruelle, pourquoi de telles choses existent dans notre monde, dans leur monde, dans son monde..
Moi je n'ai maintenant nul part où aller, aucuns monde à aller rejoindre ; le mien c'était effondré à la seconde où je m'étais réveillée.
Il passa un badge et la porte de l'hôtel s'ouvrit. Mes mains n'étaient plus liées mais une était dans celle de Jack par peur que je m'enfuis. Je devais scotcher un sourire sur mon visage qui lui montrait le contraire.
- Tu n'as pas intérêt à faire quoique ce soit sinon tu es fini, je te tuerais sans même réfléchir, me chuchota t'il en me serrant plus fort jusqu'à ce que mon sang ne circule plus.
Je restai livide, stoïque face à lui.
- Chérie, chérie ça va ? Reprend t'il d'une voix faussement inquiète en mettant son autre main sur ma joue creusée.
- Ou.. oui.
Il était si simple pour lui de me mentir droit dans les yeux, de faire croire ce qu'il n'est pas, ce qu'il ne ressent pas. Les hommes en général sont doués pour cela mais là, je restai stupéfaite. Il me mit un coup discret pour m'incitais à sourire, mais j'avais beau faire tous les efforts du monde, je n'y arrivais pas. Mon visage était crispé, je n'arrivais pas à décrocher mes yeux de lui. Tout me ramenait aux souvenirs d'autre fois qui ne sont qu'en réalité des mensonges, rien que des mensonges.
- Que ce passe t'il. Je ne connaissais pas cet homme.
Je ne connaissais pas non plus celui qui me tenait.
- Je ne sais pas, nous voulions moi et ma compagne allaient dans notre suite, mais elle semble mal. Elle sort d'une lourde opération, elle doit sûrement être fatiguée.
Il n'a jamais aimé mon prénom. Il ne m'a jamais réellement souri. Je ne suis rien. Pourtant, lui était tout. Tout cela me rend malade. J'y ai cru, jusqu'au bout, jusqu'au tout dernier instant. C'est que maintenant que je me rends compte à quel point je suis minable. Je suis toujours restée minable.
Une chaleur se fit au creux de mes hanches et mes pieds décrochèrent le sol. Il y a peu j'aurais rougis de la tête au pied et aurais pris plaisir à sentir son parfum. Là, cela me répugne, son parfum mélangé à une vague odeur de sang, le fait que je me sente tout de même en sécurité dans ses bras me dégoûtait, je savais l'horreur et la souffrance qu'il répendait mais je n'arrivais pas à me débarrasser de mes fichus sentiments. J'avais peur de lui et en même temps était liée à lui.
La suite était grande, très grande. Il me lâcha par terre ce qui me fit atrocement mal. J'avais l'impression d'avoir maigri.
- Je vais passer un coup de fil, toi tu restes là.
Avais-je le choix ? Bien sûr que non. Aucune issue, rien à part, la fenêtre. Nous étions seulement qu'au quatrième étage après tout. Je m'approchai après avoir eu du mal à me relever. Si je sautais ici rien ne me rattraperait, même pas à un arbre, je ne survivrais pas.
Je me sentais étouffer, même le fin satin de cette robe m'oppresser.
Je remarquai que la veste de Jack était restée ici, à l'entrée.
Sa carte d'identité, un badge, ses clés de voitures; des anti-dépresseurs; des anti-psychotiques; des tranquillisants; des sédatifs; somnifères, ces poches étaient remplies de plaquettes entières de médicaments divers , aucune ordonnance, juste des médicaments, trop, beaucoup trop.
- Qu'est ce que tu fiches !
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Silence
Action⚠️ TW: violence physique, drogue, harcèlement, meurtre, tentative de suicide, mutilation. Je me suis réveillée et mon monde c'est effondré. Son regard plein de mépris sur moi et son ton glacial me montrait son vrai visage celui qu'il cachait tous ce...