Chapitre douze, quelle relation ?

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Je portais la robe qui sentait le moins le renfermé de toutes celles qui étaient dans cette penderie. Elle était blanche, m'arrivant un peu avant les chevilles et si elle était évasée en bas, la taille était parfaitement cintrée. Je ne pris pas la peine de me coiffer ou bien de me maquiller à l'aide de tous les produits qui se trouvaient dans la salle de bain, alors je fus prête dix minutes après qu'il soit parti.

Les heures m'ont paru interminables. Je fixais la fenêtre observant la pluie qui tombait ou le vent qui emportait les feuilles avec lui. Je me regardais pendant de longues minutes devant ce grand miroir collé sur le mur. Je regardais chaque détail de mon visage et de mon corps en général, un instant je crus pouvoir toucher mon reflet, comme si elle et moi n'étions pas la même personne. Mais je n'y parvins pas.

J'avais l'impression d'être une poupée sans âme, je me sentais encore plus comme cela avec cette

robe et ces talons noires à plateforme que Dario m'avait ordonné de mettre.

Ils m'observaient tous de haut en bas. Ils riaient de moi, pourtant je ne détournais pas les yeux des leurs, je leur souriais tout en les fusillant du regard dès qu'ils parlaient comme des misogynes débiles et me tenais droite essayant de ne pas montrer à quoi je pensais en ce moment qui était bien l'inverse de mon apparence. C'est une souffrance bien particulière de se voir traiter comme un objet sans vie, d'entendre parler de soi au passé comme si j'étais déjà morte.

Je faisais tous pour que personne ne remarque mon coeur qui battait au galop et les frissons de mépris qui parcouraient mon corps.

Un détail me trahit quand le bras de Dario fit sa présence autour de mes épaules, je tripotai le cristal au bout de mon collier qui montrait certainement que j'étais très mal à l'aise. Lui discutait calmement avec ces hommes, la confiance se lisait sur son expression. Il savait que son affaire marchait. Mais je me posais une question, comment tant d'hommes pouvaient avoir envie de m'acheter, que se soit pour que je sois leur bonne à tout faire, ou bien, même pour me tuer, je ne comprenais pas comment pouvait-on avoir envie de voir mon visage tous les jours, ce visage fade presque désagréable. Totalement désagréable.

Quand je voulus jeter un coup d'œil vers l'entrée que je voyais depuis le canapé sur lequel j'étais assise mon regard y resta accroché. Jack se tenait là avec sa chemise noire et ses cheveux qui étaient maintenant redevenus presque entièrement bruns. Ses yeux dans les miens, je n'écoutais plus ce qu'ils disaient sur moi, bien trop occupée à contempler ses yeux verts. Il ne bougeait pas, seul son torse se relevait au rythme de sa respiration.

Il était venu, il n'était pas trop tard pour moi. Je ne doutais pas de lui, mais j'avais peur que sa crise fût de retour bien plus tôt.

Je lui souris timidement intimidée par sa carrure imposante, mais plaisante. Il détourna les yeux, peut-être n'aurais-je pas dû ?

- C'est par ici, me chuchote Dario en me tournant la tête doucement.

Discrètement je balançai les yeux de nouveau vers lui et je vis qu'il s'approchait et en un battement de cil il était là, debout devant nous tous assis.

- Ha mon chère petit Jack alors mon invitation t'es parvenue , reprend Dario l'air un peu trop enthousiasme.

Alors ils se connaissaient bien vu sa façon assez familière de s'adresser à lui.

Jack ne lui répondit rien, il le regardait simplement agacé.

- Cela faisait longtemps n'est ce pas ?

- Pas assez, répondit sèchement Jack.

Dario se leva face à lui et je me levai aussi.

- Je me suis permis de te prendre cette jolie jeune femme, pleine de caractère ajoute-il en me lançant un regard avec son sourire en coin. Jack lui, ne détourna pas les yeux.

- Je ne sais pas ce que tu lui a fait mais elle semble ne pas avoir peur de la mort et est ma fois, très maligne, reprend t'il dans son monologue.

- Cependant, elle a un très haut potentiel, elle pourra me faire toucher le gros lot, je pense que tu comprends.

Sa main se dirigeait en ma direction mais il n'eut pas le temps de remettre cette mèche derrière mon oreille.

Jack lui écarta violemment.

- Arrête ça, crache t'il enfin

- Mais détend toi enfin, rit-il.

- Mais je t'en prit vient t'asseoir parmi nous.

Je me rassis, Dario à ma droite et Jack en face. Nous attendions quelques instants, plus personne ne rentrait c'est pourquoi Dario prit la parole sûrement pour commencer ce qu'il avait prévu.

- Je crois que nous pouvons réellement commencer. Tout d'abord laissez-moi vous présentez mademoiselle Uma, s'exclame t'il tout en me désignant d'un geste de la main.

Tous me sourirent, un sourire qui me fit froid dans le dos. Dario continuait de parler donnant des sortes de renseignements sur moi, je suppose, mais seule sa voix était présente, personne ne le regardait trop occupé à me dévisager.

- Alors, à vous.

Jack se pencha en avant jusqu'à ce que ses avants bras puissent s'appuyer sur ses cuisses revêtues de son pantalon tailleur noir accessoirisé d'une ceinture en cuir elle aussi noire.

Les hommes assis qui m'entouraient, prirent la parole tous en même temps ce qui fit un vacarme sans dessus dessous.

- Je n'est jamais aimé tes méthodes.

Bien que le bruit retentissait dans toute la salle, cette voix grave et calme vint provoquer un silence et tout le monde regardait Jack qui n'avait pas bougé le regard dans le vide.

Je fus prise de doute. Avais-je vraiment à faire à Jack ?

Cette voix sans émotion et ce regard qui lui ne connaissait que la méchanceté, était-ce lui ? Ou bien, avais-je déjà de nouveau à faire à ce silence au fond de lui ?

- Et bien j'en suis désolé malheureusement je ne les changerait pas, déclare Dario en se reculant jusqu'au dossier.

Je ne comprenais pas, ils avaient l'air de bien se connaître mais comment, quelle était leur relation, leur rencontre.

n- Je ne compte pas dépenser de l'argent pour cette fille, je ne suis pas tombé aussi bas enfoiré. 

- Montres toi un peu plus respectueux envers ton ancien chef.

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